CHAPITRE XXX

Mary et moi habitions un petit cagibi normalement destiné à loger un seul officier ; nous étions tassés là-dedans comme des sardines dans leur boîte, mais nous nous en fichions. Le lendemain matin, je m’éveillai le premier et, comme de coutume, m’assurai rapidement qu’une larve ne s’était pas emparée de Mary pendant la nuit. À ce moment, elle ouvrit les yeux et me sourit d’un air somnolent.

« Rendors-toi, lui dis-je.

— Oh ! je suis tout à fait réveillée maintenant.

— Dis-moi, Mary, connais-tu la durée d’incubation de la peste bubonique ?

— Pas du tout, pourquoi ? Tiens, tu as un œil un peu plus foncé que l’autre…»

Je la secouai. « Veux-tu m’écouter, petite misérable. Hier soir à la bibliothèque du laboratoire, j’ai fait certains calculs… À vue de nez, les larves ont dû envahir la Russie au moins trois mois avant d’arriver ici.

— Oui, bien sûr.

— Tu le savais ? Pourquoi ne l’as-tu pas dit ?

— Personne ne me l’a demandé.

— Ça, alors ! Levons-nous, j’ai faim. Le petit jeu de devinettes est prévu pour l’heure habituelle ? ajoutai-je avant de sortir de la chambre.

— Oui.

— Mary, pourquoi ne me parles-tu jamais de ce qu’on te demande ?

— Mais, parce que je ne le sais jamais, répondit-elle surprise.

— C’est bien ce que je pensais : on te plonge dans une transe profonde avec un ordre d’oubli, hein ?

— Je le suppose.

— Oui… Eh bien, ça va changer ! Aujourd’hui je t’accompagne.

— Si tu veux, mon chéri », se contenta-t-elle de répondre.


Comme de coutume, ils étaient réunis dans le bureau du docteur Steelton : il y avait là le Patron, Steelton lui-même, un certain colonel Gibsy, chef d’état-major, un lieutenant-colonel et un ramassis de sergents-techniciens, d’ordonnances et d’aspirants. Dans l’armée il faut huit hommes et un caporal pour aider le moindre galonné à se moucher !

En m’apercevant, le Patron leva les sourcils, mais ne dit rien. Un sergent voulut m’arrêter. « Bonjour, madame Nivens, dit-il à Mary. Vous n’êtes pas sur la liste, vous, ajouta-t-il à mon intention.

— Je m’y mets d’office », déclarai-je en le bousculant pour passer.

Le colonel Gibsy se tourna vers le Patron d’un air aussi scrogneugneu que possible. Tous les autres gardèrent un visage impassible, à l’exception d’une petite W.A.C. qui ne put s’empêcher de rire.

« Un instant, colonel », dit le Patron à Gibsy.

Il s’avança vers moi en boitillant. « Tu m’avais pourtant promis, petit, me dit-il d’une voix que je fus seul à entendre.

— Je retire ma promesse. Vous n’aviez pas le droit de m’extorquer une promesse concernant ma femme.

— Tu n’as rien à faire ici, petit. Tu ne connais pas ces questions. Dans l’intérêt même de Mary, va-t’en. »

Jusqu’à ce moment il ne m’était pas venu à l’idée de mettre en question le droit du Patron à assister aux séances, mais à ma grande surprise, je m’entendis proclamer une décision que je venais à peine de prendre. « C’est vous qui n’avez rien à faire ici. Vous n’êtes pas psychanalyste que je sache ! Alors, allez-vous-en. »

Le Patron regarda Mary qui conserva un air indéchiffrable.

« Tu as bouffé du lion, petit ? dit-il lentement.

— C’est sur ma femme qu’on fait des expériences, dis-je. À dater d’aujourd’hui, ce sera moi qui les superviserai.

— Jeune homme, intervint le colonel Gibsy, avez-vous perdu la tête ?

