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Je ne connaissais pas Ralk’ depuis longtemps mais il me manque déjà.
À pas lents, je prends la direction du cratère pour libérer mes amis, protégés mais piégés par le champ de force démoniaque.
Dans le secret de mes pensées que je ne partage plus avec personne, je répète plusieurs fois les mots écrits dans le message numéro deux.
« Je t’aime, grande sœur. »
Des mots confiés à Ralk’ pour Ombe.
C’est tout ce que j’ai trouvé sur le moment. Ce n’est pas très original, mais ça résume parfaitement ce que j’aurais voulu lui dire.
Un croassement déchire la nuit claire.
Fafnir se pose dans un froissement d’ailes sur mon épaule.
– Je savais que tu ne me laisserais pas tomber, je lui dis à voix basse en caressant ses plumes noires. Il ne reste plus que nous deux, maintenant.
– Kraaa ! Kraaa ! Kasparrr ! me répond-il en frottant sa tête de corbeau contre mon cou.
Je lève les yeux vers le ciel que le sortilège d’illusion ne parvient pas à voiler.
– Est-ce que nos vies ont leur reflet là-haut, dans cette pâle lumière qui effraye tant les ténèbres ? je murmure pour moi seul, en essayant de me tenir droit sous le regard brûlant des étoiles.