32

Miles jeta un coup d’œil au vieux miroir dans l’antichambre de la bibliothèque de la résidence Vorkosigan. Cet antique objet faisait partie de la dot de la mère du général comte Piotr : son cadre sculpté comportait quelques insignes de la famille Vorrutyer. Il était seul dans la pièce. Personne ne l’observait. Il se glissa devant la glace et examina, mal à l’aise, son propre reflet.

La tunique écarlate de la tenue impériale de parade bleu et rouge n’atténuait en rien sa pâleur. Il aurait préféré l’élégance plus austère du vert des uniformes de service. Malheureusement, le haut col doré n’était pas assez haut pour dissimuler les deux cicatrices jumelles sur chaque côté de son cou. Elles étaient encore très rouges. Elles finiraient bien par blanchir et même peut-être par disparaître mais, en attendant, elles attiraient le regard. Comment les expliquer ? Un duel. J’ai perdu. Ou alors, des morsures d’amour. C’était plus proche de la vérité. Il les frôla du bout des doigts, se tordant la tête d’un côté et de l’autre. À la différence de l’explosion de la grenade, il ne se souvenait pas d’avoir reçu ces deux blessures. Ce qui le troublait bien davantage que la vision de sa propre mort.

Bon, ses problèmes médicaux étaient connus et ces deux cicatrices étaient presque assez nettes pour paraître chirurgicales. Il recula d’un pas pour avoir un aperçu plus général. L’uniforme avait encore tendance à pendre autour de lui malgré les vaillants efforts de sa mère pour le faire manger un peu plus depuis quelques semaines. Finalement, elle avait confié ce problème à Mark comme si elle s’en remettait à un véritable expert. Mark avait doucement rigolé puis il s’était mis à harceler Miles sans pitié. Bon, ça avait fonctionné. Miles se sentait mieux. Plus fort.

Le Bal de la Fête de l’Hiver était un événement plus mondain qu’officiel. Il pouvait donc s’y rendre sans son épée de cérémonie. Ivan aurait la sienne mais Ivan avait la taille adéquate. À la hauteur de Miles, la longue épée traînait par terre et lui donnait un air idiot. Sans parler des danses où il n’arrêtait pas de flanquer des coups dans les tibias de ses partenaires.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Miles se détourna vivement et se percha sur un bras de fauteuil, une jambe négligemment pendante dans le vide. Il n’avait aucune envie d’étaler son narcissisme.

— Ah, tu es là.

Mark le rejoignit. Il s’arrêta brièvement devant le miroir pour une rapide inspection. Ses vêtements lui allaient à merveille. Mark avait obtenu le nom du tailleur personnel de Gregor, un secret jalousement gardé par la SecImp. Comment ? En le demandant tout simplement à Gregor. La coupe ample de la veste et du pantalon était immanquablement civile et pourtant sévère. Les couleurs honoraient l’hiver : un vert sombre qui tirait vers le noir brodé de rouge lui aussi presque noir. Le résultat final hésitait entre le sinistre et le festif comme une petite bombe décorée.

Miles repensa à ce moment très étrange dans la vedette de Rowan où, pendant un bref instant, il avait été convaincu d’être Mark. Comme cela avait été terrifiant d’être Mark ! Quelle incroyable solitude ! Le souvenir de cette désolation le fît frissonner. C’est cela qu’il ressent en permanence ?

Eh bien, plus maintenant. Pas si je peux faire quelque chose.

— Ça a l’air pas mal, dit-il.

— Ouais. (Mark sourit.) Tu n’es pas trop mal non plus. Tu es moins cadavérique.

— Toi aussi, tu t’améliores. Lentement.

En fait, Mark était vraiment pas mal, se dit Miles. Les distorsions les plus alarmantes que Ryoval lui avait infligées – et dont il refusait résolument de parler – avaient progressivement disparu. Il lui restait toutefois un solide résidu charnel.

— Quel poids vas-tu finalement choisir ? s’enquit Miles, curieux.

