Caitlin s’attela courageusement au programme de lecture, mais vint le moment où elle eut envie de faire autre chose, quelque chose où elle puisse se sentir de nouveau intelligente… C’est ainsi qu’après avoir marmonné entre ses dents : « Allez, petit éléphant, va faire joujou avec la baballe…», elle referma son navigateur et ouvrit Mathematica. En fait, elle le lança deux fois : d’abord dans le mode commande directe en ligne qu’elle utilisait habituellement, et ensuite dans l’interface utilisateur graphique plein écran. De nombreux symboles mathématiques étaient encore tout nouveaux pour elle – bien sûr, elle connaissait la plupart des concepts qu’ils représentaient, mais elle n’avait pas encore appris leur forme. Par exemple, elle ne savait pas que le sigma majuscule, qui représentait la fonction de sommation, ressemblait à un M couché sur le côté. Pour vérifier qu’elle manipulait correctement la version graphique, elle décida de commencer par reproduire une partie du travail déjà réalisé par le Dr Kuroda et son père, et elle chargea donc leur projet à partir du réseau interne. Pour dupliquer ce qu’ils avaient fait, elle avait besoin de données fraîches sur les automates cellulaires. Pour cela, elle allait devoir mettre son œilPod en mode duplex, ce qui l’angoissait un peu. Mais après cet incident avec l’électricité statique, il semblait clair qu’elle pouvait basculer sans problème entre la webvision et la réalité, et – ah, voilà, ça marchait très bien.
Elle attendit quelques secondes pour créer un tampon de données Jagster, et ensuite, comme l’avait fait Kuroda, elle alimenta son œilPod image par image. Elle voyait distinctement les automates cellulaires dans l’arrière-plan, et elle observa attentivement leurs permutations successives. Elle voyait très bien les vaisseaux spatiaux se promener ici et là. Elle enregistra les infos en sortie, exactement comme Kuroda, puis elle repassa en vision réelle. Là, elle chargea la fonction de Zipf et l’alimenta avec ses nouvelles données.
Et le graphique affiché à l’écran fut exactement ce qu’il était censé être : une droite de pente -1, l’indicateur d’un signal transportant de l’information. Fortement encouragée par ce résultat, elle poursuivit en chargeant les données dans la fonction d’entropie de Shannon, et…
Ah, ça, pour le coup, c’était vraiment bizarre…
Quand son père avait fait tourner le programme, il avait obtenu une entropie de Shannon du deuxième ordre, ce qui dénotait une complexité de très bas niveau. Mais ses résultats à elle montraient clairement qu’il s’agissait d’une entropie du troisième ordre.
Elle avait dû se tromper quelque part. Elle fit quelques manips pour essayer de trouver l’erreur. Elle aurait pu demander de l’aide à son père ou au Dr Kuroda, mais c’était beaucoup plus amusant de chercher soi-même ! Cependant, au bout d’une demi-heure de vérifications, elle n’avait rien trouvé d’anormal dans ce qu’elle avait fait – ce qui voulait dire que l’erreur provenait sans doute de la méthode d’échantillonnage. Les données collectées par Kuroda et son père devaient comporter une différence avec les siennes, et l’un des deux jeux était sans doute atypique.
Elle repassa en webvision – elle commençait à avoir le coup de main pour effectuer la transition rapidement, et elle ne se sentait plus désorientée au moment du basculement. Bien sûr, en regardant l’arrière-plan image par image, elle avait considérablement ralenti sa perception du Web. Les quelques minutes passées à observer les données ne représentaient qu’un laps de temps très court. Mais maintenant qu’elle le regardait en temps réel, l’arrière-plan s’était remis à chatoyer.
Elle se dit que la version géante de son visage allait peut-être réapparaître, et que ce pouvait être ça la cause des résultats différents qu’elle avait obtenus. Mais ce ne fut pas le cas, sauf que…
Oui, il y avait quelque chose de changé dans le webspace. Comme un tremblement infime, un scintillement agaçant, juste à la limite de sa perception. Mais ce phénomène bizarre ne se produisait pas dans l’arrière-plan : il semblait dirigé vers elle. Elle se mit à l’observer en fronçant les sourcils.
