Sélection d’extraits du Journal d’études aréologiques

« Un nano-organisme indigène aurait été trouvé dans la région de Ceraunius Tholus ». Vol 56, 2 novembre M-61. Par Forbes, G.N., Taneev, V.L., et alii, Département de microbiologie de l’Institut d’études aréologiques d’Acheron.

Le cratère SNC, au pied du flanc nord de Ceraunius Tholus, passe généralement pour la source des météorites SNC retrouvées sur Terre (cf. Clayborne et Frazier, M-4d). Des forages ont été effectués à une profondeur de 1 km sous le flanc nord de Ceraunius Tholus, à des endroits où la température du sol était supérieure de 10 à 50 micro-kelvins à la température moyenne du flanc. La plupart des sites de forage se trouvaient à moins de 4 km du chenal de lave principal, qui allait de la caldeira de Ceraunius au cratère SNC. Cinq puits de forage du côté ouest du chenal de lave (voir carte 1) rencontrèrent les restes effondrés d’une source thermale, qui renfermait de la glace et des poches d’eau liquide de l’ordre du millilitre. Les parois de ces fractures présentaient des formes ovoïdes, de moins de 20 nanomètres, ressemblant aux structures trouvées dans la météorite SNC ALH 84001. Aucune activité métabolique n’a été détectée dans les formes de Ceraunius, mais l’examen au microscope électronique révèle ce qui paraît être des parois cellulaires et des fragments de protéines d’ARN. Des analyses par la technique de PCR ont été effectuées sur les échantillons à l’aide de primaires spécifiques de l’ARN ribosomique, et les produits ont été séquencés, révélant une séquence magnéto-active similaire à celle de certains méthanogènes marins terrestres. Des silicates de l’évent thermique effondré proche du matériau récolté présentaient aussi des structures spongiformes stratifiées d’un aspect fortement stromatolithique, mais deux fois plus fines que celles qu’on a pu observer dans des échantillons terriens. On a pu avancer que c’étaient des stromatolites et que les formes ovoïdes étaient des archéobactéries ou des nanobactéries, soit en sommeil, soit au métabolisme ralenti en réaction à un environnement longtemps défavorable.


« Origine terrienne possible des échantillons du sous-sol de Ceraunius ». Vol 57, 1er juillet M-62. Par Claparede, R., Borazjani, H.X. et alii, Département d’écologie de l’Université de Mars, Burroughs.

Nous avons examiné les structures de type nanobactérien découvertes dans les échantillons prélevés lors du forage du flanc nord de Ceraunius Tholus (cf. Forbes et Taneev, M-61a). On y a trouvé les carbonates et les magnétites observés dans ALH 84001, mais aucun mouvement ou action métabolique. Comme dans le cas d’ALH 84001, dans l’Antarctique, on envisage la possibilité d’une récente contamination de la roche, et dans ce cas précis d’une contamination anthropogénique. Une hydratation de la faille en question aurait pu se produire lorsque le tunnel de lave de Ceraunius Tholus a servi de lit à un cours d’eau, de M-15 à M-38. Par ailleurs, alors que les échantillons contiennent des magnétites, on peut se demander si une archéobactérie ou une nanobactérie indigène n’aurait pas évolué, produisant des magnétites quand Mars avait un champ magnétique si faible qu’il ne pouvait avoir aucune influence sur le plan biologique.


« La magnétosphère martienne aurait été sensiblement plus forte au noachien qu’à l’époque actuelle ». Vol 57, 2 avril M-62. Par Kim, C.H., Institut d’aréo-physique de Senzeni Na, et Forbes, G.N., Département de microbiologie de l’Institut d’études aréologiques d’Acheron.

Les études paléomagnétiques menées dans la moitié sud de la dichotomie de la croûte démontrent que la paléo-intensité du champ magnétique martien atteignait 250 à 1000 nT vers 1,3 giga-A-m, donc à une époque récente, probablement en raison de la présence d’une dynamo active dans le noyau. On peut en déduire que Mars a généré un moment magnétique supérieur à 1013 T-m3 (par comparaison, le moment de la Terre est de 8x1015 T-m3) pendant toute la durée du noachien, de 4,1 giga-A-m à 1,3 giga-A-m (cf. Russell et alii, m6j). Le développement du biomagnétisme à une période indigène primitive ne serait donc pas surprenant.


« La paléomagnétosphère reste à déterminer. » Vol 57, 2 août M-62. Par Russell, S., Coop du Laboratoire de Da Vinci.

D’après les dernières publications, la magnétosphère martienne serait négligeable depuis 3,5 giga-A-m environ.


