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Bip-bip !

Tût-tût.

Jim McPherson passe la tête par la vitre de sa voiture, interpelle une Minihonda que son programme vient d’engager automatiquement devant lui sur la rampe d’accès.

— Tu m’as coupé la route !

L’homme dans la Minihonda se retourne pour le regarder, l’air déconcerté. La vieille Volvo de Jim fait un brusque bond en avant sur le rail en courbe et d’un seul coup Jim se retrouve à pendouiller à moitié dehors, par la portière, vacillant, le visage à quelques centimètres du béton de l’autoroute. Abe Bernard l’attrape par la ceinture et le ramène à l’intérieur, ouf !

Il fait nuit dans le Comté d’Orange – ici – et les quatre amis croisent en autopie. Vedettes de leur équipe de lutte du championnat des établissements d’enseignement supérieur de l’État – dix ans déjà depuis ce titre de gloire –, ils roulent par-dessus les sièges de la Volvo et tentent de plaquer Tashi Nakamura contre son siège, de le tenir à distance du compte-gouttes oculaire rempli de la dernière mixture de Sandy Chapman. Tash était leur poids lourd et le dernier encore en forme, et ils n’y arrivent pas ; Tash leur échappe brutalement des bras et s’empare du compte-gouttes, sans cesser de chanter sur un des vieux C.D. de Jim : « Que quelqu’un me donne un cheeseburger ! » La rampe d’accès continue de grimper, vire plus sec, les contacts grincent sur le rail électromagnétique de guidage et d’alimentation au centre de la voie, ils sont tous projetés en tas sur le siège arrière.

— Euh-euh, je crois que j’ai laissé tomber le compte-gouttes.

— Dites, on est sur l’autoroute maintenant, non ? Est-ce que quelqu’un devrait pas faire gaffe ?

Abe se contorsionne aussitôt pour passer sur le siège du conducteur. Regarde autour de lui. Tout est en bonne piste. Les voitures, suivant leur programme vers le nord, bourdonnent sur les huit bandes cuivrées qui marquent le centre de chaque voie. Fleuve de feux arrière rouges devant, feux avant blancs derrière, quelques véhicules roulant sur les rails de changement de voie en S, de gauche à droite, de droite à gauche, leurs clignotants scandant le rythme du grand plongeon en avant, clic clic clic, clic clic clic. Tout va bien sur la Newport Freeway, ce soir.

— Tu l’as retrouvé, ce compte-gouttes ? demande Abe, une certaine irritation dans la voix.

— Ouais, voilà.

Les voies à destination du Nord grimpent en flèche à travers l’immensité de l’échangeur des autoroutes de San Diego, Del Mar, Costa Mesa et San Joaquin. Vingt-quatre monstrueux rubans de béton s’assemblent à la façon d’un bretzel, nœud gordien de cent mètres de haut et d’un kilomètre cinq de diamètre – monument à la gloire de l’autopie – et ils passent à travers comme des insectes dans un cœur de géant. Puis la vieille bousine de Jim bourdonne un ton plus haut et soudain c’est comme s’ils amorçaient une manœuvre d’atterrissage à l’aéroport international John Wayne, là-bas sur leur droite, car la bretelle nord de la Newport se trouve au niveau le plus haut des autoroutes superposées, et ils évoluent à trente mètres au-dessus de la bonne vieille Terre. Le C. d’O. de nuit, sur des kilomètres dans toutes les directions. Imaginez.

L’immense réseau de lumière.

Tungstène, néon, sodium, mercure, halogènes, xénon.

Au sol, les treillis carrés de l’éclairage municipal au sodium, orange.

Toutes sortes de choses brûlent.

Lampes à vapeur de mercure : cristaux bleus au-dessus des autoroutes, des coprops, des parkings.

Xénon à se bousiller les yeux, éclairant de manière aveuglante les allées, le stade, Disneyland.