— Tu l’as sous les yeux. Sinon, je n’aurais pas investi une fortune dans cette garde-robe.

— Euh… tu te sens à l’aise ?

Les yeux de Mark étincelèrent.

— Oui, merci. L’idée qu’un sniper posté à deux kilomètres ne pourrait pas me prendre pour toi est très réconfortante.

— Oh… Oui. Il y a ça. J’imagine…

— Continue à faire de l’exercice, lui conseilla cordialement Mark. C’est bon pour toi.

La voix de la comtesse dans le couloir les interrompit.

— Mark ? Miles ?

— On est là, dit Miles.

Elle pénétra dans la pièce.

— Ah, vous voilà, tous les deux.

Elle leur sourit avec une maternelle voracité, apparemment très satisfaite. Miles éprouva, malgré lui, une sensation de chaleur, comme si un dernier glaçon oublié lors de la décryogénisation fondait en lui. La comtesse portait une nouvelle robe, plus sophistiquée qu’à l’ordinaire, vert et argent avec des tas de machins et une traîne. Mais ça ne la raidissait pas. Loin de là. La comtesse n’était jamais intimidée par ses vêtements. C’était plutôt le contraire. Ses yeux avaient plus d’éclat que ses broderies argentées.

— Père nous attend ? demanda Miles.

— Il ne va pas tarder à descendre. Je tiens à ce que nous partions à minuit au plus tard. Mais ceci ne vaut pas pour vous deux, bien sûr. Il va trop en faire, j’en suis sûre. Histoire de prouver aux hyènes qu’il est encore trop coriace pour qu’elles lui sautent dessus. Même s’il n’y a pas plus de hyènes. Certains réflexes sont difficiles à perdre. Miles, essaye de concentrer son attention sur le district. Ce pauvre Racozy est Premier ministre maintenant. Il vaut mieux qu’il ne sente pas le souffle d’Aral sur son épaule. Il faut vraiment que nous quittions la capitale, que nous retournions à Hassadar, dès la fin de la Fête.

Miles, qui avait une idée très précise du temps nécessaire pour se remettre d’une opération à cœur ouvert, acquiesça.

— Je pense que tu parviendras à le convaincre.

— S’il te plaît, ajoute ta voix à la mienne. Je sais qu’il ne peut pas te tromper et il le sait aussi. À quoi dois-je m’attendre de sa part ce soir, selon toi ?

— Il dansera deux fois. La première pour prouver qu’il en est capable et la deuxième pour prouver que la première n’était pas que de la frime. Après ça, tu ne devrais pas avoir trop de mal à le persuader de s’asseoir, prédit Miles avec confiance. Joue les mères couveuses avec lui et il s’arrêtera en prétendant que c’est uniquement pour te faire plaisir et pas parce qu’il est sur le point de s’évanouir. Hassadar me semble une très bonne idée.

— Oui. Barrayar ne sait pas trop quoi faire avec ses retraités vivants. Traditionnellement, ils sont décemment morts. Ils ne traînent pas dans le coin à balancer des commentaires sur leurs successeurs. Aral est une première. Même si Gregor a eu une inspiration parfaitement horrible.

— Laquelle ?

— Il a marmonné quelque chose à propos de la vice-royauté de Sergyar. D’après lui, une fois rétabli, Aral sera parfait pour ça. L’actuel vice-roi supplie qu’on le laisse rentrer à ce qu’il paraît. Je ne connais pas de tâche plus ingrate. Un homme honnête s’y ferait broyer à se retrouver coincé entre deux groupes d’intérêts divergents : d’une part, le gouvernement de sa planète natale, de l’autre, les colonisés. Tout ce que tu pourras entreprendre pour faire changer Gregor d’avis là-dessus sera le bienvenu.

Pensif, Miles haussa les sourcils.

