L’escadron se replia dans un lieu tranquille pour y effectuer un premier briefing avant de sauter en aval du temps. Le choix d’Everard s’était porté sur une île inhabitée de la mer Égée. Ses falaises blanches se dressaient au-dessus d’eaux céruléennes, dont le calme n’était troublé que par le miroitement du soleil et un friselis d’écume. Des goélands argentés miaulaient doucement, portés par une douce brise. Quelques buissons poussaient parmi les rochers. La chaleur faisait monter de leurs feuilles des parfums odorants. Dans le lointain voguait une nef. Il aurait pu s’agir de celle d’Ulysse.
Les Patrouilleurs firent le bilan de l’opération. On ne déplorait dans leurs rangs que des blessés légers. Analgésiques et médicaments antichoc leur furent administrés, en attendant qu’un séjour à l’hôpital les remette sur pied. Ils avaient abattu quatre sauteurs exaltationnistes ; trois autres avaient pu s’enfuir, mais ils seraient traqués, oui, traqués. Et ils avaient un plein contingent de prisonniers.
L’un des Patrouilleurs avait arraché Pummairam aux flots, le repérant grâce à son transmetteur.
« Bien joué ! » s’écria Everard en le serrant contre lui.