Quatre jours plus tard
Pete Huntley connaît moins bien le Kiner Memorial que son ancien coéquipier qui fit ici de nombreux pèlerinages afin de rendre visite à un résident de longue date aujourd’hui décédé. Il doit s’arrêter deux fois pour demander son chemin — une fois à l’accueil principal et une fois au service Oncologie — avant de trouver la chambre de Hodges. Et quand il y arrive enfin, elle est déserte. Une grappe de ballons ornés de JOYEUX ANNIVERSAIRE PAPA est attachée aux barreaux du lit et flotte au ras du plafond.
Une infirmière passe la tête par la porte, le voit en train de contempler le lit vide et lui sourit.
« Solarium, au bout du couloir. Ils font une petite fête. Je pense que vous êtes encore dans les temps. »
Pete longe le couloir. Le solarium comporte une verrière et il est rempli de plantes vertes, peut-être pour remonter le moral des patients, peut-être pour leur fournir un petit supplément d’oxygène, peut-être les deux. Près d’un mur, un petit groupe de quatre inconnus joue aux cartes. Deux d’entre eux sont chauves, un autre a une perfusion au bras. Hodges est assis juste sous la verrière, il est en train de distribuer des parts de gâteau à sa petite clique : Holly, Jerome et Barbara. On dirait que Kermit se laisse pousser la barbe, une barbe qui s’annonce blanche comme neige, et Pete se remémore furtivement le Père Noël du centre commercial qu’il allait voir avec ses propres enfants.
« Pete ! » s’exclame Hodges en souriant. Il va pour se lever mais Pete lui fait signe de ne pas bouger. « Prends-toi une chaise. Et une part de gâteau. Allie l’a acheté chez Batool. Ça a toujours été sa boulangerie préférée quand elle était petite.
— Où est-elle ? » demande Pete en tirant une chaise à lui et en s’installant à côté de Holly.
Elle porte un pansement sur le côté gauche du front et Barbara a un plâtre à la jambe. Seul Jerome semble en pleine forme, et Pete sait qu’il a manqué de peu se faire réduire en steak haché, là-bas, au camp de chasse.
« Elle est retournée sur la côte Ouest ce matin. Deux jours de congé, c’est tout ce qu’elle pouvait prendre. Elle aura trois semaines de vacances en mars, elle a dit qu’elle reviendrait. Si j’ai besoin d’elle, bien sûr.
— Comment tu te sens ?
— Pas trop mal », dit Hodges. Il regarde en haut à gauche, mais une seconde seulement. « J’ai trois spécialistes du cancer qui s’occupent de moi, et les résultats des premiers examens ont l’air bons.
— C’est super, ça. » Pete prend la part de gâteau que Hodges lui tend. « Ouf, c’est trop gros.
— Tais-toi et mange, dit Hodges. Écoute, pour toi et Izzy…
— On s’est réconciliés », le coupe Pete. Il prend une bouchée. « Hé, pas dégueu. Rien ne vaut un gâteau aux carottes avec glaçage au fromage blanc pour donner un coup de peps à son taux de glycémie.
— Donc ta fête de départ à la retraite est… ?
— Toujours d’actualité. Officiellement, elle n’a jamais été annulée. Je compte toujours sur toi pour porter le premier toast. Et n’oublie pas…
— Ouais, ouais, je sais, ex-femme et copine actuelle seront de la partie, rien de trop scabreux. J’ai pigé, j’ai pigé.
— Tant qu’on est clairs là-dessus. »
La trop grosse part de gâteau est en train de rapetisser. Barbara est fascinée par la vitesse à laquelle il l’engloutit.
« On va pas avoir des ennuis ? demande Holly. Hein, Pete, hein ?
— Non, fait Pete. Vous êtes absolument hors de cause. C’est ce que je suis venu vous dire. »
Holly s’enfonce dans sa chaise en poussant un soupir de soulagement qui soulève de son front sa frange grisonnante.
« Je parie que vous avez tout mis sur le dos de Babineau », dit Jerome.
