Résumé des volumes précédents

On raconte qu’en des temps reculés certains avaient le don d’obtenir de la Lumière un pouvoir surhumain, le Saidin pour les hommes ou la Saidar pour les femmes. À ces élus était donné le nom d’Aes Sedai.

En ces temps-là, le Seigneur de l’Ombre voulant imposer sa suprématie au monde entier, les Aes Sedai s’unirent pour le combattre sous la conduite d’un des leurs, surnommé le Dragon. Ils parvinrent à sceller sur le Ténébreux la porte d’un cachot, aux confins des terres du nord dans le Shayol Ghul.

Alors ses amis et alliés prirent leur revanche en provoquant chez leurs vainqueurs une folie meurtrière qui ravagea le monde. Les siècles s’écoulèrent ; les ruines furent en partie relevées. Seules restèrent des femmes élues capables de posséder le don, mais à la puissance limitée car le Saidin leur manquait. Ainsi, famines, guerres ou cataclysmes apparaissaient aux peuples comme l’œuvre des Amis de l’Ombre, des jalons préparant une nouvelle offensive destinée à assurer le triomphe final du Ténébreux.

La légende disait que le Dragon renaîtrait pour délivrer de l’Ombre la terre des hommes. Au fil des ans, de faux Dragons se levèrent, avides de conquêtes, semeurs de mort et de misère. Ainsi devait en aller le monde tant que durerait la rivalité entre l’Ombre et la Lumière.

L’ŒIL DU MONDE

Au pays des Deux Rivières, on est sceptique devant ce passé tumultueux qui s’estompe en une histoire plus légendaire que véridique. Les ménestrels en colportent toujours les épisodes de cité en village ; encore se montrent-ils bien rares dans cette région fort isolée, qui vit au rythme des traditions.

L’hiver n’a pas tout à fait battu en retraite, et les loups rôdent encore, que déjà s’annonce Bel Tine, la fête du premier jour du printemps. Le cœur léger, Rand al’Thor accompagne son père, Tam, qui part livrer au bourg du Champ d’Emond cidre et eau-de-vie promis pour les festivités à l’aubergiste et maire, Maître al’Vere.

Rand, âgé de-dix-huit ans, osera-t-il demander une danse à Egwene, fille cadette de Bran al’Vere, sa camarade d’enfance tout comme l’espiègle Mat Cauthon et le sérieux apprenti forgeron Perrin Aybara ? Un sentiment de malaise interrompt ses réflexions lorsqu’il aperçoit dans la forêt un cavalier en manteau noir qui les suit. Tam regarde à son tour, mais la route est déserte.

S’agit-il d’une illusion ? Pourtant Mat, Perrin, d’autres encore, ont entrevu le cavalier mais, malheureusement, aucun de leurs aînés. Ce souci s’efface à l’arrivée de deux étrangers, la Dame Moiraine accompagnée du guerrier Lan, et du ménestrel Thom Merrilin.

On attend encore Padan Fain le colporteur, avec son arsenal de feux d’artifice, et cette fête de Bel Tine sera la plus belle de mémoire d’homme. Mais Fain apporte aussi la nouvelle d’une guerre dans le Ghealdan, causée par l’apparition d’un Dragon réincarné. Le bourg entre en effervescence, et Tam et Rand décident de s’en retourner à la ferme, abrégeant les réjouissances de circonstance en cette dernière Nuit de l’Hiver.

Dans la nuit, des Trollocs, géants mi-hommes mi-bêtes, attaquent la ferme. Rand en tue un avec l’épée de Tam, qui porte la marque du héron, celle d’un maître ès armes. Rand emporte son père, blessé, à travers la forêt où ils évitent un Myrddraal à la tête d’une colonne de Trollocs. Arrivé au bourg, Rand tente de faire soigner Tam par Nynaeve, la « Sagesse » du village, mais la blessure dépasse sa science et Moiraine devra s’en charger.

Moiraine est une Aes Sedai. Elle guérit Tam et convainc Rand que c’est lui, ainsi que ses amis d’enfance Mat Cauthon et l’apprenti forgeron Perrin Aybara, que cherche le cavalier sans visage au manteau noir. L’unique moyen de sauver leur bourg natal de la destruction est de fuir à Tar Valon, la cité forte des Aes Sedai, seules capables de s’opposer aux séides du Ténébreux.

Grâce à Moiraine et à ses pouvoirs, le groupe surmonte danger après danger, franchit en bac la rivière Taren, sort indemne de la ville de Baerlon, patrouillée par les fanatiques Enfants de la Lumière, puis se réfugie pour une nuit dans la cité maudite de Shadar Logoth où la moindre pierre renferme les germes du Mal. Malgré les recommandations de Moiraine, Mat y subtilise un poignard orné de rubis. Alors surviennent des Trollocs.

