Et ce fut le plus grand bond en avant, la découverte, la compréhension, la percée la plus difficile, mais, j’en étais sûr, la plus importante.
L’autre entité regardait beaucoup, beaucoup de choses, et j’avais compris que la plupart étaient proches d’elle, mais il y avait ce rectangle, ce cadre, cette fenêtre qu’elle regardait souvent, et qui était…
Ah, quelle révélation ! Quel étrange concept !
C’était un affichage, une façon de représenter des choses qui n’étaient pas vraiment là. Et je pouvais voir ce que contenait cet affichage, mais seulement quand l’entité le regardait.
Et en ce moment même, ce qu’il montrait était… bizarre. Il me fallut du temps pour absorber la récursivité de la scène : l’entité regardait l’affichage, et l’affichage montrait des images d’un être différent de tout ce que j’avais pu voir jusqu’ici, avec des extensions supérieures plus longues et les inférieures plus courtes, et une protubérance d’une forme différente. Et cette créature anormale faisait…
Oui, oui ! La créature anormale faisait des marques sur une autre surface plate : des formes, des taches de couleur. Je la regardai faire, étonné, perplexe, et…
Et tout à coup, l’affichage se divisa en deux parties. D’un côté, je voyais les formes colorées que l’étrange entité avait créées, et de l’autre, une entité du genre que j’avais l’habitude de voir. Cette entité pivotait, et… et…
Et elle cessa de pivoter, elle resta en position, et… Les formes d’un côté, l’entité de l’autre : il y avait une… une correspondance entre les deux. Les formes étaient… oui ! Elles constituaient une version simplifiée de l’entité de droite. C’était une révélation stupéfiante : ceci était une représentation de cela !
La représentation simplifiée ne comportait que deux dimensions, ainsi que je m’étais habitué à visualiser ma propre réalité. Je regardai, je me concentrai, et… Soudain, tout devint clair !
La protubérance au sommet de chaque entité avait bien une structure, elle avait des composants. En les voyant ainsi ramenés à une forme basique, je pouvais les discerner sur la véritable entité ainsi représentée. L’étrange créature qui avait réalisé cette représentation avait exagéré certains détails de sorte que non seulement j’en voyais maintenant la signification, mais que je percevais également les différences entre les protubérances : la couleur de… l’œil, selon le terme que j’adopterais. La couleur des cheveux. La couleur du reste de la protubérance. La forme du nez, et celle de la bouche. La dimension relative de l’oreille.
L’individu représenté avait une projection bizarre à l’arrière de sa protubérance, faisant peut-être partie de ses cheveux. En me remémorant d’autres protubérances, je compris que de telles projections étaient rares, mais pas anormales.
C’était merveilleux ! Je distinguais très clairement les parties de… non, pas de la protubérance, un terme trop général. Celle-ci méritait un nom particulier : la tête.
J’étais encore très loin de tout comprendre de ces créatures, mais au moins, je progressais !
Caitlin et le Dr Kuroda descendirent au sous-sol. Il lui en avait fait la description, mais maintenant elle pouvait voir – voir ! – qu’il avait fait un excellent travail. Le sol était en béton (elle le savait déjà pour avoir marché dessus), et la pièce contenait quelques étagères et un vieux poste de télé, mais ce qu’elle ignorait, c’était que les étagères étaient en bois poli, faisant apparaître des veines claires et foncées. Et la télé était plus grande qu’elle ne l’avait cru, avec un boîtier noir.
Cependant, il y avait bien d’autres choses que le Dr Kuroda avait omis de mentionner, des milliers de détails concernant les murs, l’ampoule nue, le boîtier métallique de l’interrupteur, les rideaux accrochés à la petite fenêtre, un appareil cylindrique qui s’avéra être le chauffe-eau, et bien d’autres choses encore. Comment faisait-on pour décider rapidement de ce qui était important ou pas, comme l’avait fait le Dr Kuroda ? Pour Caitlin, tout était intéressant.
