4
Comment venir à bout de magiciens hargneux et d’un démon Majeur ? La magie elfique, quoique efficace – surtout transformée par le Parler Noir –, me paraît inappropriée face à cette assemblée. Contrairement aux rituels chamaniques.
Or, par un hasard bienheureux (qui s’apparente, si l’on considère mon attitude dans l’appartement d’Ombe, à de la cleptomanie), les Rouleaux de Sang d’Otchi se trouvent dans une poche de mon manteau…
Je libère les parchemins de leur lacet de cuir rouge.
Si je suis un démon, la magie contenue dans ce rouleau risque de m’affecter. Ou pas (je me rassure en me rappelant les tests d’entrée à l’Association).
Je retrouve avec émotion les dessins d’Otchi, les mots ouïgours et les runes sibériennes. Le sorcier chasseur de démons serait sans doute aujourd’hui mon ennemi mortel, mais j’éprouve toujours pour lui de l’admiration. En d’autres temps et d’autres circonstances (s’il n’était pas mort, surtout) j’aurais aimé devenir son ami.
Je repère immédiatement le parchemin adapté à la situation, grâce aux runes sibériennes : « Appeler des esprits guerriers ».
Premier dessin :
Si je comprends bien, le chamane bat du tambour et les esprits accourent. Facile. Si on sait jouer du tambour !
Deuxième dessin :
Le chamane apprivoise les esprits. Il se fait reconnaître comme leur maître. On ne sait pas comment. En dansant, peut-être, si j’interprète correctement le déhanchement grotesque du personnage.
Troisième dessin :
Celui-là, c’est clair : le chamane lance les esprits contre ses ennemis. Mais on manque toujours de détails.
C’est sympa, les croquis, ça égaye un carnet. Seulement, ce n’est pas très précis ! Je vais devoir me débrouiller avec ces quelques pistes.