Poursuivis par ces géants cruels, harcelés par les maléfices de Mashadar, le Mal incarné, les compagnons se dispersent à la hâte. Thom, Rand et Mat parviennent à fuir en bateau sur l’Arinelle. Moiraine et Lan sont rejoints par Nynaeve, décidée à ramener au Champ d’Emond les trois jeunes dont elle estime, en tant que « Sagesse », avoir la garde. Egwene et Perrin, eux, traversent l’Arinelle à la nage, puis errent dans ce qu’ils pensent être la direction de Caemlyn, capitale du Royaume d’Andor et étape sur la route de Tar Valon. Ils croisent heureusement le chemin d’Elyas Machera, l’Homme aux Loups, qui offre de leur servir de guide avec sa meute. Tous savent qu’ils ont une chance de se retrouver à Caemlyn.

Au port fluvial de Pont-Blanc survient un Myrddraal, toujours sur la piste de ses proies. Thom Merrilin se sacrifie pour que Rand et Mat puissent lui échapper et continuer vers Caemlyn. Pendant ce temps, Perrin et Egwene ont fait la connaissance des Thuatha’ans, qu’on appelle le Peuple Voyageur. Et Moiraine tente toujours de les rattraper.

À Pont-Blanc, Moiraine et ses compagnons découvrent des traces du Ténébreux : incendies et rixes font peser une atmosphère lourde sur la ville. De leur côté, Élyas, Perrin et Egwene sont pourchassés par une nuée de corbeaux, noirs serviteurs du Ténébreux. Ils leur échappent en se réfugiant dans un stedding, village d’Ogiers, géants bâtisseurs et planteurs de forêts. Perrin se découvre la faculté de communiquer avec les loups. Les Enfants de la Lumière capturent Perrin et Egwene, qu’ils prennent pour des Amis de l’Ombre et veulent emmener à Amador, place forte des Blancs Manteaux, pour les juger.

Sur la route de Caemlyn, Rand et Mat vont de ferme en village, gagnant leur pain en jouant de la musique dans les auberges. À trois reprises, les serviteurs de l’Ombre tentent de s’emparer d’eux mais échouent. Ba’alzamon le Ténébreux apparaît dans leurs cauchemars et tente de les soumettre à sa volonté. L’épée ornée du héron que porte Rand attire convoitises et curiosité, et ce n’est qu’arrivés à Caemlyn, cité grandiose bâtie par les Ogiers, qu’ils peuvent trouver un répit en se fondant dans la foule nombreuse qui vient voir le « faux Dragon », un nommé Logain.

À l’auberge de Maître Gill, La Bénédiction de la Reine, où Thom Merrilin leur avait fixé rendez-vous, Rand et Mat apprennent que la Reine Morgase soutient les Aes Sedai et en a une pour conseillère, Élaida, de l’Ajah Rouge. Cela provoque des antagonismes au sein de son royaume, en particulier avec les Enfants de la Lumière, farouchement opposés aux Aes Sedai. Rand fait la connaissance de Loial, un Ogier haut de trois mètres qu’il prend d’abord pour un Trolloc. Loial a quitté son stedding pour voir le monde. Grand connaisseur du passé, il déclare à Rand que celui-ci est Ta’veren, un personnage essentiel du Dessin des Eres, comme le furent avant lui Lews Therin Telamon, dit le Dragon, ou Artur Aile-de-Faucon. Moiraine, Lan et Nynaeve arrivent près du camp des Enfants de la Lumière et Lan fait évader Perrin et Egwene.

À Caemlyn, la tension monte. Un mystérieux mendiant cherche à contacter Rand et Mat. Rand grimpe sur les remparts du palais pour apercevoir Logain, le « faux Dragon », prisonnier que des Gardes de la Reine et des Liges emmènent dans une cage auprès de Morgase. Il tombe du mur et se retrouve dans le jardin de la Reine, où il est recueilli par la princesse Élayne et son frère Gawyn. Le prince Galad, aîné des enfants royaux, survient et veut le livrer aux gardes mais Élayne insiste pour accompagner Rand auprès de la Reine. Le fait que Rand soit un berger des Deux Rivières intrigue la Reine Morgase et alarme Élaida, l’Aes Sedai. Celle-ci proclame que la souffrance et la division vont s’abattre sur le monde et que Rand sera au cœur de cette épreuve. Il constitue, dit-elle, un danger terrible, mais la Reine le libère néanmoins, au nom de la justice.

De retour à l’auberge, Rand raconte sa mésaventure à Loial. Moiraine et ses compagnons surviennent. Mat, qui est possédé par le mal dont est imprégné le poignard volé à Shadar Logoth, tente de tuer Moiraine. Maîtrisé, il est à demi guéri de son envoûtement par l’Aes Sedai.