— Oh, je ne sais pas. Je veux dire… quelle retraite ! Toute une planète pour jouer avec Sergyar. Et n’est-ce pas toi qui l’as découverte quand tu étais capitaine de Surveillance Astronomique pour Beta ?

— Oui. Si l’expédition militaire barrayarane ne nous avait pas devancés, Sergyar serait une colonie-fille de Beta à présent. Et elle serait bien mieux administrée, crois-moi. Cette planète a vraiment besoin d’être prise en main. Rien que les problèmes écologiques sont à pleurer. Une petite injection d’intelligence ne serait pas de trop… Prends, par exemple, cette peste du ver. Une légère prudence à la manière betane aurait pu… Bah, ils finiront bien par s’en sortir, j’imagine.

Miles et Mark échangèrent un regard. Ce n’était pas de la télépathie. Mais l’idée qu’Aral n’était pas le seul expert vieillissant mais débordant d’énergie que Gregor aurait été heureux d’exporter les traversa tous les deux.

Les traits de Mark s’affaissèrent.

— Et c’est prévu pour quand, ma’ame ?

— Oh, pas avant un an.

— Ah, fit Mark, soulagé.

Pym apparut.

— Nous sommes prêts, milady.

La petite horde traversa le hall dallé de noir et de blanc pour trouver le comte au pied de l’escalier. Il observa les siens approcher avec délices. Suite à ses déboires médicaux, il avait perdu du poids mais cela n’avait fait qu’aiguiser ses traits. En uniforme rouge et bleu, il était impeccable et portait sa longue épée avec une aisance inconsciente. Dans trois heures, se dit Miles, il risquait de s’écrouler mais, entre-temps, il aurait produit une forte impression sur tous les observateurs. Son nouveau cœur lui convenait parfaitement. Son teint était excellent, son regard plus aigu que jamais. Mais il n’y avait plus un seul fil brun dans sa chevelure. En dehors de cela, on aurait vraiment pu le croire immortel.

Sauf que Miles ne croyait plus une telle ineptie. Rétroactivement, ce problème cardiaque l’avait terrifié. Non parce que son père devait mourir un jour, peut-être même avant lui – tel était l’ordre naturel des choses et Miles ne souhaitait pas au comte de connaître l’inverse –, mais qu’il puisse ne pas être présent quand cela se produirait. Lorsqu’on aurait besoin de lui. Il pourrait très bien se trouver à l’autre bout de l’univers avec les Mercenaires Dendariis et apprendre la nouvelle des semaines plus tard. Trop tard.

Etant tous deux en uniforme, le lieutenant salua l’amiral avec l’ironie habituelle qu’ils adoptaient pour les courtoisies militaires. Miles aurait préféré l’embrasser mais cela aurait paru bizarre.

Au diable les apparences. Il combla la distance qui les séparait et prit son père dans ses bras.

— Hé, mon garçon, hé, dit le comte, surpris mais content. Je ne vais pas si mal.

Il étreignit Miles à son tour. Puis il s’écarta pour tous les regarder : son élégante épouse et ses – oui, ses deux – fils. Souriant avec la béatitude d’un milliardaire dans sa chambre forte, il ouvrit les bras comme pour tous les y accueillir. Ce fut un geste très bref et presque timide.

— Les Vorkosigan sont-ils prêts à déferler sur le Bal de l’Hiver ? Cher capitaine, je prédis que vous allez faire un malheur. Comment va ton pied, Mark ?

Mark leva son pied droit et le tortilla.

— Prêt à se faire écrabouiller par n’importe quelle jeune fille vor de moins de cent kilos, monsieur. J’ai des embouts renforcés, ajouta-t-il en aparté à Miles. Je ne prends pas de risque.

La comtesse se noua au bras de son mari.

— On te suit, mon amour. Les Vorkosigan sont prêts.

Les Vorkosigan sont convalescents. Voilà qui était plus proche de la vérité, se dit Miles. Mais vous devriez voir dans quel état sont les autres.