Grands faisceaux halogènes issus des balises-phares de l’aéroport, fouettant le ciel nocturne.

Le gyrophare d’une ambulance, puisant rouge en dessous.

Succession sans fin, rougevertjaune, rougevertjaune.

Des feux avant et arrière, globules rouges et blancs, qui se frayaient un chemin à travers un corps de lumière leucémique.

Il y a un feu stop dans ta tête.

Un milliard de lumières. (Dix millions de personnes.)

Combien de kilowatts à l’heure ?

Réseau sur réseau, des montagnes à la mer. Un milliard de lumières.

Ah oui : le Comté d’Orange.

Jim cligne des yeux en cillant une grosse giclée du petit dernier de Sandy, regarde pulser les schémas. D’un seul coup, en une illumination de satori, il distingue le schéma que forment tous les autres schémas : les couches d’éclairages du C. d’O., décennie après décennie, génération après génération. En fait, certains treillis se détachent et pivotent de quatre-vingt-dix degrés, pour s’accorder au métaréseau de la totalité perçue.

— Celui-là, j’vais l’appeler Perception des Schèmes.

— O.K., fait Sandy. Je pige ça.

— Tu pourrais prendre de l’aspirine et voir ça d’ici, d’en haut, objecte Abe.

— C’est vrai. Je vois ça aussi.

— On devrait appeler ça l’Agréabilité, dit Tashi.

— C’est vrai. Je vois.

— Nous sommes au centre du monde, déclare Jim. (Abe et Tashi se mettent à regarder autour d’eux comme s’ils rataient le jalon – devrait y avoir une plaque ou quelque chose, non ?) Le Comté d’Orange est l’aboutissement de l’histoire, son produit le plus pur. La civilisation n’a pas cessé de progresser vers l’ouest pendant des milliers d’années, mue par tropisme vers le crépuscule, jusqu’à ce qu’ils arrivent ici au bord du Pacifique et qu’ils ne puissent pas aller plus loin. Alors ils se sont arrêtés ici et ils l’ont fait. Et à cette époque-là ils se trouvaient dans la grande vague tardive du capitalisme corporatif, ce qui fait que tout ici est purement organisé, pour vendre et acheter, vendre et acheter, le moindre petit bout d’entre nous.

— Putains de cocos marxistes.

— Ils devaient aimer les lumières.

Jim s’ébroue pour se débarrasser d’eux, devient d’humeur nostalgique. Parler d’histoire lui rappelle la mission de ce soir.

— C’était pas comme ça que ça se passait !

— Tu rigoles, dit Tashi.

Lui et Abe échangent de grands sourires : Jim peut être plus marrant que la vidéo.

— Non, je plaisante pas. Toute cette cuvette était couverte d’orangeraies, plus de cinq cents kilomètres carrés d’orangers. Il y avait plus d’oranges qu’il n’y a de lumières maintenant.

— Incroyable, font en chœur ses amis.

— Mais vrai ! Le C. d’O. était un grand verger, soupire Jim.

Abe, Tash et Sandy se regardent.

— Ça fait un paquet d’arbres, dit Abe, solennel, et Tash réprime un rire.

Sandy ne s’en fait pas ; il se lance dans le célèbre rire homologué Chapman : « Ah, hahahahahaha – Ah, hahahahahaha. »

— Dites, vous voulez pas qu’on se barre d’ici ? demande Tash.

— Oh ouais ! crie Jim.

Abe actionne le commutateur de changement de voie et ils s’insinuent dans la file de droite, puis zigzaguent sur deux niveaux de la rampe de sortie jusqu’à Chapman Avenue, direction est. La rue de Sandy. Deux niveaux seulement, ici, et le niveau est correspond à celui du dessus. Même à El Modena, ce genre de chose a une fin, et ils se retrouvent au ras du sol, sur une route où on circule dans les deux sens.

— Et maintenant, professeur ?

— Gare-toi dans l’allée, dit Jim.