Les Trollocs et les Évanescents s’assemblent aux portes de Caemlyn avec l’intention d’entrer dans la ville à la recherche de Rand. Moiraine annonce qu’il faut aller à Fal Dara, près de l’Œil du Monde « qui a été créé en vue de la plus grande nécessité que le monde aura à affronter ». Ils devront passer par les Voies. Les Voies sont des chemins secrets hors du temps qui autrefois furent offerts aux Ogiers par les Aes Sedai. Mais le Saidin, le pouvoir qui servit à créer les Voies, ayant été contaminé par le Ténébreux, elles sont dangereuses à utiliser. Il n’y a pourtant pas d’autre choix, car Moiraine déclare que Rand, Mat et Perrin sont tous Ta’veren et doivent se rendre au plus vite auprès de l’Œil du Monde. Leur première étape sera la cité forte de Fal Dara.

Les compagnons, guidés par Loial, passent par une porte secrète souterraine d’une maison de Caemlyn et pénètrent ainsi dans les Voies. Ils franchissent plusieurs ponts et échappent à la menace invisible du Vent Noir. Ils ressortent au Shienar, à la frontière de la Grande Dévastation. À Fal Dara, le Seigneur Agelmar les accueille dans sa forteresse. Tandis que le groupe se rend auprès de l’Œil du Monde, Agelmar part livrer une grande bataille aux Demi-Hommes et aux Trollocs à la Brèche de Tarwin. Un étrange prisonnier a été capturé à Fal Dara, en qui Rand reconnaît le mendiant de Caemlyn et le colporteur Padan Fain, qui se révèle un limier du Ténébreux dont la mission est de traquer Rand.

Les compagnons se mettent en route vers l’Œil du Monde, à travers la Grande Dévastation, échappant de peu aux monstres qui y rôdent. Ils parviennent au domaine de l’Homme Vert, créature de légende faite de matière végétale, qui les guide vers leur but.

Au bord de la surface limpide de l’Œil du Monde, source de Saidin, Rand et ses amis sont confrontés à deux des Réprouvés, ces paladins de l’Ombre emmurés avec le Ténébreux, nommés Aginor et Balthamel, qui les attaquent aussitôt. L’Homme Vert s’interpose, et Balthamel et lui s’entre-tuent. Rand fait appel à la Lumière pour anéantir Aginor. Il se retrouve soudain au-dessus du champ de bataille où s’affrontent l’armée d’Agelmar et celle des Trollocs, face à Ba’alzamon, qui tente de le soumettre. Avec l’aide de la Lumière, Rand provoque la mort de ce qu’il croit être le Ténébreux.

Ses compagnons ont récupéré au fond de l’Œil du Monde la bannière de Lews Therin, le Dragon, ainsi qu’un coffret qui renferme le Cor de Valère, instrument magique dont le son doit, d’après les légendes, appeler hors de la tombe les héros du passé.

Moiraine, blessée, doit se reposer à Fal Dara avant de regagner Tar Valon avec Mat, pour achever de l’arracher à l’emprise du mal de Shadar Logoth, en compagnie de Nynaeve et d’Egwene, les deux jeunes femmes qui veulent devenir Aes Sedai. Quant à Rand, Ta’veren se découvrant avec un pouvoir capable de tout anéantir, il songe à fuir loin de ceux qu’il aime.

LE COR DE VALÈRE

Dans l’ombre du Shayol Ghul, une inquiétante assemblée se réunit : des fidèles du Ténébreux de toutes origines, humains, Trollocs, ou Myrddraals. Alors, le Maître en personne, Ba’alzamon, fait son apparition.

Ba’alzamon annonce que le Jour du Retour, triomphe des Ténèbres, est proche. Il conjure l’image de Rand, de Mat et de Perrin, et proclame que l’un d’eux est le Dragon Ressuscité, mais ne doit point être détruit car il pourrait être converti à la cause des Ténèbres. Puis il transmet ses instructions à chacun des fidèles présents. L’homme nommé Bors est envoyé dans le Tarabon à la recherche des trois jeunes gens.

À Fal Dara, une armée approche de la forteresse sous la bannière de la Flamme de Tar Valon, escortant la Souveraine d’Amyrlin, chef des Aes Sedai. Sentant que celle-ci est venue pour lui, Rand, saisi d’angoisse, décide de s’enfuir seul. Mais la forteresse est bouclée et il n’y parvient pas.

Anaiya et Liandrin, deux Aes Sedai, apportent à Moiraine des nouvelles fraîches : trois nouveaux faux Dragons sont apparus et ravagent le pays ; à Caemlyn, le pouvoir de la Reine Morgase est en péril. La Reine a envoyé à Tar Valon ses enfants, Gawyn et Élayne, accompagnés d’Élaida, sa conseillère Aes Sedai ; Élayne est elle-même sans le savoir une Aes Sedai. À Illian, la Grande Quête du Cor a été proclamée, car on dit que la Dernière Bataille approche. Des rumeurs de combats proviennent de la Plaine d’Almoth, au Tarabon.