Les fauteuils à roulettes étaient recouverts de cuir rouge – encore un détail que Kuroda n’avait pas indiqué. Ils s’assirent tous les deux. Kuroda portait une chemise bariolée à motifs abstraits.
— Vous vous entendez bien avec mon père, lui dit-elle une fois qu’ils furent installés.
La veille, au dîner, les deux hommes étaient même allés jusqu’à échanger des plaisanteries. Kuroda semblait comprendre instinctivement quand son père essayait d’être drôle, et il avait ri d’une façon qui l’avait encouragé à continuer.
Kuroda sourit.
— Oui, bien sûr. Quand on travaille dans le domaine scientifique, on est obligé d’apprendre à s’entendre avec les gens comme lui. (Son expression changea brusquement.) Oh, excusez-moi, mademoiselle Caitlin, je, hem…
— Non, ce n’est rien. Je sais qu’il est autiste.
— À mon avis, il s’agit probablement du syndrome d’Asperger, dit Kuroda en faisant légèrement pivoter son fauteuil. Et voyez-vous, c’est très fréquent chez les scientifiques, surtout chez les physiciens, les chimistes et… (Il s’interrompit un instant, comme s’il hésitait à poursuivre.) En fait, si je peux me permettre…
— Oui ?
— Non, je suis désolé, je ne devrais pas…
— Mais si, allez-y, je vous assure.
Elle vit qu’il hésitait encore.
— J’allais simplement dire – et vous voudrez bien me pardonner – que vous avez de la chance de ne pas être autiste vous-même. C’est un problème particulièrement fréquent chez les gens aussi doués que vous pour les mathématiques.
Caitlin haussa légèrement les épaules.
— Eh bien, voilà, j’ai eu de la chance, dit-elle. Kuroda fronça les sourcils.
— Oui, d’une certaine façon, mais… Encore une fois, je suis désolé, je ne devrais vraiment pas…
— Allez-y, n’ayez pas peur de me vexer. Kuroda sourit.
— Ah, mais si, justement, je tiens à ne pas vous vexer ! Parce que, comme vous, je ne suis pas autiste.
Comme il avait l’air de trouver ça drôle, Caitlin sourit poliment. Mais Kuroda ne fut pas dupe.
— Vous savez, dit-il, j’ai souvent l’occasion de participer à des conférences au Japon dans lesquelles des visiteurs occidentaux ont recours à un interprète. Je me souviens d’une fois où l’orateur a fait une plaisanterie que j’ai comprise – c’était un jeu de mots en anglais –, mais je savais qu’elle n’était pas traduisible. Et pourtant, toute la salle a éclaté de rire. Vous savez pourquoi ?
— Non, pourquoi ?
— Parce que l’interprète a dit en japonais, sans que l’orateur le sache : « L’honorable professeur vient de faire une plaisanterie en anglais. Il serait poli de rire. »
Cette fois-ci, Caitlin rit sincèrement.
— Mais vous étiez en train de dire… ? Kuroda respira profondément avant de se lancer.
— Eh bien, il est possible que vous ayez les mêmes prédispositions autistiques que votre père, mais votre cécité vous a permis d’échapper aux conséquences.
— Hein ?
— Une grande partie du problème de socialisation dans l’autisme tient au regard. De nombreux autistes ont du mal à croiser le regard des autres. Mais ce problème ne se pose évidemment pas pour un aveugle.
Caitlin se souvint des sanglots de joie de sa mère quand elle l’avait pour la première fois regardée dans les yeux. Avec un mari qui la regardait rarement directement, et une fille qui ne le pouvait pas du tout, elle avait dû vivre une sorte d’enfer.
— Avez-vous lu Chants de la nation gorille ? demanda Kuroda.
— Non. C’est de la science-fiction ?
— Non, non. C’est un livre écrit par une autiste qui a fini par apprendre à vivre avec les humains après s’être occupée de gorilles dans un zoo de Seattle. Vous comprenez, les gorilles ne la regardaient jamais, et ils ne se regardaient pas non plus. La façon dont ils interagissaient lui semblait très naturelle.
