Le capitaine Balraam renâclait. « Pourquoi engagerais-je ton fils ? demanda-t-il. J’ai déjà un équipage complet, y compris deux apprentis. Ce n’est pas un fils de marin, et il n’a pas l’air bien costaud, en plus.
— Il est plus robuste qu’il n’y paraît », répondit l’homme qui prétendait être le père d’Adiyaton. (Un quart de siècle plus tard, il se ferait appeler Zakarbaal.) « Et il est malin et obéissant, tu verras. Quant à son expérience, aucun de nous n’en possède à ses débuts, pas vrai ? Écoute, je tiens plus que tout à ce qu’il fasse carrière dans le négoce. Je suis disposé à te proposer des conditions extrêmement intéressantes.
— Ah ! » Balraam se caressa la barbe en souriant. « C’est différent, alors. Quel montant envisageais-tu pour garantir sa formation ? »
Adiyaton (qui, dans un quart de siècle, pourrait continuer sans problème à se faire appeler Pummairam) semblait ravi. Mais il frissonnait en lui-même, car il avait devant lui un homme promis à une mort prochaine.