Pete pointe sa fourchette en plastique vers lui.
« Jeune Jedi, la vérité tu dis là.
— Vous trouverez peut-être intéressant de savoir que c’est le célèbre marionnettiste Frank Oz qui a fait la voix de Yoda », commente Holly. Elle jette un coup d’œil à l’assemblée. « Bon, moi je trouve ça intéressant, en tout cas.
— Moi je trouve ce gâteau intéressant, dit Pete. Je peux en avoir un peu plus ? Une toute petite tranche. »
C’est Barbara qui fait le service, et elle lui ressert bien plus qu’une petite tranche mais Pete n’émet aucune objection. Il mord dedans et lui demande comment elle va.
« Bien, répond Jerome avant elle. Elle a un copain. L’heureux élu s’appelle Dereece Neville. Grande star du basket.
— La ferme, Jerome, c’est pas mon copain.
— Pourtant il vient souvent te voir, dit Jerome. Tous les jours depuis que tu t’es cassé la jambe.
— On a beaucoup de choses à se dire », déclare Barbara d’une voix pleine de dignité.
Pete dit :
« Pour en revenir à Babineau, l’administration de l’hôpital a des vidéos de sécurité de lui entrant par l’arrière de l’hôpital la nuit où sa femme a été assassinée. Il se change en tenue d’agent d’entretien, au vestiaire. Il sort, revient quinze ou vingt minutes plus tard, remet ses habits et s’en va pour de bon.
— Pas d’autre vidéo ? demande Hodges. Dans le Bocal par exemple ?
— Si, mais on ne voit pas son visage parce qu’il porte une casquette des Groundhogs. Et on ne le voit pas entrer dans la chambre de Hartsfield, non plus. La défense pourrait se servir de ça mais puisque Babineau ne comparaîtra jamais…
— Personne n’en a rien à foutre, conclut Hodges.
— Correct. La police municipale et la police d’État sont ravies de le laisser porter le chapeau. Izzy est contente, et moi aussi. Je pourrais vous demander — rien qu’entre nous, les enfants — si c’est vraiment Babineau qui est mort, là-bas dans les bois, mais j’ai pas tellement envie de savoir.
— Et quel est le rôle de Bibli Al dans tout ça ? demande Hodges.
— Aucun. » Pete repose son assiette en carton. « Alvin Brooks s’est suicidé hier soir.
— Oh, Seigneur, fait Hodges. Pendant qu’il était en garde à vue ?
— Oui.
— Il était pas sous surveillance rapprochée ? Après tout ce qui s’est passé ?
— Si, et aucun détenu n’est censé avoir d’objet pointu ou tranchant sur lui, mais il a réussi à mettre la main sur un stylo-bille, va savoir comment. Peut-être un gardien, plus probablement un autre détenu. Il a dessiné des Z partout sur les murs, sur sa couchette, sur lui. Puis il a sorti la cartouche en métal du stylo et s’en est servi pour…
— Stop », le coupe Barbara. Elle est toute pâle dans la lumière hivernale qui tombe du plafond en verre. « On a compris. »
Hodges dit : « Donc l’idée, c’est… quoi ? Qu’il était le complice de Babineau ?
— Tombé sous son influence, dit Pete. Ou peut-être qu’ils sont tous les deux tombés sous l’influence de quelqu’un d’autre, mais n’en parlons plus, d’accord ? Ce qui nous intéresse, c’est que vous soyez tous trois innocentés. Il n’y aura pas de félicitations cette fois, ni récompenses en nature…
— C’est pas grave, dit Jerome. Holly et moi, on doit encore avoir au moins quatre ans de bus gratuit sur notre passe.
— Ouais enfin, c’est pas comme si tu t’en servais beaucoup vu que t’es presque jamais là, dit Barbara. Tu devrais me le donner.
— Ce n’est pas cessible, dit Jerome en se rengorgeant. J’ai plutôt intérêt à le garder, je voudrais pas que t’aies des problèmes avec la loi. Et puis, tu te déplaceras bientôt avec Dereece. Mais n’allez pas trop loin, si tu vois ce que je veux dire.