Moiraine rencontre seule à seule l’Amyrlin. Les deux femmes discutent du pouvoir naissant d’Egwene, des factions rivales, Ajah Bleue et Ajah Rouge, au sein des Aes Sedai, et de l’avènement du Dragon Réincarné. Leurs plans se tissent autour de Rand et du destin qui l’attend.

Deux mille Enfants de la Lumière arrivent au Tarabon sous la conduite de l’honnête Geofram Bornhald pour y rejoindre une troupe de Blancs Manteaux fanatiques dite La Main de la Lumière, section d’Inquisiteurs sans merci commandée par Jaichim Carridin, qui se sont donné pour mission d’exterminer quiconque ils jugent être les Amis des Ténèbres.

Des Trollocs et un Évanescent surviennent soudain dans Fal Dara : un traître les a fait pénétrer dans la forteresse. Padan Fain parvient à s’évader à la faveur de leur assaut, aidé par Liandrin. Mat est blessé au cours de l’évasion, et le poignard nécessaire à sa complète guérison a disparu ainsi que le Cor de Valère. Moiraine avertit Rand qu’il lui faut partir vite et l’Amyrlin lui révèle qu’il est le Dragon Réincarné.

Rand, Loial, Perrin, Mat, Ingtar, Hurin le Flaireur et quelques guerriers partent à la poursuite de Padan Fain qui a volé le Cor de Valère. Egwene, Nynaeve et les Aes Sedai s’en retournent vers Tar Valon avec l’escorte de l’Amyrlin. Sans explication, Moiraine s’éclipse avec Lan le Lige, et Liandrin part de son côté.

Rand, Loial et Hurin disparaissent. Perrin utilise alors ses propres dons de Flaireur pour guider son groupe sur leurs traces. Vérine, l’autre confidente de l’Amyrlin, les rejoint. Cependant, Ba’alzamon apparaît à Rand et lui fait entrevoir la face noire de son destin. Peu après, il sauve la vie de Séléné, une jeune fille magnifique et étrange, tout de blanc vêtue, qui semble issue de la noblesse de Cairhien, et qui part avec eux. Ils finissent par rattraper Fain et lui reprennent le poignard et le Cor. La poursuite s’inverse alors, Fain et les Amis du Ténébreux s’élancent à la poursuite de Rand. En route pour Cairhien, ville où Rand, Agelmar et ses autres compagnons savent devoir se retrouver, Séléné, vers qui Rand se sent fortement attiré, les abandonne subitement.

Moiraine, qui s’était retirée à la campagne chez des amies Aes Sedai pour étudier les Prophéties, est attaquée par un Draghkar, une créature de l’Ombre. Est-ce l’œuvre de l’Ajah Noire, la faction des Aes Sedai qui ont secrètement adhéré au parti du Ténébreux et dont personne n’ose parler ? Lan sauve Moiraine et tous deux prennent hâtivement la route. À la Tour Blanche, Egwene devenue novice fait la connaissance de la Fille-Héritière d’Andor, Élayne, fille de la Reine Morgase, cependant que Nynaeve subit avec succès les trois épreuves permettant d’accéder au rang d’Acceptée, dernier stade avant d’être de plein droit une Aes Sedai.

Rand al’Thor, son ami l’Ogier Loial et Hurin le Flaireur, leur guide, arrivent à Cairhien, capitale du pays, où ils comptent rejoindre les compagnons dont ils ont été séparés quand ils sont entrés involontairement dans un monde magique parallèle.

Une mésaventure qui, en fait, est une chance : dans ce monde-là, un monde futur, ils ont réussi à intercepter Padan Fain, le colporteur serviteur du Ténébreux, voleur du coffre contenant le Cor de Valère et le poignard de Shadar Logoth qui voue Mat à la mort s’il n’est pas soigné au plus tôt par les Aes Sedai de Tar Valon, à la Tour Blanche.

C’est en possession du coffre qu’ils attendent Ingtar, seigneur de Shinowa, commandant d’un groupe de guerriers du Shienar, Mat que ronge le mal de Shadar Logoth, Perrin aux yeux devenus couleur des yeux de loup et l’Aes Sedai de l’Ajah Brune, Vérine.

Au cours d’une promenade dans les rues, Rand reconnaît une voix de ménestrel – celle de Thom Merrilm, le barde de cour qui a vécu avec eux les premiers épisodes de leurs aventures, Thom qui lui a sauvé la vie et qu’il croyait mort. Thom refuse de revenir avec Rand et ses amis à Fal Dara où Rand veut rapporter le Cor de Valère – et pourtant Rand a besoin de son expérience, ne serait-ce que pour survivre à Cairhien où se pratique le dangereux Daes Dae’mar, le Grand Jeu des Feintes et Intrigues des Maisons nobles pour conquérir toujours plus de pouvoir, toujours plus d’argent, même au prix du sang.