Oui, oui ! Après la leçon, Prime m’a récompensé en me renvoyant une fois de plus mon image. Mais je voulais lui prouver que j’avais compris, et par conséquent, au lieu de lui renvoyer à mon tour son image, je tentai quelque chose de nouveau.
Caitlin repassa en mode simplex pour recouvrer sa vision du monde réel, puis elle se rendit au sous-sol. Kuroda était une fois de plus tassé sur un des fauteuils et s’activait sur le clavier de l’ordinateur. Il semblait plongé dans ses réflexions, et n’avait apparemment pas entendu Caitlin entrer, aussi finit-elle par dire :
— Excusez-moi… Kuroda releva le nez.
— Ah, mademoiselle Caitlin… Désolé. Alors, cet apprentissage, ça avance ? Vous avez franchi le cap de la reconnaissance des lettres ?
Des lettres, j’en aurais bien cinq à vous dire… songea-t-elle, mais elle se contenta de répondre :
— Oui, ça progresse. Mais, hem, quand nous étions à Tokyo, vous avez utilisé une expression que je n’ai pas comprise. Quand vous avez activé l’œilPod pour la première fois, vous avez dit que je pourrais percevoir du « bruit de fond visuel ».
Kuroda acquiesça.
— Un bruit de fond visuel, poursuivit Caitlin, c’est une sorte d’interférence, c’est ça ? Des parasites dans le signal ?
— Oui, exactement. Je suis navré, j’aurais dû mieux vous expliquer.
— Je n’ai rien vu de ce genre à l’époque, mais je crois bien que j’en perçois maintenant.
Il fit pivoter son fauteuil pour lui faire face.
— Racontez-moi ça.
— Eh bien, quand je me mets en webvision, je…
— Vous voulez dire que vous continuez de le faire ?
— Je suis désolée, mais je ne peux pas m’en empêcher, c’est irrésistible.
— Non, non, ne vous excusez pas. Si je pouvais voir le Web, croyez-moi, je ferais comme vous. Bon, alors, que se passe-t-il ?
— Je ne suis pas très sûre, mais, heu, si vous pouviez jeter un coup d’œil aux données que reçoit mon œilPod ?
— Le flot provenant de Jagster, voulez-vous dire ?
— Oui, je crois. Mais j’ai l’impression qu’il est… pollué par autre chose.
Kuroda fronça les sourcils.
— Normalement, il ne devrait pas, mais bon, je vais regarder ça. Passez en mode duplex, s’il vous plaît.
Caitlin s’exécuta et entendit le petit bip aigu. Elle entendit le fauteuil de Kuroda pivoter et le clic de la souris. Au bout d’un moment, il déclara :
— C’est bien le flot brut de Jagster, rien d’autre.
— Qu’est-ce que vous regardez ?
— Les données qui vous parviennent de Tokyo.
— Non, non. Ne regardez pas la source, regardez la destination. Regardez ce qui se passe réellement dans le tampon de mon œilPod.
— Ça devrait être la même chose, mais… bon, d’accord. Oui, ce sont bien les données de Jagster, et… ah, mais qu’avons-nous là ?
— Quoi ?
— Vous êtes bien en mode duplex, n’est-ce pas ? – Oui, forcément, pour que je puisse recevoir.
— Très bien. Mais… hmmm… Ma foi, il y a bien un signal supplémentaire qui arrive. Il n’est pas formaté en HTML, on dirait plutôt… ah ça, c’est vraiment bizarre.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Je suis en train de l’examiner avec un outil de débogage. Vous voyez, là ?
— Non, je suis en webvision.