— Quels sont vos titres ? répliquai-je. Êtes-vous médecin ? Psychotechnicien ? »

Il se redressa. « Vous semblez oublier que vous êtes ici sur un terrain militaire, dit-il sèchement.

— Et vous, vous oubliez que ma femme et moi sommes des civils, rétorquai-je. Viens, Mary. Nous partons.

— Très bien, Sam.

— Je dirai au bureau où l’on pourra nous faire suivre notre courrier », ajoutai-je à l’intention du Patron.

Je me dirigeai vers la porte, suivi de Mary.

« Un instant, dit le Patron. Je te le demande comme une faveur personnelle…»

Je m’arrêtai.

« Colonel, dit-il à Gibsy, voulez-vous m’accompagner un instant dehors ? J’aimerais vous dire un mot en particulier. »

Le colonel Gibsy me lança un regard de président de conseil de guerre, mais il sortit. Nous attendîmes tous patiemment. Les plus jeunes des assistants gardaient un visage indéchiffrable ; le lieutenant-colonel semblait troublé, et la petite W.A.C. à deux doigts d’éclater. Seul, Steelton paraissait détaché de tout ce qui se passait autour de lui. Il prit ses papiers dans le panier de courrier marqué « Arrivée » et se mit paisiblement au travail.

Dix minutes plus tard un sergent entra. « Docteur Steelton, annonça-t-il, le colonel vous fait dire que vous pouvez y aller.

— Très bien, sergent. »

Il me regarda. « Passons dans la salle d’opération, me dit-il.

— Pas si vite, protestai-je. Qui sont ces gens ? Lui, par exemple ? »

Je montrai du doigt le lieutenant-colonel.

« Lui ? Mais c’est le docteur Hazelhurst ! Il a passé deux ans sur Vénus.

— O.K. Qu’il reste. »

Je surpris le regard de la petite W.A.C. qui riait plus que jamais.

« Et vous, petite, à quoi servez-vous ?

— Moi ? Oh ! je sers de… disons de chaperon…

— C’est un rôle dont je suis parfaitement capable. Voyons, docteur, que diriez-vous d’un petit triage ? Ne gardez que les gens dont vous avez vraiment besoin.

— Très volontiers. »

Il se révéla qu’il n’avait vraiment besoin que du colonel Hazelhurst. Nous passâmes donc dans la salle voisine, Mary, les deux spécialistes et moi.

La salle d’opération contenait un divan entouré de chaises. La double trompe d’une caméra à trois dimensions pendait d’une potence au-dessus du divan. Mary alla s’y allonger. Le docteur Steelton prit une seringue.

« Nous allons essayer de repartir de l’endroit où nous en étions restés, madame Nivens.

— Un instant, dis-je. Vous avez des enregistrements des séances précédentes ?

— Bien entendu.

— Passez-les donc d’abord. Je veux être au courant de tout. »

Il hésita un instant. « Si vous voulez, dit-il enfin, Madame Nivens, voulez-vous nous attendre dans mon bureau ? À moins que vous ne préfériez que je vous envoie chercher un peu plus tard ?…»

C’était sans doute l’esprit de contradiction qui me faisait agir, mais cela m’avait remonté de résister au Patron. « La première chose à faire serait peut-être de lui demander si elle veut s’en aller », remarquai-je.

Steelton parut surpris. « Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous proposez là. Ces enregistrements seraient très pénibles à votre femme sur le plan émotif – peut-être même dangereux.

— C’est une thérapeutique bien contestable, jeune homme, intervint Hazelhurst.

— Il ne s’agit pas de thérapeutique et vous le savez très bien, répliquai-je. Si vous aviez eu des intentions thérapeutiques, vous auriez employé des procédés de rappel eidétiques et non des soporifiques. »

Steelton parut gêné. « Nous n’en avions pas le temps, dit-il. Il a fallu recourir à des méthodes grossières, pour obtenir des résultats rapides. Je ne suis pas certain que j’aie le droit d’autoriser le sujet à voir ces enregistrements.