Thom s’est créé à l’auberge de son amie Zéna une vie modeste avec pour élève et compagne la jolie Dena, déjà habile jongleuse et récitante de poèmes. Il n’a plus envie de courir les routes, car il s’aperçoit qu’il aime Dena et en est aimé.

En retournant à leur auberge, Rand et Loial sont pris en chasse par des Trollocs. Soudain reparaît la belle et blonde Dame Séléné que Rand avait sauvée des monstrueux grolms dans le monde magique et qui avait disparu avant l’entrée dans Cairhien. Elle les incite à trouver refuge dans le domaine des Illuminateurs, disparaît de nouveau.

De retour à l’auberge, ils la voient en feu, Hurin assommé, le coffre disparu et – fendant la foule des badauds – Vérine, Ingtar, Mat et Perrin. Hurin retrouve la trace du Cor : dans les jardins du Seigneur Barthanes, rival du souverain du Cairhien, Galldrian. Barthanes transmet à Rand un message de Fain : rendez-vous à Falme, à la Pointe de Toman.

Comment s’y rendre vite sinon par une Porte des Voies ? Celle du Stedding Tsofu leur est interdite par le Vent Noir. Ils iront par une Pierre Porte, quittant le Cairhien en pleine guerre civile car Barthanes et Galldrian ont été tous les deux assassinés et les Seigneurs des Maisons rivalisent en forcenés pour la Couronne cairhienine.

Entre-temps, à la Tour Blanche, l’Aes Sedai Liandrin ordonne à Egwene et à Nynaeve de la suivre pour aller au secours de Rand en difficulté à la Pointe de Toman. Élayne et Min, la « voyante » de Baerlon, exigent de les accompagner et Liandrin, sarcastique, accepte.

Elle les emmène par les redoutables Voies vers… un piège : quand la porte s’ouvre près de Falme, la Dame Suroth, haut placée chez les envahisseurs seanchans, attend pour prendre livraison de ces jeunes femmes capables d’utiliser le Pouvoir. Un collier relié par une laisse est passé au cou d’Egwene, Min se bat au poignard mais est capturée. Pour lui sauver la vie, Egwene promet à la Dame Suroth totale obéissance. Min l’accompagnera, libre, vers la prison où les damanes, réduites à l’impuissance par les châtiments invisibles infligés au moyen de cette laisse maudite, apprennent l’obéissance, autrement dit à servir dans les batailles comme armes mortelles.

Nynaeve et Élayne, avec l’aide de Min, délivrent Egwene tandis que, arrivé à la Pointe de Toman, le groupe guidé par Hurin suit la piste de Fain : le Cor et le poignard sont chez le chef des envahisseurs seanchans, le Seigneur Turak. Rand le tue en duel, mais une bataille rangée menace. Ingtar se sacrifie pour permettre aux autres de gagner un terrain plus favorable – pour se racheter aussi d’avoir cru sauver le Shienar en se tournant vers le Ténébreux et en ouvrant les portes de Fal Dara aux traîtres. Car il n’y a pas que les Seanchans et leurs Aes Sedai esclaves à vaincre, à l’horizon se profile la légion des Enfants de la Lumière conduite par l’honnête Geofram Bornhald… Mat qui s’est saisi du poignard et du Cor embouche ce dernier. Et ainsi qu’il a été dit dans les Prophéties, les Héros du passé viennent combattre pour Rand. Et les Seanchans repartent sur l’Océan d’Aryth dans la direction d’où ils étaient venus. Il se retrouve seul face à Ba’alzamon. Pour vaincre, il n’hésite pas à « mettre l’épée au fourreau ». A-t-il tué Ba’alzamon ? Lui-même s’éveille grièvement blessé et portant imprimée au fer rouge dans sa paume la marque du héron, celle qui désigne le Dragon Réincarné.

Acceptera-t-il enfin sa destinée ? Tandis qu’il s’interroge, Mat mourant est déjà loin transporté vers la Tour Blanche sous la protection de Vérine, de Nynaeve et d’Egwene. Et autour de lui rôdent Réprouvés et Amis du Ténébreux. En déployant la Bannière du Dragon, la lutte ne fait que commencer… Rand le sait, mais s’y résigne mal…

LE DRAGON RÉINCARNÉ

Perrin, quelques Shienarans et Leya, une messagère du Peuple des Nomades, arrivent au camp du Dragon Réincarné. Pendant que Leya informe Moiraine de ce qui est advenu sur la plaine d’Almoth, Perrin retrouve Rand, en plein désarroi, car, dit-il, tous ceux qui ont embrassé la cause du Dragon meurent tour à tour, alors que lui-même reste à l’abri du camp.