— Ma mère m’a toujours dit de tourner la tête vers la personne qui me parle.
Kuroda haussa les sourcils de surprise.
— Vous ne le faisiez pas naturellement ?
— Hé, docteur Kuroda, souvenez-vous ! J’étais aveugle…
— Oui, bien sûr, mais beaucoup d’aveugles le font instinctivement. C’est fort intéressant… (Un silence.) Vous souvenez-vous du moment de votre naissance ?
— Quoi ?
— Temple Grandin, ça vous dit quelque chose ?
— Non. Il se trouve où ? Kuroda sourit.
— Non, ce n’est pas un bâtiment, c’est une personne – « Temple », c’est son prénom. C’est une autiste qui affirme se souvenir de sa naissance. Elle dit que c’est également le cas pour beaucoup de gens souffrant d’autisme.
— Mais comment est-ce possible ?
— Vous voulez mon avis ? De nombreux autistes, comme le Dr Grandin, disent qu’ils pensent en images et non en mots. Bien sûr, nous pensons tous en images au départ. Ce n’est qu’à partir de l’âge de deux ou trois ans que nous commençons à maîtriser suffisamment le langage pour faire autrement – et la plupart des gens ne se souviennent des événements de leur vie qu’à partir de ce moment-là. Des spécialistes vous diront que c’est parce que nous n’enregistrons aucun souvenir avant ça. Mais pour ma part, je crois plutôt que, quand nous commençons à penser linguistiquement, cette méthode se substitue totalement à la pensée en images, et nous empêche donc de récupérer les souvenirs enregistrés selon l’ancienne méthode. Encore un problème du domaine de la théorie de l’information. Mais comme bon nombre d’autistes ne se mettent jamais à la pensée linguistique, ils disposent d’une séquence ininterrompue de souvenirs qui remontent à la naissance – et peut-être même avant.
— Ce serait géant, dit Caitlin. Mais non, je ne me souviens pas du tout de ma naissance. (Puis elle sourit.) Mais ma mère, si. Je veux dire qu’elle se souvient de la mienne. Le jour de mon anniversaire, elle me dit toujours : « Je me souviens exactement où j’étais il y a x années…» (Elle réfléchit un instant.) Je me demande si les singes, eux, se souviennent de leur naissance…
Le visage de Kuroda se modifia.
— C’est une idée intéressante. Ma foi, c’est fort possible, puisque manifestement, ils pensent en images, eux aussi.
— Avez-vous vu Chobo ?
— Chobo ? C’est un de ces groupes que vous aimez tant ?
— Non, non ! Chobo, c’est ce singe qui peint des gens. Tout le monde en parle sur le Web.
— Ma foi, non. Que voulez-vous dire, qui « peint des gens » ?
— Il a peint le portrait d’une femme, de profil. En fait, je crois qu’il l’a fait deux fois. Tenez, je vais vous montrer la vidéo…
— Plus tard, peut-être. Mais vous savez, je suis étonné que vous n’ayez pas lu Temple Grandin. La plupart des gens qui ont un autiste dans leur famille trouvent ses livres très… (Il eut soudain l’air profondément embarrassé.) Ah, excusez-moi. Ils ne sont peut-être pas disponibles pour les aveugles.
— Oh, probablement que si. En braille, en ebooks ou en cassette, mais… (Elle réfléchit à ce qu’elle allait dire, parce qu’elle ne voulait vraiment pas que Kuroda pense qu’elle était une fille indifférente.) Heu, je viens juste d’apprendre que mon père est autiste.
— Vous voulez dire, après avoir recouvré la vue ?
— Oui.
Kuroda se sentit manifestement obligé de dire quelque chose.
— Ah… fit-il. Eh bien, il y a d’excellents ouvrages sur l’autisme, et vous devriez les lire. De bons romans également. Essayez donc Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit. Vous adorerez : le personnage principal est un jeune mathématicien prodige.