— T’es bête. » Barbara se tourne vers Pete. « Il y a eu combien de suicides en tout ? »
Pete soupire.
« Quatorze ces cinq derniers jours. Neuf d’entre eux avaient des Zappit, tous aussi morts que leurs propriétaires, à présent. Le plus âgé avait vingt-quatre ans, le plus jeune treize. L’un d’entre eux, un garçon, d’une famille très bizarre question religion, selon les dires des voisins — le genre à faire passer les chrétiens intégristes pour des progressistes — a tué ses parents et son petit frère avant de se suicider. Fusil de chasse. »
Tous les cinq restent silencieux. À la table de gauche, les joueurs de cartes partent dans de grands éclats de rire.
C’est Pete qui rompt le silence :
« Et il y a eu environ quarante tentatives. »
Jerome siffle.
« Ouais, je sais. C’est pas dans les journaux, et les chaînes de télé n’en parlent pas, même Krimes et Meurtres Mystérieux. » C’est le surnom que la police donne à WKMM, une chaîne de télé indépendante pour qui l’adage Si ça saigne, ça paye est une profession de foi. « Mais bien sûr, la plupart de ces tentatives ont été relayées sur les réseaux sociaux, et ça a continué à se propager comme une traînée de poudre. Je déteste ces sites. Mais ça va finir par se tasser. C’est toujours le cas avec les suicides en série.
— Ouais, sûrement, dit Hodges. Mais, avec ou sans réseaux sociaux, avec ou sans Brady, le suicide reste une réalité. »
Il regarde les joueurs de cartes en disant ça, surtout les deux chauves. L’un a bonne mine (comme Hodges lui-même peut avoir bonne mine) mais l’autre est cadavérique, avec les yeux creusés. Un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane, aurait dit le père de Hodges. Et la pensée qui lui traverse l’esprit est trop complexe — trop pleine d’un terrible mélange de colère et chagrin — pour être articulée. Elle a à voir avec le fait que certains dilapident négligemment ce pour quoi d’autres seraient prêts à vendre leur âme : un corps sans douleurs et en bonne santé. Et pourquoi ça ? Parce que ceux-là sont trop aveugles, trop meurtris affectivement ou trop égocentriques pour voir, par-delà la courbure sombre de la Terre, le prochain lever du Soleil. Lequel finit toujours par arriver, tant qu’on continue à respirer.
« Encore un peu de gâteau ? demande Barbara.
— Non. Je dois filer. Mais je signerais bien ton plâtre si tu me le permets.
— Avec plaisir, dit Barbara. Et écrivez quelque chose de drôle.
– Ça, c’est bien au-delà des compétences de Pete, dit Hodges.
— Fais attention à ce que tu dis, Kermit. »
Pete pose un genou à terre, tel un soupirant sur le point de faire sa demande en mariage, et commence à écrire soigneusement sur le plâtre de Barbara. Quand il a terminé, il se relève et regarde Hodges.
« Maintenant, dis-moi vraiment comment tu te sens.
— Super bien. J’ai un patch qui contrôle la douleur bien mieux que les cachets, et ils me laissent partir demain. Vivement que je retrouve mon lit. » Il s’interrompt, puis ajoute. « Je vais le vaincre, ce truc. »
Pete est en train d’attendre l’ascenseur quand Holly le rattrape.
« Ça compte beaucoup pour lui, dit-elle. Que vous soyez venu et que vous vouliez toujours qu’il porte ce toast.
— C’est pas brillant, n’est-ce pas ? demande Pete.
— Non. » Il s’approche pour la serrer dans ses bras mais Holly recule. Elle le laisse quand même lui prendre la main et la presser brièvement. « Non, pas brillant.
— Et merde.
— Oui, merde. Comme vous dites. Il ne mérite pas ça. Mais puisqu’il est condamné à en passer par là, il a besoin que ses amis soient présents. Vous le serez, hein ?