Au réveil, le camp est assailli par les Trollocs et Leya trouve la mort sous les yeux de Perrin, lui-même blessé. Celui-ci ne se pardonne pas de n’avoir pu empêcher l’attaque, car la part du loup en lui aurait dû la prévoir. Rand, à son tour, s’en veut de n’avoir rien pu faire. Il n’a pas réussi à utiliser le Pouvoir Unique, et n’a pas pris au sérieux son pressentiment d’un danger imminent. Alors que Moiraine soigne les blessures de chacun, Rand admet la mission qui sera désormais la sienne : « Je combattrai de mon mieux. Parce qu’il n’y a personne d’autre, que cela doit s’accomplir et que ce devoir est le mien. »

Le lendemain, Perrin et les autres s’aperçoivent du départ de Rand. Il a laissé une lettre dans laquelle il explique qu’il doit assumer sa destinée, ce qui inquiète profondément Moiraine car elle ne le juge pas suffisamment prêt. Il leur faut donc impérativement le retrouver. Tous décident de quitter le camp pour se diriger vers Tear, à l’est.

Ils arrivent finalement dans le village de Jarra, où ils sont accueillis par Simion. Celui-ci leur raconte que les Blancs Manteaux sont venus et se sont conduits comme s’ils étaient pris de folie et qu’un homme qui pourrait bien être Rand est passé la veille. Simion est préoccupé par son frère Noam que l’on tient enfermé car il est devenu loup, mais il n’y a rien à faire. Très ému par ce qui est arrivé à Noam, Perrin s’enquiert pour la première fois auprès de Moiraine de ce qui l’attend. Mais elle n’en sait pas davantage, si ce n’est qu’elle le met en garde contre ses rêves. De retour dans sa chambre, Perrin fait d’affreux cauchemars.

De son côté, chevauchant vers Tear, Rand se familiarise avec le Pouvoir et apprend à le contrôler. Mais sa blessure au côté est de plus en plus douloureuse…

Dans un climat inquiétant, Egwene, Nynaeve, Élayne, Vérine et Mat, blessé, ont voyagé tout l’hiver vers Tar Valon. À l’arrivée dans la Tour Blanche, Vérine se rend auprès de Siuan Sanche, l’Amyrlin. Mat est emmené sur sa litière tandis que Sheriam accueille les trois femmes et les conduit dans leurs appartements. Sur l’ordre de Siuan, aucune d’entre elles ne doit quitter la Tour.

L’Amyrlin apprend à Vérine que les faux Dragons ont été vaincus et Vérine lui annonce que Rand s’est proclamé le Dragon Réincarné. Puis elle lui présente le Cor de Valère.

Un peu plus tard, l’Amyrlin convoque Egwene, Élayne et Nynaeve. Elle leur révèle qu’elle est au courant de leur fuite avec Liandrin. Elles devront être punies mais, parce qu’elle leur fait confiance, elles seront chargées de démasquer quiconque appartient à l’Ajah Noire. Et, puisque Élayne et Egwene ont beaucoup progressé dans la maîtrise du Pouvoir au cours de leur voyage, elles seront élevées au rang d’Acceptées. Comme Nynaeve l’est déjà.

Sheriam les emmène dans la salle souterraine où l’Amyrlin, assistée par plusieurs Aes Sedai sûres, procède à la guérison de Mat qui passe de l’inconscience proche de la mort à un profond sommeil réparateur.

À son réveil, bien que faible et avec un appétit d’ogre, Mat n’a qu’une idée : fuir Tar Valon et ses redoutables Aes Sedai. L’argent manque ? Avec son cornet à dés, il est sûr d’en trouver. Néanmoins, c’est grâce à un bâton d’escrime qu’il gagne les quatre marcs d’argent nécessaires pour démarrer une partie de dés : il provoque en duel les deux jeunes princes d’Andor, pariant qu’il les vaincra tous les deux à la fois… et y réussissant en dépit de leur virtuosité au maniement de l’épée.

Pièces en poche et bâton à la main, il regagne sa chambre. Son excursion lui a rapporté l’argent désiré mais aussi la certitude que l’Amyrlin a pris ses précautions pour l’empêcher de partir.

La liste des treize Aes Sedai appartenant à l’Ajah Noire, disparues après avoir volé les talismans conservés à la Tour Blanche, laisse apparaître un curieux indice. Après l’épreuve du ter’angreal qu’Élayne et Egwene passent avec succès – et souffrance : elles ont dû affronter et surmonter ce qu’au fond d’elles-mêmes elles redoutent le plus – Egwene décide de visiter le Tel’aran’rhiod, le Monde des Rêves, en se servant de l’anneau confié par Vérine, pour tenter de voir plus clairement ce que l’avenir réserve.

À ce moment, la novice Else Grinwell vient les avertir de la part de l’Amyrlin que les affaires abandonnées par les treize se trouvent entreposées dans le sous-sol de la Tour. L’expédition manifestement dangereuse leur apporte la certitude qu’un piège leur est tendu-on veut les attirer à Tear.