— Je suis tout à fait de votre avis », ajouta Hazelhurst.

Je fis brusquement explosion. « Vous, on ne vous a pas demandé votre avis et vous n’avez rien à dire, nom de Dieu. Ces enregistrements ont bien été extorqués au cerveau de ma femme ? C’est à elle qu’ils appartiennent. J’en ai assez de vous voir tous jouer aux dictateurs. C’est un genre qui me déplaît chez les larves et qui ne me plaît pas plus chez les hommes. Ce sera elle qui décidera. Demandez-lui ce qu’elle veut.

— Madame Nivens, dit Steelton, souhaitez-vous voir ces enregistrements ?

— Oh ! oui, docteur, très vivement », répondit Mary.

Il parut étonné. « Euh… mais certainement… Voulez-vous les voir seule ?

— Je les verrai avec mon mari. Vous pouvez rester avec le docteur Hazelhurst, si vous voulez. »

C’est ce qu’ils firent. Un lot de bobines fut bientôt apporté chacune avec une étiquette qui lui attribuait une date et un âge différents. Il aurait fallu des heures pour les parcourir toutes et j’éliminai celles qui se rapportaient à la vie de Mary après 1991 car elles ne pouvaient guère avoir d’intérêt du point de vue qui nous occupait.

Nous commençâmes par sa toute petite enfance. Chaque enregistrement montrait d’abord le sujet (Mary) suffoquant, gémissant, se débattant comme il arrive toujours quand on vous force à remonter malgré vous un courant mnémonique.

Après venait la reconstitution de son passé, où sa voix se mêlait à d’autres. Ce qui me surprit le plus, ce fut l’expression de Mary dans le bac. Nous en avions réglé l’agrandissement de façon que l’image stéréoscopique paraisse presque à portée de la main, et nous pouvions suivre chacune de ses expressions dans ses moindres détails.

Son visage devint d’abord celui d’une petite fille. Oh ! bien sûr, ses traits étaient toujours ceux d’un adulte, matériellement parlant, mais je savais que je voyais ma chérie telle qu’elle devait paraître quand elle était toute petite. Cela me fit désirer avoir une fille.

Puis son expression changea, en s’adaptant aux divers personnages surgis de sa mémoire au fur et à mesure qu’elle les évoquait. C’était comme si l’on avait assisté à un excellent numéro d’imitateur.

Mary restait très calme, mais sa main s’était glissée dans la mienne. Quand nous en arrivâmes à cet horrible moment où ses parents s’étaient transformés, cessant d’être ses parents pour devenir les esclaves des larves, elle me serra plus fort les doigts sans perdre sa maîtrise d’elle-même.

Je laissai de côté les bobines marquées : « Période d’animation suspendue » et passai au groupe relatif à son sauvetage des marais.

Une chose était sûre : une larve l’avait possédée sitôt qu’elle avait été réanimée. Cet air de morte-vivante que je lui voyais était bien celui qu’ont tous les esclaves quand leurs « maîtres » ne se donnent plus la peine de se camoufler. Les stéréos de la zone rouge avaient reproduit des images analogues à des milliers d’exemplaires. Cela était encore confirmé par son absence presque totale de souvenirs pour cette période.

Puis, tout à coup, elle cessa d’être possédée. Elle était redevenue une petite fille, très malade et très effrayée. Ses souvenirs étaient d’une nature quasi délirante. Finalement, une nouvelle voix retentit, haute et claire : « Sacré nom d’un chien. Regarde donc, Pete : c’est une petite fille ! » « Vivante ? » demanda une autre voix. « Je n’en sais rien », répliqua la première. La bobine nous conduisit ensuite à Kaiserville, à la guérison de Mary, à une foule d’autres souvenirs et d’autres voix. Bientôt elle s’arrêta.

« Je vous conseillerais de repasser un autre enregistrement de la même période, dit le docteur Steelton en sortant la bobine du projecteur. Ils sont tous légèrement différents et cette période constitue la clé de tout le problème.