Abe les gare. Jim consulte sa carte pour la dernière fois. L’excitation le rend tendu ; c’est une idée neuve, cette mission, quelque chose comme une archéologie personnelle. Des années passées à lire ses livres d’histoire locale lui ont donné une incontrôlable envie de recouvrer quelque chose – de voir, de toucher, de caresser quelque relique du passé. Et c’est ce soir, le grand soir.

Ils sont garés devant le restaurant El Torito au bout de l’allée Hewes.

— Cet El Torito incorpore le plus vieux bâtiment de la zone, explique Jim. C’était une église quaker, construite en 1887. Ils ont mis une grosse cloche dans la tour, mais elle était trop lourde et dès que le vent de Santa Ana s’est remis à souffler, toute la bâtisse s’est effondrée. Alors ils l’ont reconstruite. De toute manière, on peut pas le savoir maintenant, le restaurant est bâti par-dessus et ils utilisent la vieille salle comme casino. Mais ça me donne un point coordonné, vous voyez, sur les vieilles cartes. Et à exactement cent vingt-huit mètres à l’ouest d’ici, de l’autre côté de la rue, il y a le site de l’école élémentaire d’El Modena, construite en 1905.

— J’ai raté ça, déclare Tash.

— Ça a disparu. Rasé en 1960. Mais le grand-oncle de ma mère y allait quand il était gosse, et il m’en a parlé. Et j’ai fait des recherches sur tout ça. Il y avait deux bâtiments en bois et une cour de terre battue entre les deux. Quand on a démoli les bâtiments, on a rempli les caves en dessous avec les débris, puis on a recouvert le tout de béton. J’ai localisé avec précision l’emplacement de ces bâtiments, et celui de l’ouest est juste en dessus du Fluffy Donuts Video Palace et de son parking.

— Tu veux dire, dit Abe, qu’il suffit de crever la surface de ce parking…

— Ouais, c’est pour ça que je voulais que vous ameniez certains de vos outils…

— … crever la surface de béton qui est là, et creuser à travers un mètre ou un mètre vingt de remblai, et arriver aux… arriver aux débris de l’école primaire d’El Modena, 1905 à 1960 après J.-C. ?

— C’est exact !

— Eh bien, fonçons, dit Abe. Qu’est-ce qu’on attend ?

— Ahhh, hahahahahahahaha…

Sortir de la voiture, empoigner les paquetages de matériel, descendre Chapman. Les visages de chauffeurs qui passent jettent des regards empreints de curiosité à ces piétons. Jim s’excite.

— Il y avait une pierre de fondation, aussi, avec la date gravée dessus. Si on pouvait trouver ça…

Au Fluffy, des gens vêtus des vives couleurs primaires spectro-orientées, à la mode cette année, s’enfilent des beignets d’un vert, d’un pourpre et d’un jaune incandescents, puis vont s’installer dans la réalité holo de ce qui paraît être une savane africaine. Les quatre amis longent le bâtiment et entrent sur un petit parking sombre délimité par le Fluffy, le mur d’un supermarché d’un côté, le mur d’un complexe de cinémas de l’autre et le mur d’un complexe d’appartements au fond. Le rougeoiement du C. d’O., répercuté par les nuages bas, leur procure toute la lumière qui leur est nécessaire. Jim désigne les marques à la craie qu’il a faites lors de son voyage de reconnaissance, là, sur le vieux béton souillé d’huile juste derrière le mur du Fluffy.

— Ça devrait être juste là-dessous.

Abe et Tash enlèvent leurs sacs à dos et sortent les outils de secours qu’Abe conserve pour l’autoroute. Abe secoue la tête en les voyant.