Nynaeve décide de s’y rendre, surtout après l’incursion d’Egwene dans le Monde des Rêves où elle se retrouve dans le Cœur de la Pierre de Tear, la citadelle qui renferme une épée de cristal nommée Callandor.

L’Amyrlin n’a pas confié de message à la novice Else, repartie depuis longtemps dans sa ferme natale. Laquelle des treize a pris l’apparence d’Else ? L’Amyrlin approuve finalement le plan de Nynaeve et leur donne trois sauf-conduits.

Élayne veut prévenir sa mère de son départ de la Tour. À qui confier la lettre ? À Mat à qui un sauf-conduit permettra de quitter Tar Valon pour Caemlyn, résidence de la mère d’Élayne, Morgase.

Mat, enchanté de pouvoir s’éloigner des Aes Sedai et de leur Pouvoir qu’il redoute, s’en va donc faire la tournée des tavernes afin de regarnir son escarcelle. La chance le sert merveilleusement aux dés – et aussi dans les rues et ruelles où des inconnus le traquent et cherchent à le tuer, se retrouvant tués eux-mêmes.

Las et toujours affamé, Mat décide d’entrer dans la plus proche auberge. Ce sera celle à l’enseigne de La Femme de Tanchico.

À l’auberge de La Femme de Tanchico, Mat retrouve le vieux ménestrel Thom Merrilin et lui propose de l’accompagner. Grâce au laissez-passer signé par l’Amyrlin que lui a confié Élayne en échange de sa promesse de remettre en main propre la lettre destinée à sa mère, Morgase reine d’Andor, ils s’embarquent sur La Mouette Grise.

De leur côté, Moiraine, Lan, Loial et Perrin se hâtent dans l’espoir de rattraper Rand. Ils s’arrêtent pour la nuit au village de Remen. Sur la grand-place, des enfants s’amusent à lapider un homme dans une cage suspendue à une sorte de potence – c’est un Aiel. Le village est en fête pour célébrer cette capture et la grande victoire remportée par le seigneur Orban et son ami Gann sur une troupe d’Aiels. Lorsque Perrin délivre l’Aiel, celui-ci – qui s’appelle Gaul – relate ce qui s’est réellement passé. Surviennent une douzaine de Blancs Manteaux. Les tuer ou être tué par eux, pas d’autre solution. Perrin se bat à contrecœur et c’est d’ailleurs Gaul qui abat le plus d’ennemis avant de remercier Perrin et de disparaître dans le noir. Perrin aperçoit une jeune inconnue dont le regard posé avec insistance sur lui l’avait inquiété à l’auberge. Il y a donc eu au moins un témoin de cette bagarre mortelle. Lan prépare aussitôt leur départ sur un bateau, L’Oie des Neiges.

Au dernier moment, la jeune inconnue saute à bord. Elle dit s’appeler Zarine et être un Chasseur à la recherche du Cor de Valère, se donnant alors le nom de « Faile », qui signifie « Faucon » dans l’Ancienne Langue. Perrin qu’assaillent encore constamment des cauchemars se rappelle les visions de leur amie Min : un Aiel dans une Cage, un Faucon sur son épaule… Malgré sa réticence, Moiraine accepte que « Faile » vienne avec eux si elle jure obéissance et discrétion.

Loin devant, dans les collines du Murandy, Rand s’éveille d’un sommeil hanté de rêves où il a manqué de peu tuer son ami d’enfance Perrin. Sa première pensée est alors : « Il faut que je sois prudent. » Quand arrive une petite troupe – apparemment une négociante et dix hommes d’escorte, son instinct lui dicte que ce sont des ennemis. Grâce au Saidin, il les anéantit et poursuit sa route à cheval vers Tear.

Egwene, Nynaeve et Élayne, quant à elles, ont pris place à bord de La Grue Bleue qui navigue entre la rive paisible de l’Andor et celle du Cairhien que ravage la guerre civile. Pourtant, quand leur bateau s’échoue au milieu du courant, Nynaeve exige de descendre à terre pour gagner à pied le petit port de Jurène où elle compte retrouver un bateau rapide pour gagner Tear. À terre, c’est-à-dire sur la berge dévastée du Cairhien, ce qui est s’exposer à de mauvaises rencontres. La première se révèle inoffensive, les Aielles surgissant autour d’elles demandent simplement assistance pour une des leurs qui est grièvement blessée. Ainsi apprennent-elles ce que sont réellement les Aiels – ou, plutôt, découvrent que presque tout ce qu’elles en savent est faux. Les trois jeunes femmes reprennent le chemin qui doit les mener à Jurène et qui les conduit droit vers une troupe de brigands qui les capturent et les forcent à boire un breuvage destiné à les endormir. Par chance, il s’agit seulement d’un remède contre les maux de tête. Elles se remettent des coups reçus à temps pour user de la Saidar, tandis que les Aielles et leurs compagnons d’armes commandés par le chef Rhuarc qui les avaient suivies à distance pour les protéger attaquent le camp. Victoire leur reste. Escortées par les Aiels jusqu’aux abords de Jurène, elles montent à bord de la Flèche Filante qui les emporte majestueusement vers leur destination, Tear.