« Similitudes entre les archéobactéries indigènes trouvées sous Ceraunius Tholus et les archéobactéries Methanospirillum jacobii du sous-sol de Columbia. » Vol. 58, 1er août M-63. Par Forbes, G.N., Département de microbiologie de l’Université martienne du Caire, Taneev, V.L., Institut d’études aréologiques d’Acheron, et Allan, P.F., Département de microbiologie de l’Université martienne du Caire.

Les organismes de type archéobactérien retrouvés à Ceraunius, et ce qui paraît être des nanofossiles de ces organismes, ressemblent par bien des points de vue physiques et chimiques aux Methanospirillum jacobii trouvés dans les roches du lit de la Columbia (voir figure 1.2). Dans tous les échantillons martiens on trouve un isotope d’azote lourd qui distingue l’atmosphère de Mars de toutes les autres réserves de gaz virtuelles du système solaire, ce qui élimine la possibilité de contamination comme origine possible. L’analyse partielle du génome des fragments d’ARN des organismes de Ceraunius présente une analogie de 44,6 % avec l’ADN des archéobactéries Methanospirillum jacobii trouvées sous Columbia. Cette analogie exclut une origine indépendante. L’ensemencement de la vie d’une planète à l’autre passe pour l’explication la plus plausible. L’analyse du taux de mutation de Lewontin-Thierry donne une date de division des deux espèces située vers 3,9 giga-A-m, c’est-à-dire vers la fin du bombardement intense.


« Prépondérance d’acides aminés lévogyres dans les organismes de type archéobactérien trouvés à Ceraunius. » Vol. 58, 2 octobre M-63. Par Forbes, G.N., Allan, P.F., et Wang, W.W., Département de microbiologie, Université martienne du Caire, et Taneev, V.L., Institut d’études aréologiques d’Acheron.

De même que les acides aminés lévogyres prédominent dans les Archaea ceraunii trouvées à Ceraunius Tholus, les acides aminés dextrogyres prédominent dans les Methanospirillum jacobii trouvés dans le sous-sol de Columbia, et dans des proportions similaires (cf. Ellsworth, N.W., 2067a). Les organismes morts depuis plus d’une année martienne présentaient à peu près le même pourcentage d’acides aminés dextrogyres et lévogyres. L’incidence élevée remarquée dans les échantillons prélevés à Ceraunius indique donc soit que les spécimens étaient vivants, soit qu’ils l’étaient encore au cours de la dernière année martienne. Il est maintenant établi (cf. Nabdullah, 2054) que les bactéries extrémophiles dont l’environnement se dégrade réagissent au stress en ralentissant leur métabolisme jusqu’à ce que la division cellulaire se produise moins d’une fois par siècle. Leurs fonctions biologiques étant temporairement suspendues, ou extrêmement ralenties, la meilleure indication de vie réside dans l’état biochimique, comme la présence d’acides aminés lévogyres.


« L’analyse génomique des nanobactéries de Ceraunius et de Columbia révèle une récente division de la population. » Vol. 59, 1er février M-64. Par Claparede, R., et Borazjani, H.X., Département d’écologie, et Oison, G.B., et Tresh, J.J., et alii, Département de microbiologie, Université martienne de Burroughs.

Il a été déterminé que, s’il semble y avoir des nanobactéries sous le flanc nord de Ceraunius, l’analyse du génome des fragments d’ADN des deux populations révèle qu’il est identique à 85,4 %. Le résultat de la recalibration du taux de mutation par Nguyen et McGonklin indique que les deux organismes ont subi une division au cours des 5 000 dernières générations.

Il en résulte que les roches de Ceraunius Tholus auraient été contaminées par des nanobactéries terriennes il y a une vingtaine d’années martiennes, c’est-à-dire pendant la période au cours de laquelle le tunnel de lave du flanc nord du volcan a été utilisé comme cours d’eau. Cette pratique a été interrompue par ordre de la cour environnementale globale (cf. Procédures de la CEG, M-46, p. 3245-47), le fond du tunnel ayant été trouvé trop poreux et, selon les termes du rapport, « présentant un risque considérable de contamination du régolite profond ».


« Les formations stromatolitiques de Ceraunius Tholus correspondent à la structure et à la composition chimique de la geysérite hydatogène découverte sous Tharsis Tholus. » Vol. 60, 1er mai M-6S. Par Borazjani, H.X., Département d’écologie, Robertson, L.D., Wulf, V.W., et Flores, N., Département d’aréologie, Université martienne de Burroughs.

Un dépôt siliceux composé de silicates d’opaline presque pur a été découvert lors de forages dans Tharsis Tholus. La source thermale située à 4,2 km sous la surface du flanc ouest était encore active, et la formation de geysérite résultante est manifestement d’origine abiologique. On n’a trouvé aucune microbactérie, nanobactérie ou archéobactérie, non plus qu’aucun nanofossile, dans les roches analysées, qui ont toutes été prélevées et manipulées à l’aide des techniques stériles préconisées par la CEG.