Miles ne fut pas surpris de la première rencontre qu’ils firent en arrivant à la résidence impériale : Simon Illyan. Le chef de la SecImp portait son costume habituel pour ce genre d’occasions : uniforme de parade bleu et rouge dissimulant une multitude de communicos.

— Ah, il est là en personne, murmura le comte en repérant son ancien chef de la sécurité dans le vestibule. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de crise majeure ailleurs. Tant mieux.

Ils confièrent leurs manteaux couverts de neige aux majordomes de Gregor. Miles frissonnait. Cette dernière aventure avait dû lui brouiller l’esprit. En général, il s’arrangeait toujours pour ne pas être sur la planète durant l’hiver. Illyan les rejoignit et s’inclina brièvement.

— Bonsoir, Simon, dit le comte.

— Bonsoir, monsieur. Tout est calme, pour l’instant.

— Excellent. (Le comte haussa un sourcil amusé.) Je suis certain que le Premier ministre Racozy sera ravi de l’apprendre.

Illyan ouvrit la bouche. La referma.

— Euh… l’habitude, dit-il, embarrassé.

Fixant le comte Vorkosigan, il semblait frustré. Comme si lui faire des rapports était la seule manière qu’il avait de communiquer avec lui. Mais l’amiral comte ne les recevait plus.

— Ça me fait tout drôle, admit-il.

— Vous vous y habituerez, Simon, assura la comtesse avant d’éloigner avec détermination son mari de l’orbite d’Illyan.

Le comte lui adressa un vague signe qui ne ressemblait pas trop à un salut en guise d’au revoir, comme pour appuyer ce que venait de dire la comtesse.

Le regard d’Illyan tomba sur Miles et Mark.

— Hum, dit-il avec la tête d’un homme qui vient de finir deuxième de la course de l’année.

Miles se redressa de toute sa hauteur. Les médics de la SecImp l’avaient autorisé à reprendre son service dans deux mois, sous réserve d’un examen final. Il n’avait pas pris la peine de leur parler des convulsions. D’ailleurs, il n’en avait plus eu depuis un moment. Il arbora un large sourire, comme s’il revenait d’une cure thermale de six mois. Illyan se contenta de secouer la tête en le regardant.

— Bonsoir, monsieur, dit Mark à son tour. La SecImp a-t-elle pu donner mon cadeau de l’Hiver à mes clones ?

Illyan hocha la tête.

— Cent marks à chacun, dans une enveloppe individuelle, oui, milord.

— Bien.

Mark eut un de ses étranges sourires qui faisaient qu’on se demandait à quoi il pouvait bien penser. Les clones avaient été le prétexte qu’il avait donné à Illyan pour confier un million de dollars de Beta à la SecImp. Les fonds étaient maintenant placés à leur bénéfice, pour, par exemple, payer leur scolarité dans cette école très privée. Illyan en avait été si ébahi qu’il avait paru se changer en robot. Une métamorphose fascinante pour Miles. Selon les calculs de Mark, le million suffirait aux clones jusqu’à ce qu’ils soient en état de se débrouiller par eux-mêmes. Mais les cadeaux pour la Fête de l’Hiver étaient autre chose : ils venaient directement de sa poche.

Mark ne demanda pas comment les cadeaux avaient été reçus. Et même si Miles mourait d’envie de le savoir, il se contenta d’imiter Mark et de saluer Illyan. Ils s’éloignèrent. Mark avait un air narquois.

— Tout ce temps, confia-t-il à Miles à voix basse, je n’étais pas heureux parce que je n’avais jamais reçu de cadeaux. Il ne m’était jamais venu à l’esprit qu’on pouvait en donner un. La Fête de l’Hiver est une belle invention, non ? (Il soupira.) J’aurais aimé mieux connaître chacun de ces clones pour leur offrir à chacun quelque chose de plus personnel. Mais, au moins, comme ça, ils choisiront ce qu’ils voudront. C’est comme de leur offrir deux présents à la fois. Comment diable faites-vous pour offrir quelque chose à Gregor, par exemple ?