— Pourquoi donc, docteur ? demanda Mary.

— Pardon ? Bien entendu, je ne vous y oblige pas si vous n’y tenez pas, mais cette période est justement celle sur laquelle porte notre enquête. Il faut que nous reconstituions ce qui est arrivé aux parasites quand ils sont morts. Si nous pouvions savoir de quoi est mort celui qui vous… euh… possédait avant qu’on ne vous retrouve, pourquoi il est mort, et pourquoi vous avez survécu, nous aurions peut-être l’arme que nous cherchons.

— Comment, demanda Mary, vous ne le savez pas ?

— Non, pas encore, mais nous le saurons. La mémoire de l’homme est un film étonnamment fidèle.

— Mais je pensais que vous le saviez. C’est la “fièvre neuvaine” que j’ai eue.

— Quoi ? »

Hazelhurst s’était levé d’un bond.

« Vous ne l’avez donc pas reconnu à ma figure ? Le faciès est pourtant bien caractéristique. Chez moi – à Kaiserville veux-je dire – c’était moi qui soignais les malades atteints de cette infection parce que je l’avais déjà eue et que j’étais immunisée.

— Qu’en dites-vous, docteur ? demanda Steelton. Vous en avez déjà vu des cas ?

— Si j’en ai vu ? Non. À l’époque de la deuxième expédition, on possédait déjà le vaccin. Bien entendu j’en connais les manifestations cliniques.

— Mais d’après l’enregistrement, pouvez-vous vous prononcer ?

— Ma foi, dit Hazelhurst avec précaution, je dirais que ce que nous avons vu corrobore assez bien l’hypothèse, mais que ce n’est pas absolument concluant.

— Qu’est-ce qui n’est pas concluant ? demanda sèchement Mary. Je vous dis que c’était la “fièvre neuvaine”.

— Il faut que nous en soyons sûrs, dit Steelton comme pour s’excuser.

— Comment voulez-vous en être plus sûrs ? Cela ne fait pas de question. On m’a toujours dit que je l’avais quand Pete et Frisco m’ont trouvée. Plus tard, j’ai soigné ceux qui l’avaient et je ne l’ai jamais attrapée. Je me souviens de leurs visages quand ils allaient mourir… J’ai exactement la même expression sur les films. Quand on en a vu un cas, il est impossible de s’y tromper. Que voulez-vous de plus ? Un signe dans le ciel ? »

Je n’avais jamais vu Mary si près de se mettre en colère sauf une fois. Gare, me dis-je tout bas, ça va barder !

« Je crois, chère madame, que voilà un point d’acquis, reconnut Steelton. Mais dites-moi donc : nous pensions que vous n’aviez gardé aucun souvenir conscient de cette période et l’interrogatoire que je vous ai fait subir l’a confirmé. Or, maintenant vous parlez comme si c’était l’inverse. »

Mary parut surprise. « Maintenant je m’en souviens très bien. Je n’y avais pas pensé depuis bien des années.

— Je crois comprendre. »

Il se tourna vers Hazelhurst. « Alors, docteur ? Possédons-nous des cultures de cette fameuse fièvre ? Vos équipes ont-elles travaillé là-dessus ? »

Hazelhurst semblait pétrifié. « Travaillé là-dessus ? Bien sûr que non ! La question ne se pose pas. La fièvre neuvaine, pensez donc ! Autant nous servir de la poliomyélite ou du typhus ! C’est comme si on soignait un ongle incarné à coups de hache. »

Je posai la main sur le bras de Mary. « Allons-nous-en, chérie. Je crois que nous avons fait assez de dégâts comme cela. »

Elle tremblait et ses yeux étaient pleins de larmes. Je l’emmenai dans la salle du mess pour lui administrer une médication systématique à base d’alcool vieux.


