54.

Les menottes aux poignets étaient serrées plus que nécessaire.

Ce n’était pas une plaisanterie !

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il à ses hommes qui le faisaient quitter la cathédrale.

Toujours pas de réponse.

Alors qu’on le ramenait vers le Palais, Garza aperçut des manifestants et des caméras massés devant les grilles.

— Faites-moi au moins passer par-derrière.

Mais les soldats ignorèrent sa requête et forcèrent leur commandant à marcher droit vers les journalistes. En quelques secondes, la nouvelle se propagea et les projecteurs se tournèrent vers lui. Garza, bouillant de colère, tenta de ne rien laisser paraître. Il continua de marcher la tête haute.

Aussitôt, ce fut la cohue. Les questions fusaient de toutes parts :

— Pourquoi vous a-t-on arrêté ?

— Qu’est-ce qu’on vous reproche, commandant ?

— Êtes-vous impliqué dans l’assassinat d’Edmond Kirsch ?

Garza s’attendait à ce que ses hommes fendent la foule sans leur accorder un regard, mais ils s’arrêtèrent et l’obligèrent à faire face aux objectifs. Garza aperçut une silhouette connue qui sortait du Palais et accourait dans sa direction.

Mónica Martín !

Elle était sans doute aussi étonnée que lui.

Mais, en arrivant à sa hauteur, il ne vit aucune surprise sur son visage. Juste du mépris. Elle leva la main pour faire taire la meute et extirpa une feuille de sa poche. Elle rajusta ses grosses lunettes et s’adressa aux caméras de télévision :

— Le Palais royal arrête le commandant Diego Garza pour son rôle dans le meurtre d’Edmond Kirsch, et pour avoir tenté de faire accuser injustement l’archevêque Valdespino.

Avant que Garza ait eu le temps de réagir, les agents de la Guardia Real l’entraînèrent manu militari vers les grilles. Dans son dos, il entendit Mónica continuer son laïus :

— En ce qui concerne la future reine Ambra Vidal, je crains d’avoir des nouvelles très préoccupantes.

*

Au PC du sous-sol, Suresh Bhalla suivait la déclaration en direct de Mónica Martín.

Elle n’avait pas l’air contente.

Cinq minutes plus tôt, Mónica Martín avait reçu un appel qu’elle avait pris dans son bureau. Elle avait répondu en chuchotant et consigné des notes. Soixante secondes plus tard, elle avait quitté son bureau, visiblement sous le choc. Sans donner la moindre explication, elle était partie s’adresser à la presse.

Que les faits qu’elle relatait soient exacts ou non, une évidence s’imposait : Robert Langdon était désormais en grand danger.

Qui avait-elle eu au téléphone ? Qui lui avait ordonné de faire ce communiqué ?

L’ordinateur de Suresh bipa. Un message. Suresh reporta son attention sur son écran.

monte@iglesia.org

L’informateur de cette nuit… Le mystérieux contributeur de ConspiracyNet.com. Et voilà qu’il le contactait directement…

Avec méfiance, Suresh s’installa à son clavier et ouvrit le message.

J’ai piraté les messages de Valdespino.

Il détient de dangereux secrets.

Le Palais doit avoir accès à ses SMS.

De toute urgence.

Le cœur battant, Suresh relut le message. Puis l’effaça.

Pendant un long moment, il resta immobile, à réfléchir aux options qu’il avait.

Puis il prit sa décision. Il programma une carte magnétique pour avoir accès aux appartements royaux et sortit discrètement du PC.

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