— On s’appuie sur la tradition. Deux cents litres de sirop d’érable des montagnes dendariis, livrés chaque année chez lui. Ça lui suffit. Mais si tu trouves que c’est difficile de faire un cadeau à Gregor, pense un peu à notre père. C’est comme d’offrir quelque chose au Père Gel lui-même.

— Oui, j’avais déjà pensé à ça.

— Parfois, tu ne peux pas rendre un cadeau. Tu ne peux qu’accepter. As-tu… signé ces cartes de crédit pour les clones ?

— Plus ou moins. En fait, j’ai signé « Père Gel ». (Mark s’éclaircit la gorge.) Elle sert à ça, cette fête, non ? À apprendre à… recevoir.

— Je crois.

— C’est ce que j’avais cru comprendre.

Mark hocha la tête avec détermination.

Ils se dirigèrent vers la salle de réception pour absorber quelques verres. On les dévorait du regard, nota Miles avec amusement. Tous ces Vors les détaillaient plus ou moins ouvertement. O Barrayar. On va t’étonner.

Moi, en tout cas, il m’a drôlement étonné.

Ça allait être sacrément drôle d’avoir Mark pour frère. Un allié enfin ! Je crois… Miles se demanda s’il parviendrait un jour à amener Mark à aimer Barrayar autant qu’il l’aimait. Cette idée le rendit étrangement nerveux. Mieux valait ne pas trop l’aimer. Barrayar pouvait être mortelle si on en faisait sa dame. Pourtant… quel défi !

Miles allait devoir être prudent : ne rien faire que Mark pourrait interpréter comme une tentative pour le dominer. La violente allergie de Mark envers la moindre forme d’autorité était parfaitement compréhensible. Mais être son mentor allait se révéler une tâche particulièrement délicate.

Vaudrait mieux que je ne fasse pas du trop bon travail, mon gros frère. Tu es utilisable, à présent. Il lissa son bel uniforme, froidement lucide. Il savait très exactement jusqu’à quel point on pouvait être utilisable pour Barrayar. Pourtant être battu par son élève représentait l’ultime victoire pour un professeur. Un paradoxe intéressant. Je ne peux pas perdre.

Miles sourit. Ouais, Mark, rattrape-moi, si tu peux. Si tu peux.

— Ah, fit Mark en hochant la tête vers un homme en uniforme lie-de-vin à l’autre bout de la pièce. N’est-ce pas lord Vorsmythe, l’industriel ?

— Oui.

— J’aimerais lui parler. Tu le connais ? Tu peux me présenter ?

— Bien sûr. Un autre investissement en vue ?

— Oui. J’ai décidé de me diversifier. Deux tiers de mes fonds sur Barrayar, un tiers dans la galaxie.

— La galaxie ?

— Je soutiens la technologie médicale escobarane, si tu tiens à le savoir.

— Lilly ?

— Oui. Elle avait besoin d’un capital de départ. Je serai le partenaire silencieux. (Mark hésita.) La solution doit être médicale, tu l’as dit. Et… tu veux parier qu’elle me fera faire des bénéfices ?

— Oh, non. J’y regarderai à deux fois avant de prendre un pari avec toi.

Mark afficha son sourire de carnassier.

— Bien. Tu apprends, toi aussi.

Miles conduisit Mark et effectua les présentations demandées. Vorsmythe fut enchanté de trouver quelqu’un qui était prêt à parler affaires ici. Son air ennuyé s’évanouit à la première question de Mark. Miles les abandonna. Il se retourna quelques mètres plus loin. Vorsmythe gesticulait avec fougue, Mark l’écoutait comme s’il avait un enregistreur greffé dans l’oreille.

Miles épia Delia Koudelka et la rejoignit pour lui réclamer une danse et devancer Ivan. Avec un peu de chance, elle lui fournirait l’occasion de lui faire cette confidence à propos des cicatrices de duel.

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