— J’aurais vraiment pas dû les prendre, on a toujours des pièces de rechange mais on sait jamais…

Il empoigne une scie oscilloscopique, Tash une pioche, et ils crèvent la surface puis creusent assez vite un trou. C’est un boulot bruyant, mais le bruit blanc de la cité environnante couvre la majeure partie du vacarme. Ils enfilent des gants de travail et commencent à extraire des blocs de béton fracassé. Les blocs ne font que quelques centimètres d’épaisseur, et ça ne pose donc pas trop de problèmes. Sur la face inférieure des gravats adhèrent des incrustations de vieux bitume épaisses d’un centimètre.

— Ils se sont contentés de le verser sur l’ancienne surface, dit Jim. Sacrée stratification, sur ce site.

Un trou carré d’environ un mètre vingt de côté s’ouvre bientôt sur le parking.

— Ils vont croire que quelqu’un a essayé d’entrer par effraction et de voler la recette secrète des beignets, dit Tash.

Lui et Sandy entonnent la publicité du Fluffy d’une douce voix de fausset :

Tous les amoureux du sucre au parfum

Adorent ce qu’on laisse dans ce trou rond…

— Eh bien, Jim ? interroge Tash. Je ne vois aucune école primaire El Modena. Pour moi, c’est que de la terre.

— Bien sûr. C’est le remblai. Il faut qu’on l’enlève.

Sandy tend à Jim une pelle en aluminium à manche court.

— A ton tour.

Et Jim se met au travail.

Il n’est pas fort ; c’était le poids plume de leur équipe de lutte, dans la classe des 55,5 kilos malgré une taille moyenne, et il tablait davantage sur la vitesse que sur la force brute, même quand l’entraîneur « Chien enragé » Beagle leur faisait soulever des poids pendant des heures tous les jours.

Il n’est pas adroit, non plus ; chaque coup de pelle n’enlève qu’une poignée de terre. Ecœuré par ces résultats, il avance un pied, prend la pelle à deux mains, la lève haut au-dessus de sa tête, l’abat en un coup vicieux – avec pour seul résultat de se faire intercepter par la grosse main de Tashi immobilisant le manche à mi-course.

— Bon Dieu, Jim, t’étais sur le point de t’amputer de ton propre pied ! Fais gaffe à ce que tu fais, tu veux ?

— Ahh, hahahahahahaha…

Mais il a de l’enthousiasme. Le trou finit par atteindre soixante centimètres de profondeur, et Jim éprouve de sérieuses difficultés à empêcher la terre des parois latérales de glisser au fond de l’excavation. Abe prend la relève et obtient de meilleurs résultats. Une heure environ après le début des opérations, il abaisse sa pelle et un schlonk soudain retentit.

— Oh ho ! Yo ho ho, en fait ! Un trésor enfoui.

Abe dégage de la terre un gros madrier de bois.

C’est du bois dur solide, sec et pas pourri. A côté, ils découvrent un bloc de pierre dressé, dont une face est biseautée et striée.

— Impeccable ! s’écrie Jim. C’est ça ! C’est le genre de pierre de fondation sur laquelle il est censé y avoir une date.

Abe gratte la terre sur le côté de la pierre. Pas de date.

— Ça doit être de l’autre côté…

— Dis donc, Abe, fait Tash en donnant un coup de coude à Sandy. Combien tu crois qu’elle pèse, cette pierre ?

Abe balance un coup de pied.

— Je sais pas. Peut-être une tonne.

— Ah, arrête ! dit Jim.

— Ouais, d’accord… Peut-être seulement deux cent cinquante, trois cents kilos.

— Ah, hahahahahahaha.

— Et si on prenait un bout de cette poutre en souvenir ? suggère Abe à Jim. Juste pour se mettre en appétit, bien sûr. (Il prend la scie oscilloscopique et découpe proprement une section triangulaire qui ressemble à un prisme de bois, ou à une antique règle. Il la tend à Jim.) Touche pas la face noire avant une minute ou deux.

Jim considère l’objet, dubitatif. Alors c’est ça le passé…

— Ooups ! fait Sandy, qui est doué de P.E.S. dans ces cas-là. (Il jette un œil derrière le coin, vers la rue.) La police.