— Ah, oui, bien sûr. Bon, je suis en train de regarder un extrait en code hexadécimal : 4E, 54, 48, 41, etc. Le premier chiffre est toujours un 4 ou un 5. Mais l’écran affiche également la transcription littérale du code ASCII, et, bon, c’est du charabia, et… ah, mais non, attendez… Ce n’est pas du charabia, c’est simplement difficile à lire, parce qu’il n’y a pas d’espaces intercalaires, mais voilà ce que ça dit : « fil gant hache iris jupe »… (Il s’interrompit un instant, puis :) Ah, j’ai dû prendre au milieu. Ça repart en boucle au début de l’alphabet : « anneau balle cerise dinde éléphant », puis de nouveau « fil gant » et ainsi de suite.
— Mais c’est écrit comment ?
— Que voulez-vous dire ?
— C’est uniquement en majuscules ?
— Oui, comment l’avez-vous deviné ?
— Attendez une seconde…
Caitlin mit la main dans sa poche et appuya sur le sélecteur del’œilPod. Elle entendit la note grave et la webvision laissa aussitôt place à la réalité. Elle se pencha vers le moniteur. Ça donnait le vertige de voir tant de lettres majuscules serrées les unes contre les autres, et elle avait un peu de mal à s’y retrouver, mais…
— C’est une partie de l’exercice de lecture que j’ai fait tout à l’heure. Mais comment se fait-il qu’il me soit renvoyé comme ça ?
— Je n’en ai pas la moindre idée, dit Kuroda en plissant le front. Vous avez constaté d’autres phénomènes de ce genre ?
— Non, répondit-elle peut-être un peu trop vite. C’est vraiment dingue, non ?
Kuroda avait une expression qu’elle ne lui avait encore jamais vue, et qui devait dénoter une profonde perplexité…
— Oui, on peut le dire comme ça. Dites-moi, vous utilisez un site d’apprentissage en ligne, c’est ça ?
— Oui.
— Il doit communiquer en HTML, ou du moins selon les standards HTTP. Bon, je vais le vérifier, mais si ce qu’il transmet vous revient en écho, on devrait y trouver autre chose que de simples caractères ASCII.
— Ce n’est pas plutôt UNICODE qu’on utilise généralement sur le Web ? demanda Caitlin.
— Oh, on trouve encore beaucoup d’ASCII pur, mais pour ce qui est des lettres de base de l’alphabet occidental, les codes ASCII et UNICODE sont identiques. Simplement, dans UNICODE, on a un octet supplémentaire devant, uniquement rempli de zéros.
— Ah, d’accord. Mais d’où ça peut venir, tout ça ? Le Dr Kuroda respira profondément et leva légèrement ses mains potelées.
— Je suis désolé, mademoiselle Caitlin. Je n’en ai aucune idée.
De retour dans sa chambre, Caitlin fit encore deux heures d’exercices de lecture, mais son esprit vagabondait et revenait à la grande question : pourquoi avait-elle obtenu une valeur d’entropie de Shannon plus élevée que celle de son père ? Elle décida de refaire une fois de plus les calculs à partir d’un nouvel échantillon d’automates cellulaires, et…
Ah, zut !
Cette fois-ci, l’entropie était du quatrième ordre.
C’était peut-être encore un biais au niveau de la collecte des données, mais le fait de passer du deuxième ordre au troisième, puis au quatrième, ressemblait bigrement à une progression.
Était-ce possible ?
L’information contenue dans les automates cellulaires pouvait-elle devenir plus complexe avec le temps ?
Est-ce que ça avait un sens, tout ça ?
Non, non. C’était certainement parce qu’elle n’avait pas correctement effacé les données précédentes dans Mathematica. Oui, c’était forcément ça : son père avait commencé par introduire un seul jeu de données, et le résultat avait été une entropie du deuxième ordre. Ensuite, elle avait dû accidentellement ajouter un deuxième jeu au premier, d’où une entropie du troisième ordre. Et maintenant, le troisième jeu entraînait une entropie du quatrième ordre. Il devait y avoir une mémoire cache quelque part dans le programme. Elle n’avait plus qu’à la trouver et la vider.
