« “ Qu’est-ce que la vérité ? ” disait Pilate en plaisantant, et sans attendre la réponse[1]. » Qu’est-ce qui tient du réel, du possible ou du potentiellement réel ? L’univers quantique fluctue sans cesse à la lisière du connaissable. Il n’existe aucune méthode permettant de prédire le destin d’une particule isolée ; et, au sein d’un monde chaotique, le destin collectif peut dépendre de celui d’une particule. Saint Thomas d’Aquin a dit que Dieu Lui-même ne pouvait altérer le passé, car prétendre le contraire serait un oxymoron ; mais saint Thomas se limitait à la logique d’Aristote. Rendez-vous dans ce passé, et vous êtes aussi libre que vous l’avez jamais été dans votre présent, libre de créer ou de détruire, de guider ou d’égarer, de courir ou de trébucher. En conséquence, si vous altérez le cours des événements tel que le rapportait l’Histoire qu’on vous a enseignée, vous n’en serez pas affecté, mais l’avenir qui vous a engendré aura disparu, n’aura jamais existé ; la réalité ne sera plus celle que vous vous rappelez. La différence sera peut-être minime, voire insignifiante. Peut-être sera-t-elle monstrueuse. Les humains qui, les premiers, maîtrisèrent le déplacement dans le temps ont concrétisé ce danger. Par conséquent, les êtres surhumains des âges qui leur étaient ultérieurs sont revenus à leur époque pour ordonner la création de la Patrouille du temps.