Un peu plus tard, je mis Mary au lit pour une petite sieste réparatrice et attendis à côté d’elle qu’elle se fût endormie. J’allai ensuite chercher mon père dans le bureau qui lui avait été assigné. « Ça va ? » dis-je.

Il me regardait d’un air songeur. « Alors, Élisée, il paraît que tu as gagné le gros lot ?

— J’aime mieux que vous m’appeliez Sam, dis-je.

— Si tu veux. Le succès porte en lui sa propre justification, mais le gros lot semble être assez décevant. La fièvre neuvaine ? Je comprends maintenant pourquoi toute la colonie a disparu et les larves en même temps qu’elle. Je ne vois pas comment nous pourrions utiliser cette saleté-là. Nous ne pouvons pas espérer rencontrer chez tout le monde la même indomptable volonté de vivre que chez Mary. »

Je comprenais bien ce qu’il voulait dire. Dans plus de 98 pour 100 des cas, cette fièvre est mortelle chez l’homme non immunisé. En revanche, chez les sujets vaccinés, le taux de mortalité tombe à zéro. Mais cela ne nous avançait pas à grand-chose. Il nous fallait un microbe qui rende l’homme malade, tout en tuant la larve. « Je ne vois pas que cela ait beaucoup d’importance, lui fis-je remarquer. Il y a tout à parier qu’avant six semaines vous aurez du typhus ou de la peste, ou des deux à la fois d’un bout de la vallée du Mississippi à l’autre.

— À moins que les parasites instruits par leur expérience d’Asie ne prennent des mesures sanitaires rigoureuses », répliqua-t-il.

Cette idée me surprit tant que je n’entendis qu’à moitié sa phrase suivante.

« Non, Sam, disait-il, il faudra que tu trouves mieux.

— Que je trouve mieux ? Mais ce n’est pas moi le Patron !

— Jusqu’à aujourd’hui non ; maintenant si.

— Hein ? Qu’est-ce que vous me chantez ? Je ne dirige rien du tout et je n’y tiens pas du reste. Le Patron, c’est vous. » Il secoua la tête. « Le Patron, c’est celui qui donne les ordres et qui les fait exécuter. Les titres et les insignes ne viennent qu’après. Dis-moi : penses-tu qu’Oldfield pourrait jamais me remplacer ? »

Je secouai la tête ; le principal adjoint de papa est le type du parfait exécutant, mais pas de celui qui conçoit les plans. « Je ne t’ai jamais donné d’avancement, continua-t-il, parce que je savais que le moment venu tu t’en donnerais toi-même. Maintenant c’est chose faite : tu as passé outre à ma décision sur une question importante, tu m’as forcé à adopter ton point de vue et les événements t’ont donné raison.

— Allons donc ! Je me suis entêté et j’ai joué le tout pour le tout. Vous autres, grands cerveaux, vous n’avez jamais eu l’idée que vous oubliiez de consulter le meilleur expert des questions vénusiennes que vous aviez sous la main – à savoir Mary. Mais je n’espérais pas découvrir quelque chose. J’ai eu de la chance, un point c’est tout. »

Il secoua la tête. « Je ne crois pas à la chance, Sam. La chance n’est qu’un mot par lequel les médiocres croient expliquer la réussite des génies. »

Je posai mes mains sur son bureau et me penchai vers lui.

« O.K. Je suis un génie, soit. Mais ne comptez pas sur moi pour m’appuyer vos corvées. Quand toute cette histoire sera terminée, Mary et moi allons partir dans les montagnes. Nous élèverons des chats et des gosses. Je n’ai pas l’intention de passer ma vie à diriger des agents secrets à moitié cinglés. »

Il me sourit doucement.

« Je n’en veux pas de votre poste, entendez-vous ?

— C’est ce que le diable a dit à Dieu après l’avoir détrôné ! Ne prends pas ça si à cœur, Sam. Pour le moment, je garderai le titre. En attendant, quelles sont vos intentions, monsieur ? »

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