— Bien sûr. Et ne baissez pas les bras, Holly. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Ça paraît convenu mais… » Il hausse les épaules.
« J’ai de l’espoir. Tant qu’il y a Holly, il y a de l’espoir. »
Elle est pas aussi barrée qu’avant, se dit Pete, mais elle reste quand même particulière. Et ça lui plaît, finalement.
« Assurez-vous juste que son discours reste relativement décent.
— Comptez sur moi.
— Et puis, hé… il a survécu à Hartsfield. Quoi qu’il lui arrive, il aura toujours ça.
— Nous aurons toujours Paris, mon petit », dit Holly avec l’accent de Bogart.
Oui, elle est particulière. Unique en son genre, à vrai dire.
« Écoutez, Gibney, vous devez aussi prendre soin de vous. Quoi qu’il arrive. Ne vous laissez pas abattre, il détesterait ça.
— Je sais », dit Holly.
Et elle retourne au solarium où elle et Jerome nettoieront les restes de la petite fête d’anniversaire. Elle se dit que ce n’est pas forcément le dernier, et essaye de s’en convaincre. Elle n’y parvient pas totalement, mais tant qu’il y a Holly, il y a de l’espoir.
Huit mois plus tard
Quand Jerome arrive à Fairlawn, deux jours après les obsèques et à dix heures tapantes comme promis, Holly est déjà là, à genoux au pied de la tombe. Elle n’est pas en train de prier ; elle plante un chrysanthème. Elle ne lève pas la tête quand l’ombre de Jerome se projette sur elle. Elle sait que c’est lui. C’est ce qu’ils ont convenu quand elle lui a confié ne pas être sûre de tenir jusqu’à la fin de l’enterrement. « J’essaierai, avait-elle dit, mais je suis pas douée pour ces toufues cérémonies. Il se peut que je m’échappe. »
« Ça se plante en automne, dit-elle à présent. Je ne connais pas grand-chose aux plantes alors j’ai acheté un guide pratique. Le style est moyen-moyen mais les instructions sont faciles à suivre.
— C’est bien. »
Jerome s’assoit en tailleur sur l’herbe, au bout de la petite concession.
Holly ramène soigneusement de la terre avec ses mains en coupe, toujours sans regarder Jerome.
« Je t’avais dit que je risquais de m’échapper. Tout le monde m’a regardée quand je suis partie mais je ne pouvais tout simplement pas rester. Si j’étais restée, on m’aurait demandé de m’avancer devant le cercueil et de parler de lui et j’en étais incapable. Pas devant tous ces gens. Je parie que sa fille m’en veut.
— Sans doute que non, dit Jerome.
— Je déteste les enterrements. Tu sais que la première fois que je suis venue ici, c’était pour un enterrement ? »
Jerome le sait mais ne dit rien. La laisse simplement terminer.
« Celui de ma tante. C’était la mère d’Olivia Trelawney. C’est là que j’ai rencontré Bill, à l’enterrement. Là aussi, je m’étais échappée. J’étais assise derrière le funérarium, je fumais une cigarette. J’étais pas bien du tout, et c’est là qu’il m’a trouvée. Tu comprends ? » Elle lève enfin les yeux vers Jerome. « Il m’a trouvée.
— Je comprends, Holly. Je comprends.
— Il m’a ouvert la porte. Une porte sur le monde. Il m’a confié une tâche qui a fait toute la différence.
— Pareil pour moi. »
Elle s’essuie les yeux presque avec colère.
« Crotte, c’est tellement tout nul tout ça.
— C’est clair. Mais il ne voudrait pas que t’abandonnes maintenant. C’est la dernière chose qu’il voudrait.
— J’abandonnerai pas, dit-elle. Tu sais qu’il m’a laissé l’agence ? L’argent de l’assurance et tout le reste est revenu à Allie, mais l’agence est à moi. Je ne peux pas la faire tourner toute seule, alors j’ai demandé à Pete s’il voulait bien travailler pour moi. À mi-temps.