« L’analyse mitochondrique des Archaea ceraunii et des Methanospirillum jacobii de Columbia indique que la population de Ceraunius est la plus ancienne des deux. » Vol. 60, 2 mai M-65. Par Forbes, G.N., Département de microbiologie, et Pieron, I.I., Département de génétique, Université martienne du Caire, et Kim, C.H., Institut d’aréophysique de Senzeni Na.

Bien que le processus abiologique explique la formation de geysérite de Ceraunius Tholus, les taux d’imprégnation de la lave basaltique tels que calculés par Russell et alii, M-12t, indiquent que les archéobactéries qui tapissent les fractures du basalte ne peuvent avoir pénétré assez rapidement dans la roche pour être d’origine anthropogénique. L’analyse des mitochondries montre clairement que les Archaea ceraunii fossiles trouvées sur le site parmi des spécimens vivants sont plus anciennes que les Methanospirillum du sous-sol de Columbia. L’analyse des mitochondries suggère aussi que les espèces terriennes descendantes se sont séparées de leur ancêtre il y a environ 180 années martiennes, à l’époque où le cratère SNC s’est formé, et où les météorites SNC ont été projetées dans l’espace (cf. Matheson, N., 1997b). Il en résulte que les archéobactéries auraient pu arriver sur Terre dans les météorites de SNC.


« Les météorites SNC ne viennent pas forcément du cratère SNC. » Vol. 60, 1er décembre M-65. Par Claparede, R., Département d’écologie ; Xthosa, N., Institut d’aréophysique de Senzeni Na, et Taneev, V.L., Institut d’études aréologiques d’Acheron.

L’analyse spectrographique des météorites de Shergotty et de Zagami montre que les deux pierres diabasiques se composent essentiellement de pyroxènes, la pigeonite et l’augite, et de maskelynite, un verre plagioclase choqué. La maskelynite est zonée, avec des phases annexes de titanomagnétite, d’ilménite, de pyrrhotite, de fayalite, de tridymite, de whitlockite, de chlorapatite et de baddeleyite. Les investigations in situ de la diabase bréchiforme du cratère SNC et de la région environnante révèlent que l’ilménite et la whitlockite manquent dans l’inventaire. Les études d’un autre cratère ovale du même âge et de la même taille du massif d’Elysium, le cratère Tf, montrent qu’il présente la même diabase bréchiforme, avec les mêmes phases annexes, que le cratère SNC et les environs. La diabase du cratère Tf présente aussi une texture poecilitique identique à celle que l’on a observée dans la météorite de Chassigny (Banin, Clark et Wänke, 1992). N’importe lequel de ces cratères pourrait être à l’origine des météorites SNC trouvées sur Terre.


« Des caractéristiques exotiques trouvées dans les Archaea ceraunii confirment leur origine indigène. » Vol. 64, 1er avril M-69. Par Forbes, G.N., Département de biologie, Faculté de Sabishii.

On a retrouvé un pourcentage d’isotope d’azote lourd typiquement martien dans les archéobactéries découvertes à 2,3 km sous la surface de Ceraunius Tholus, dans d’anciennes sources thermales. L’analyse des mitochondries à l’aide des équations de Thurmond révisées confirme que les Archaea ceraunii et les nanobactéries Methanospirillum jacobii du fond de Columbia ont un ancêtre commun remontant à 6 000 ou 15 000 générations. On n’a pas encore établi avec certitude le taux de mutation des extrémophiles dont le métabolisme s’est radicalement ralenti, mais tout semble indiquer qu’il serait sensiblement plus lent que précédemment estimé (cf. Whitebook, H., M33f). Cela signifie que la divergence en deux espèces distinctes des nanobactéries de Ceraunius et de Columbia aurait pu se produire il y a 1,8 giga-A-m sinon plus. Le taux d’imbibition du basalte est inférieur à 1 cm par année martienne (cf. Russell et alii, M12t), et toutes les Archaea ceraunii n’ont pas été trouvées à la surface de roches fissurées et dans l’évent thermique ; on en a retrouvé jusqu’à un mètre de profondeur dans des strates intactes. Ces réflexions, et d’autres, montrent que les Archaea ceraunii n’ont pu être introduites in situ par un processus anthropogénique. Elles n’auraient pas eu le temps d’y arriver. Compte tenu de toutes ces données, l’origine indigène paraît être la seule bonne explication.


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In Journal d’études aréologiques, vol. 65 à 75.


Mot clé – Archaea ceraunii

Pas de réponse à l’interrogation.

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