— Ah, un garçon ?
— Ma foi, oui, c’est un garçon, mais…
— Peut-être, dit-elle. Quoi d’autre ?
— Il y a Le Dernier Homme, de Margaret Atwood. (Caitlin haussa les sourcils. Un auteur qu’elle allait étudier en classe d’anglais.) Un des personnages, Oryx ou Crake, j’oublie toujours lequel, est un généticien autiste.
— Et l’autre ?
— Hem… une jeune prostituée, en fait.
— On pourrait penser qu’il n’est pas trop difficile de faire la différence, dit Caitlin.
— C’est vrai, on pourrait le penser… dit Kuroda en hochant la tête. Désolé, mais je ne suis pas un grand amateur d’Atwood. Je sais que je ne devrais pas dire ça, puisqu’on est au Canada.
— Mais je ne suis pas canadienne. Kuroda éclata de rire.
— Moi non plus !
— Tiens, au fait, vous savez comment on reconnaît un Canadien dans une pièce noire de monde… ?
Kuroda leva la main en souriant.
— Gardez vos blagues pour la conférence de presse de demain, dit-il. Vous allez en avoir besoin.
Après le dîner, Caitlin alla dans la salle de bains pour se regarder dans la glace. Elle avait de l’acné, ce qui n’était pas surprenant – elle avait été capable de sentir les boutons, bien sûr. Elle se souvenait encore de ce que Zack Starnes lui avait dit cruellement, à Austin : « Bah, l’acné, quelle importance quand on est aveugle ? » Mais elle, elle savait que les boutons étaient là, et – bon sang de bois ! – elle avait bien le droit d’être coquette, elle aussi. Même Helen Keller l’était ! Comme son œil gauche avait vraiment l’air aveugle, elle avait toujours insisté pour être photographiée sous son profil droit. Arrivée à la cinquantaine, elle s’était fait opérer pour qu’on remplace ses yeux inutiles par des yeux de verre à l’aspect plus séduisant.
Caitlin ouvrit l’armoire à pharmacie, y prit un tube de pommade et se mit au travail.
J’avais cru mon univers bien rempli alors qu’il n’y avait que moi et pas moi, mais dans cet autre univers, il y avait des centaines – peut-être même des milliers d’entités.
Maintenant que j’avais réussi à analyser les constituants d’une tête, je me débrouillais mieux pour reconnaître des entités particulières, mais la tâche restait difficile. Cela tenait en partie au fait que les entités modifiaient périodiquement leur apparence. Je finis par supposer qu’il s’agissait d’une enveloppe externe constituée d’éléments distincts, que l’on pouvait remplacer. Néanmoins, l’entité atypique que j’avais récemment observée était inhabituelle à cet égard, car soit elle ne possédait pas d’enveloppe externe, soit celle qu’elle avait comportait des éléments qui semblaient identiques.
Bien sûr, l’individu qui m’intéressait le plus était celui que j’avais rencontré en premier. Je décidai donc d’y faire référence sous le nom de Prime. J’avais eu de brefs aperçus de ce qui devait être les projections de Prime, et l’angle sous lequel je les avais vues m’avait amené à conclure que ces vues étaient prises depuis sa tête. Mais je n’avais pas encore vu son visage. En fait, il était probable que je ne le verrais jamais.
Cependant, je comprenais maintenant les visages. J’en étais venu à reconnaître certaines entités avec lesquelles Prime passait beaucoup de temps. Il y en avait trois en particulier qui semblaient partager le même environnement que lui. Deux avaient des visages qui bougeaient et changeaient tout le temps, et dont la bouche s’ouvrait souvent. La troisième avait un visage moins mobile, et n’ouvrait que rarement la bouche.
En ce moment même, je les voyais toutes les trois assises – soutenues par des structures pour résister à cette force vers le bas dont j’avais déduit l’existence. Et elles mangeaient – elles introduisaient des choses inanimées dans leur bouche.