— Et qu’est-ce qu’il a dit ?
— Il a dit oui, parce que la retraite, ça craint déjà. Ça devrait aller. Je traquerai les suspects en fuite et les mauvais payeurs sur mon ordi et il se chargera de les arrêter. Ou de remettre des assignations à comparaître si on nous le demande. Mais ça ne sera pas comme avant. Travailler pour Bill… travailler avec Bill… ce furent les jours les plus heureux de ma vie. » Elle considère ce qu’elle vient de dire. « Les seuls jours heureux de ma vie, en fait. Je me sentais… je ne sais pas…
— Estimée ? suggère Jerome.
— Oui ! Estimée.
— Et tu avais bien raison, dit Jerome, parce que tu étais d’une inestimable valeur. Et tu l’es toujours. »
Elle jette un dernier coup d’œil critique à la plante, nettoie la terre sur ses mains et sur ses genoux et s’assoit à côté de lui.
« Il a été courageux, hein ? À la fin, je veux dire.
— Oui.
— Ouaip. » Elle sourit un peu. « C’est ce que Bill aurait dit. Pas ouais, mais ouaip.
— Ouaip, acquiesce Jerome.
— Dis, Jerome ? Tu veux bien mettre ton bras autour de moi ? »
Ce qu’il fait.
« La première fois que je t’ai rencontré — quand on a trouvé le programme caché que Brady avait installé sur l’ordinateur d’Olivia —, j’ai eu peur de toi.
— Je sais, dit Jerome.
— Pas parce que tu étais noir…
— Le noir c’est l’espoir, dit Jerome en souriant. Je crois qu’on a été d’accord là-dessus dès le début.
— … mais parce que tu étais un inconnu. Tu venais de l’extérieur. J’avais peur des gens et des choses qui venaient de l’extérieur. C’est toujours le cas, mais pas autant qu’avant.
— Je sais.
— Je l’aimais », dit Holly, le regard posé sur le chrysanthème. Il est d’un rouge orangé éclatant au pied de la stèle grise qui porte un simple message : KERMIT WILLIAM HODGES, et, sous les dates : FIN DE RONDE. « Je l’aimais tellement.
— Ouais, dit Jerome. Moi aussi. »
Elle lève les yeux vers lui, l’air timide et suppliant ; sous la frange grisonnante, on dirait presque un visage d’enfant.
« Tu seras toujours mon ami, hein ?
— Toujours. »
Il étreint ses épaules, des épaules frêles à vous fendre le cœur. Au cours des deux derniers mois de la vie de Hodges, elle a perdu cinq kilos qu’elle n’avait pas besoin de perdre. Il sait que sa mère et Barbara attendent de pouvoir la remplumer.
« Toujours, Holly.
— Je sais, dit-elle.
— Alors pourquoi tu demandes ?
— Parce que c’est si bon de te l’entendre dire. »
Fin de ronde, pense Jerome. Il n’aime pas la formule, mais elle est juste. Elle est juste. Et tout ça est mieux que l’enterrement. Être là avec Holly par ce matin ensoleillé de fin d’été, c’est bien mieux.
« Jerome ? Je ne fume pas.
— C’est bien. »
Ils restent silencieux un petit moment, à regarder le chrysanthème flamboyer de toutes ses couleurs au pied de la stèle.
« Jerome ?
— Oui, Holly ?
– Ça te dirait d’aller au cinéma avec moi ?
— Oui, dit-il, puis il se corrige. Ouaip.
— On laissera un siège vide entre nous. Juste pour poser notre pop-corn.
— OK.
— Parce que je déteste le poser par terre, où il y a sûrement des cafards, et peut-être même des rats.
— Moi aussi je déteste ça. Qu’est-ce que tu veux aller voir ?
— Quelque chose qui nous fera rire rire rire.
– Ça me va. »
Il lui sourit. Holly lui rend son sourire. Ils quittent Fairlawn et rejoignent le monde extérieur ensemble.