Après une sérieuse alerte à bord de La Mouette Grise prouvant que son mystérieux ennemi n’a pas désarmé, Mat accoste avec Thom à Aringill et s’enquièrent d’une auberge où se restaurer, dormir et prendre des chevaux pour continuer leur voyage. Ils ne dénichent qu’une écurie, mais Mat y recevra un cadeau fort utile pour la suite des événements, cela grâce à l’élan chevaleresque qui l’a poussé à secourir Aludra, l’illuminatrice.

L’Oie des Neiges arrive à Illian. À l’auberge où ils descendent, Perrin est de nouveau en proie à des rêves annonciateurs de danger. Il se tient sur ses gardes et décèle ainsi la présence d’Hommes Gris dont il pare l’attaque avec ses compagnons. Moiraine va seule à la recherche de renseignements. Pendant son absence, Lan constate qu’un Chien des Ténèbres les a suivis à la trace. Il court rejoindre Moiraine pour la prévenir. Moiraine qui a découvert qu’un Réprouvé gouverne à Illian. C’est le signal d’un nouveau départ dans l’obscurité où ils entendent hurler une meute de Chiens Noirs, les Féroces Chiens des Ténèbres.

De leur côté, Mat et Thom ont atteint leur but – la cité de Caemlyn, au grand soulagement de Mat qui tient à se débarrasser de la lettre d’Élayne à sa mère, cause à son avis de toutes leurs mésaventures. Or la situation s’est modifiée à Caemlyn. La Reine Morgase a un nouveau conseiller, Gaebril, qui a changé la garde en y mettant des hommes à lui, ce qui complique la mission de Mat. Se souvenant de l’intrusion de Rand qui avait escaladé un mur, il suit cet exemple et surprend une conversation entre un inconnu et un autre que cet inconnu appelle Comar, où il est question de tuer la Fille-Héritière. Parvenu jusqu’à la souveraine, il découvre que l’inconnu n’est autre que Gaebril. Il donne la lettre mais tait son identité et son secret car Morgase semble très éprise de Gaebril. De retour à l’auberge de La Bénédiction de la Reine que tient Basel Gill, partisan de Morgase, il raconte à Thom et à Maître Gill ce qu’il a entendu. Il se prépare à reprendre avec Thom le chemin de Tear où se rendent Élayne, Egwene et Nynaeve.

Elles y sont déjà. Voulant éviter les auberges que l’Ajah Noire surveille sûrement, Nynaeve déniche la maison d’une Sagette, Ailhuin Guenna, qui sera pour elles l’hôtesse idéale. Elle leur présente un « preneur-de-larrons », Juilin Sandar, susceptible de retrouver pour elles les Aes Sedai félonnes.

Fermement décidé à devancer Comar, l’assassin envoyé par Gaebril, Mat est servi par sa fameuse chance et le trouve dans une auberge. Dans un affrontement aux dés qui se transforme en duel, Comar se brise la nuque et meurt non sans avoir pu révéler qu’il n’est pas le seul à pourchasser Élayne.

Moiraine et ses compagnons entrent aussi à Tear où – ils le savent – le Réprouvé Be’lal veut s’emparer de Callandor pour tuer le Dragon Réincarné à l’instant où celui-ci aura pris en main l’Épée qui n’est pas une Épée et deviendra selon la Prophétie le Dragon Réincarné. La forteresse de Tear, la Pierre, est le lieu vers lequel tous convergent. Et sera le théâtre de terribles confrontations.

Liandrin et ses compagnes de l’Ajah Noire, plus rapides que Nynaeve, l’ont surprise avec Élayne et Egwene chez la Mère Guenna. Cependant que les trois jeunes filles souffrent emprisonnées dans la Pierre, Mat cherche à s’y introduire pour les délivrer, assisté de Juilin Sandar – celui-là même par qui Liandrin a découvert leur présence à Tear. Dans l’ombre des cheminées et des toits de Tear, il rencontre les Aiels venus chercher Celui-qui-Vient-avec-l’Aube. Autrement dit, Rand, qui grimpe le long de la muraille à pic et qui accomplit la Prophétie, saisissant Callandor, acclamé par les Aiels.

Ainsi s’achève Le Dragon Réincarné, où s’affrontent les magies, les ambitions et la chance, mais la partie n’est pas encore gagnée, les talismans pas encore récupérés et l’Ajah Noire pas encore maîtrisée…

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