Elle entra dans l’aide en ligne et chercha le mot « cache ». Rien. Elle essaya « tampon » et « mémoire », et plein d’autres termes… mais aucune réponse ne semblait satisfaisante. Non, à moins qu’elle n’ait spécifiquement donné l’instruction de mélanger les données, les précédentes ne pouvaient tout simplement pas être prises en compte maintenant.
Ce qui voulait dire que…
Non, songea Caitlin, c’est absurde…
Et pourtant…
Allons, calme-toi, ma fille ! se dit-elle. Elle savait bien qu’on ne doit pas extrapoler une tendance à partir de seulement trois points.
Mais quand même…
Quand même, il semblait bien que quelque chose émergeait du Web, et devenait plus intelligent d’heure en heure.
Non.
Non, c’était complètement dingue. Elle était fatiguée, voilà tout. Fatiguée, et elle faisait des bêtises.
Elle avait besoin de s’éclaircir les idées, et elle décida d’aller boire quelque chose. Pour se rendre à la cuisine, il fallait qu’elle traverse d’abord le salon et la salle à manger. Son père lisait un magazine dans le salon, installé dans son fauteuil préféré. Caitlin alla prendre un verre d’eau et revint dans la salle à manger où elle s’assit – non pas à sa place habituelle, mais juste en face, pour pouvoir observer son père en espérant qu’il ne la remarquerait pas.
Elle savait que c’était un homme bien. Il travaillait dur, et il était brillant. Et bien qu’elle eût souvent remercié sa mère pour tous les sacrifices qu’elle avait faits, elle ne l’avait jamais remercié, lui. Elle resta ainsi assise un moment, réfléchissant à ce qu’elle allait dire, puis elle se leva enfin et entra dans le salon.
— Papa ?
Il leva les yeux de son magazine, sans toutefois la regarder.
— Oui ? fit-il.
Il s’était exprimé de façon mécanique, très froide – comme toujours. Pourquoi ne pouvait-il pas être plus chaleureux ? Pourquoi un ton aussi neutre ?
Les mots lui vinrent comme ça, spontanément, et elle les regretta aussitôt prononcés :
— Tu ne dis jamais que tu m’aimes.
— Mais si, répondit-il (toujours sans la regarder). Je te l’ai dit quand tu jouais dans une pièce à ton école. Tu étais déguisée en koala.
Elle avait sept ans… Et sans doute, se dit-elle, il avait considéré à l’époque qu’il avait dit ce qu’il avait à dire, et que rien n’ayant changé depuis, il n’y avait pas lieu de le répéter.
— Papa… répéta-t-elle doucement, d’un ton plaintif. Et il essaya… il essaya vraiment. Détournant les yeux de l’espace vide qu’il contemplait, il la regarda un instant, un très court instant seulement. Caitlin aurait voulu tendre la main, lui toucher le bras, établir une connexion avec lui. Mais elle savait que cela n’arrangerait rien, au contraire. Elle continua de regarder son père un moment, puis elle quitta la pièce quand il se replongea dans sa lecture.
Une fois dans sa chambre, elle s’allongea sur son lit et, par un effort de volonté, réussit à ne plus penser à son père, pour se concentrer plutôt sur les étranges résultats de l’analyse de Shannon. Elle entendait sa mère s’activer dans la chambre de ses parents, mais elle réussit à faire abstraction de ce bruit – à faire abstraction de tout – pour essayer de réfléchir logiquement.
Il y avait quelque chose là-bas, dans le webspace, qui lui avait renvoyé l’image de son visage. Et ce quelque chose venait maintenant de lui renvoyer aussi des bribes de texte. Et nom d’un chien, elle était sacrement forte en maths. Elle n’avait pas commis d’erreurs, et ce n’était probablement pas non plus un problème d’échantillonnage. Non, il y avait vraiment quelque chose dans l’arrière-plan du Web, quelque chose qui devenait de plus en plus intelligent, comme le démontraient les résultats de l’entropie de Shannon.