Il a déjà prévu un itinéraire de fuite et, sans un instant de pause, il remonte une allée entre le supermarché et le mur de la résidence, entre dans l’aplex. Sandy ne peut pas se permettre ne serait-ce qu’une conversation à bâtons rompus avec la police, encore moins une arrestation pour avoir violé le sol d’un parking.

Les autres ramassent les outils d’Abe en vitesse et suivent Sandy, juste au moment où un rayon cosmique de lumière blanche au xénon vient subitement à l’existence et inonde le parking de son éclat. Des voix autoritaires amplifiées par des haut-parleurs leur ordonnent de s’arrêter, mais ils sont déjà à l’abri dans l’aplex, aussi en sécurité que des cafards sous un réfrigérateur. Sauf que cette fois la police s’est mise à les poursuivre… peut pas laisser ces voyous bousiller les parkings du C. d’O., et c’est l’heure de la chasse ; les quatre amis fuient à toutes jambes, en ordre dispersé, filant de cours pareilles à des placards en voies piétonnes au deuxième ou troisième étage, en recoins à poubelles, en embrasures de portes… L’aplex est d’une architecture typique de L-5, forme dominante du XXIè siècle, mais il est plus petit que la plupart des aplex labyrinthiques du C. d’O. et il n’y a tout simplement pas autant d’endroits corrects où se réfugier à la hâte. En traversant une cour de trois mètres cinq sur trois mètres cinq, Jim trébuche sur un robot-jouet de gosse et laisse tomber sa trouvaille archéologique, elle lui échappe bruyamment et il sautille en tous sens en essayant de la repérer lorsque Sandy lui rentre dedans en courant et l’entraîne dans un renfoncement d’ascenseur tout proche. Juste à temps, car un policier coiffé d’un casque IRHUD surgit et, eh bien, qui sait s’il n’est pas capable de distinguer les empreintes de chaleur de leurs pas sur ce sol ! Bien possible. Il s’est immobilisé dans la cour. Sandy et Jim, espérant que les semelles de leurs chaussures auront été assez épaisses, se recroquevillent dans l’obscurité du renfoncement de la cage d’ascenseur et regardent la lampe frontale du policier balayer la mini-cour en dansant.

Un instant, le faisceau lumineux éclaire le morceau de bois, sous un buisson mort, plus loin.

— Bon, c’est qu’un bout de bois, murmure Sandy à l’oreille de Jim. Et ça… (faisant un geste en direction du policier sur le départ)… c’est une nuit de prison. Il faut que tu pèses tes priorités, Jim. Tu dois réfléchir avant d’agir…

Ils récupèrent le morceau de bois et partent furtivement dans la direction opposée. Jim est maintenant irrémédiablement désorienté, mais une partie de la P.E.S. de Sandy consiste en une parfaite boussole intérieure, et il les conduit vers l’est, puis les fait redescendre à travers le bâtiment de blanchisserie/récréation/administration de l’aplex, avec son mur de cinq cents boîtes aux lettres, et ressortir sur Chapman Avenue.

La voiture des flics est toujours garée devant le Fluffy. Ah ha, voilà Abe et Tash, devant eux. Les suivre et traverser la rue vers la voiture de Jim.

— Qu’est-ce qui vous est arrivé, les gars ? demande Tash.

— J’ai fait tomber le bout de bois, dit Jim. Eu quelques problèmes pour le retrouver.

— J’espère que tu y es arrivé, le gronde Abe, sinon on te renvoie le chercher !

— Non, le voilà ! Tu vois ?

Ses amis rient fort et longtemps. Tout est bien qui finit bien. Ils sautent dans la voiture, mettent le moteur en route, se reglissent sur le rail et repartent sur Chapman. Abe déclare :

— Portons ce précieux fragment au musée et filons chez Sandy voir comment la fête se passe.

— Ah, hahaha. Pas de fête ce soir, les gars.

— C’est ce que tu crois.

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