Trois ou quatre


choses que je sais d’eux

Saint-Langers, Gaston – 1770-1815, capitaine de hussards et moraliste.

Le début de sa vie est un mystère. On entend parler de lui pour la première fois en 1792, au moment où il tente de s’opposer aux massacres révolutionnaires (il manque être lynché et doit son salut à une fille, en se cachant sous sa jupe – je retiens le subterfuge…). Il s’engage dans l’armée la même année, après avoir dit : « La mort est une chose trop sérieuse pour être confiée à des civils. » Il participe à la capture de la flotte hollandaise au Helder en 1795 au sein du 8e régiment et à la prise de Stettin en 1806, avec le 7e, où il recevra ses galons pour faits d’armes exceptionnels (il a de la chance d’avoir eu des chefs reconnaissants, lui !). Il doit sa notoriété à un ouvrage posthume, Préceptes de hussard, qui regroupe l’expérience de toute sa vie. Une vie courte mais bien remplie, essentiellement passée sur les champs de bataille et dans les chambres des dames (un peu comme moi pour l’instant, sauf pour les dames…).

Verkling barb Loreleï, Hiéronymus – dates de naissance et de mort inconnues, poète et philosophe.

« Né un jour, mords toujours », a confié le géant (des) vers à ce sujet.

On sait très peu de chose sur l’unique penseur de la gente trolle. Son principal biographe, Erglug Guppelnagemanglang üb Transgereï, est avare de détails.

On dispose cependant de trois certitudes :

1. son œuvre est purement orale ;

2. son œuvre est complètement symbolique, absconse et incompréhensible ;

3. son œuvre est majoritairement inconnue des trolls eux-mêmes.

Enfin, cette connaissance approximative fait qu’il est d’usage de citer Hiéronymus Verkling barb Loreleï en commençant par : « Comme aurait dit Hiéronymus… »

Les elfes, pour terminer sur le sujet et répondre à ceux qui s’étonneraient de ne jamais les voir cités, n’ont jamais eu ni capitaine ni philosophe, encore moins de moralistes et de poètes.

Pour la bonne raison que chaque elfe était à la fois guerrier et artiste !

Penser comme un elfe, c’est être philosophe.

Parler en quenya, c’est déjà faire de la poésie.

Ainsi, on ne dira pas : « Ça se couvre ; il va pleuvoir » mais « Lumbor hostëar ar lelyar vilyassë ve altë ciryar ; raumo tuluva : Les nuages sombres se rassemblent et voyagent à travers le ciel comme de grands bateaux ; une tempête va arriver… »

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