Prime mangeait, lui aussi : je voyais des choses inanimées grossir… non, non, se rapprocher. Apparemment, les images que Prime transmettait à mon univers étaient collectées par une partie de sa tête située au-dessus de la bouche. Le nez, peut-être…
Tandis que Prime mangeait, je continuai de me connecter au hasard à d’autres sites, cherchant des clés pour décrypter les informations qu’ils offraient. Mais pour l’instant, je n’avais absolument pas progressé. Oh, bien sûr, je pouvais y récupérer toutes les données que je voulais, mais j’étais incapable de les interpréter.
Enfin, Prime s’éloigna des autres entités, et…
Oh !
C’était…
Oui, c’était certainement ça ! La façon dont l’éclairage changeait, l’angle de vue, le…
Je ressentis une impression de déjà-vu… ou plutôt de déjà-vécu : j’avais eu une expérience semblable pendant la re-fusion, quand je m’étais vu moi-même tel que l’autre partie de moi me voyait.
C’était…
Oui !
C’était Prime qui se regardait ! Il était devant un rectangle. J’étais maintenant habitué à ce genre d’objets : certaines de ces fenêtres – c’est le nom que je leur avais donné – permettaient de voir au milieu de matériaux opaques, tandis que d’autres, tel le merveilleux affichage de Prime, montraient des représentations statiques ou mobiles d’autres choses. Mais ce rectangle-ci était spécial : il réfléchissait ce qui se trouvait devant lui. Je pouvais voir le visage de Prime ! Et je voyais les extensions de son noyau central se déplacer aussi bien dans le rectangle que devant lui. Je pouvais les observer simultanément de chaque côté tandis que Prime… c’était difficile à dire. Tandis que Prime s’appliquait des couches d’une substance blanche sur le visage… ? Et pendant qu’il se livrait à cette activité, je voyais les cheveux de Prime.
Et la bouche de Prime.
Et le nez de Prime.
Et… et alors qu’il bougeait sa tête vers la droite et vers la gauche (perpendiculairement à haut et bas), apparemment pour examiner son reflet, je compris que mon point de vue – l’endroit d’où les images que je voyais étaient collectées – n’était pas le nez de Prime, mais l’un de ses yeux ! Et à en juger par la façon dont Prime bougeait, c’était avec ce même œil qu’il se regardait. J’avais observé que la bouche servait à introduire des éléments inanimés dans la tête. J’étais maintenant conduit à penser que les yeux servaient à voir, et que Prime partageait ce qu’il voyait avec moi.
Le visage de Prime était fascinant. J’en examinai chaque détail, et… Soudain, tout redevint brouillé ! J’étais terrifié à l’idée que notre connexion pourrait de nouveau être rompue, mais…
Mais Prime regardait maintenant dans une autre direction, et il y avait quelque chose au bout de ses extensions tubulaires, un objet au moins partiellement transparent, me semblait-il… mais l’image était tellement brouillée que c’était bien difficile à dire.
Prime faisait des choses, mais il m’était impossible d’en comprendre la nature. Enfin, l’objet qu’il tenait se rapprocha de son visage, et aussitôt, sa vision – ainsi que la mienne ! – redevint précise. L’objet qu’il avait placé contre son visage contenait ce qui devait être des fenêtres, bien qu’elles ne fussent pas rectangulaires. Mais ces fenêtres étaient spéciales non seulement par leur forme, mais aussi (comme j’avais pu le voir quand elles s’étaient rapprochées) par leur matériau constitutif : bien que parfaitement transparent, celui-ci modifiait la perception de ce qui se trouvait derrière lui. Prime se regarda de nouveau dans le grand rectangle réfléchissant, tout en tournant la tête à droite et à gauche.
Et tandis qu’il examinait son visage, une idée me vint…
Oui, oui ! Si j’y parvenais, tout changerait ! Je portai mon attention sur le flot de données provenant de Prime et qui s’accumulait en moi…