Elle ferma les yeux, mais elle continuait de voir une brume rose : la lumière de sa chambre qui filtrait à travers ses paupières. Elle eut soudain une envie irrésistible de… de retourner là d’où elle venait, de redevenir aveugle, juste un instant. Après tout, quand on ne peut pas voir, on se moque pas mal que d’autres soient incapables de vous regarder…
Elle fouilla dans sa poche, trouva le bouton de son œilPod et garda le doigt appuyé dessus jusqu’à ce que l’appareil s’éteigne, ce qui mit fin à la vague sensation de vision qu’elle avait quand ses yeux étaient fermés. Oui, son esprit lui affichait la même grisaille qu’avant, ce qui ne faisait que rapprocher son expérience de la cécité de celle d’Helen Keller, et…
Et c’est alors qu’elle eut une… révélation.
Pas comme une ampoule qui s’allume. Elle savait que c’était l’image habituelle dans les bandes dessinées, et elle avait même eu l’occasion de voir le phénomène en vrai…
Pas non plus un éclair, comme un éclair de génie, encore une autre image.
Non, cette révélation lui était venue comme… comme…
Comme de l’eau ! De l’eau claire et fraîche s’écoulant sur sa main…
Elle savait maintenant ce qu’elle devait faire. Elle savait pourquoi elle avait reçu ce don étrange de la webvision.
La pauvre Helen était devenue sourde et aveugle à l’âge de dix-neuf mois. Quand elle avait perdu ces deux sens, elle avait régressé dans un comportement animal, sans aucune discipline ni conscience, et il n’y avait eu aucune raison objective de penser qu’il restait en elle une créature rationnelle. Mais quand Annie Sullivan avait été engagée pour être sa préceptrice et sa gouvernante, celle-ci avait été convaincue que, enfouie quelque part dans le silence et l’obscurité, il y avait une intelligence. Et elle s’était consacrée à tenter de l’atteindre, quelles que fussent les difficultés, et de la faire remonter à la lumière du jour.
Les parents d’Helen pensaient qu’Annie se faisait des illusions – et comme ils ne manquaient jamais de le lui faire remarquer, ils connaissaient cette enfant sauvage beaucoup mieux qu’elle. Mais miss Sullivan n’avait pas dévié de son but. Elle savait qu’elle avait raison et qu’ils avaient tort, en partie du fait de son expérience personnelle – elle avait été elle-même presque aveugle dans sa jeunesse. Même coupé de la plus grande partie du monde extérieur, même solitaire et isolé, elle savait qu’un esprit pouvait exister et se développer.
Et Annie avait donc persévéré – malgré les sarcasmes et les résistances, subissant échec après échec, jusqu’à ce qu’elle parvienne enfin à entrer en contact avec Helen.
Et là, aujourd’hui, cent vingt-cinq ans plus tard, Caitlin possédait ce qui avait manqué à miss Sullivan. Annie n’avait eu que la conviction profonde qu’Helen existait quelque part, enfouie au fond d’elle-même. Mais Caitlin détenait la preuve – les diagrammes de Zipf, les niveaux d’entropie de Shannon – que l’arrière-plan du Web était autre chose qu’un simple bruit de fond.
Helen Keller avait en quelque sorte été extraite de sa chrysalide par Annie Sullivan. Et cela devait être également possible pour cette… cette entité mystérieuse.
Caitlin repensa à son père, si inaccessible, si froid, prisonnier de son propre univers. Elle possédait maintenant ce merveilleux œilPod qui lui permettait de surmonter ses limitations innées – mais il n’existait pas de système équivalent pour l’autisme. Son père restait piégé dans son propre genre de ténèbres. Elle ne savait pas comment nouer un contact avec lui, et encore moins comment faire avec cet étrange autre tapi dans le Web.
Mais il y avait cependant une chose qu’elle savait : si elle échouait avec l’autre, cela ne pourrait pas lui faire aussi mal …