14

Le premier septembre, Timon Akins, gouverneur de l’Oregon, nomma Stephen Jeffers à la succession de Jacobsen, avec mission d’exercer le mandat de l’ex-sénateur jusqu’à la prochaine échéance. Andie apprit la nouvelle au Sénat pendant le déjeuner, lorsque la télévision de la cafétéria montra le beau visage de Jeffers. Le nouveau sénateur donnait une interview. Andie écarta son assiette de tofu au curry, ayant perdu tout appétit.

Ainsi, Halden avait fait valoir son point de vue, comme l’avait promis Michael. Et maintenant, qu’est-ce que je deviens ? pensa-t-elle.

— Vous ne mangez pas, fit remarquer Karim d’un ton faussement réprobateur. Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Rien, mentit-elle. Je pensais au rapport d’enquête sur le Brésil. Je suppose que votre patron va en faire état, à présent.

— À choisir, Craddick vaut sans doute mieux que Horner. Vous savez, je lui ai suggéré de le présenter avec vous à ses côtés, maintenant que Jacobsen est morte.

— Oui. Et il a délicatement refusé. Je ne l’en blâme pas. Après tout, qui suis-je ? L’ex-assistante d’un sénateur disparu.

— Qu’allez-vous faire, désormais ?

— Vider mon bureau et partir en vacances. (La jeune femme repoussa sa chaise et se leva.) Je crois que je vais y aller. À ce soir.

L’ascenseur la mena au quinzième étage, où la climatisation lui donna la chair de poule. En frissonnant, Andie actionna l’ouverture de son bureau.

Elle n’avait eu aucun écho des mutants depuis sa visite à Denver. Il ne s’était écoulé qu’une semaine, il est vrai, et ils avaient pourtant déjà réussi à installer leur nouveau sénateur. Bon, s’ils avaient besoin d’elle, ils l’appelleraient.

La prise de fonction de Jeffers était prévue pour le lendemain. Comment la presse allait-elle accueillir le successeur de Jacobsen, avec ses airs de vidéostar et ses costumes italiens en soie ?

Si elle pensait bien ne pas être maintenue à son poste, Andie était prête à offrir ses services pour assurer la liaison avec la nouvelle équipe. Et ensuite, peut-être serait-il temps d’aller passer deux semaines à Cancun ou Mendocino, ou encore au Luna-Club. Après, eh bien, il faudrait songer à l’avenir.

L’interphone se mit à sonner. Elle entendit Caryl parler à quelqu’un. La porte de son bureau s’ouvrit, et entra un homme à l’épaisse chevelure châtaine, au teint hâlé et aux yeux dorés.

— Madame Greenberg ? Ravi de vous revoir.

Andie se leva d’un bond.

— Sénateur Jeffers. Nous ne vous attendions pas avant demain…

Jeffers la gratifia d’un sourire éblouissant.

— Excusez-moi de vous déranger. Je voulais rencontrer l’équipe un peu avant la date prévue et j’avais peur que vous n’organisiez une de ces cérémonies guindées où tout le monde est mal à l’aise.

Andie sourit à son tour. Il avait l’air assurément moins formaliste que Jacobsen. Elle saisit la main qu’il lui tendait et, en la serrant, sentit la chaleur qui s’en dégageait.

— Je sais que vous étiez indispensable au sénateur Jacobsen, et j’ai bien peur de devoir pas mal m’appuyer sur vous pour commencer. Vous restez, naturellement ?

— Euh, naturellement.

Andie se demanda pourquoi elle acceptait. Mais il était si charmant. Et puis, prendre la suite d’un sénateur assassiné représentait une tâche considérable. Bien sûr qu’elle allait lui donner un coup de main. Elle pouvait bien remettre ses vacances à un peu plus tard.

— Formidable ! Je sais que vous êtes occupée en ce moment, mais j’aimerais parler avec vous, essayer de vous connaître un peu mieux. Nous allons devoir travailler en étroite collaboration. (À nouveau, le fameux sourire.) Avez-vous des projets pour le dîner ?

Andie songea à Karim. Elle lui avait promis de cuisiner ce soir. Mais il comprendrait. C’était l’occasion de partir sur de bonnes bases de travail avec son nouveau patron. Jacobsen ne l’avait jamais invitée à dîner.

— Rien que je ne puisse reporter, répondit-elle.

— S’il n’y a pas de problème, j’enverrai un glisseur vous chercher à sept heures. (Sa montre sonna. Il y jeta un œil et fronça les sourcils.) Hum, faut que je file. Je dois voir quelques-uns de mes collègues. (Encore un sourire, moins électrisant cette fois. La jeune femme avait-elle imaginé la chose, ou l’avait-il assorti d’un clin d’œil ?) À ce soir, Andie.

Avant qu’elle ait pu acquiescer, il avait disparu. Caryl entra, releva une mèche blonde rebelle derrière son oreille et s’appuya au chambranle de la porte.

— Pas mal, si je peux me permettre.

Andie s’assit.

— Quel contraste avec Jacobsen ! dit-elle.

— Disons que les femmes qui travaillent dans l’administration doivent se montrer plus compassées. Elles n’ont pas le droit d’avoir l’air détendu.

— Sans doute.

— J’adore ses fossettes.

— Caryl, vous n’êtes pas censée parler ainsi du patron.

— Peut-être, mais pourquoi vous pomponnez-vous tout à coup devant ce miroir ?

Andie referma brusquement son petit nécessaire à maquillage.

— Ce n’est pas votre écran que j’entends bourdonner ?

Caryl tourna les talons.

— Amusez-vous bien ce soir, lança-t-elle.


Un éclairage discret, disposé dans des niches à claire-voie, projetait sur le plafond émaillé de chaudes tonalités ambre et rose. Sur chacune des tables recouvertes de nappes en tissu, vacillait la flamme d’une chandelle dressée sur une fine coupelle. Andie se félicita d’avoir gardé dans son armoire de bureau le chemisier de soie rose et les escarpins en cuir qu’elle portait ce soir-là dans ce qui était l’un des meilleurs restaurants de Washington. Un menu sans soja. Merveilleux. Elle faillit rester bouche bée devant la variété de viandes et de fruits de mer exotiques dont elle aurait cru certains impossibles à se procurer.

— Que me suggérez-vous, sénateur Jeffers ?

— Appelez-moi Stephen, je vous en prie. Vous m’embarrassez.

Il sourit de ses yeux dorés. Il avait un regard candide, amical. Andie lui rendit son sourire.

— Très bien. Stephen. Mais vous n’avez pas répondu à ma question.

— Bon, si vous voulez mon avis, à votre place je prendrais les huîtres au poivre, les coquilles Saint-Jacques farcies aux ormeaux, mais uniquement si vous êtes amateur de fruits de mer. Sinon, l’aloyau blanchi est succulent.

— Les coquilles Saint-Jacques, alors. Avec les huîtres.

Andie admirait l’aisance de cet homme avec les serveurs, la grâce de ses gestes. Elle ne s’attendait pas à lui trouver tant de charme, un charme rehaussé d’une touche d’exotisme. Les yeux dorés ajoutaient encore à sa séduction. Il y avait quelque chose de surprenant et d’un peu embarrassant à se sentir ainsi attirée par ce nouveau patron.

— Je suis ravi que vous restiez, dit celui-ci. J’avais peur que vous n’en ayez assez de Washington après cette tragédie et que vous ne soyez tentée d’aller travailler ailleurs dans quelque cabinet d’avoués.

Andie hocha la tête, ignorant la voix qui s’était insinuée en elle pour lui demander à quel moment elle avait accepté de rester à titre définitif.

— Parmi mes priorités, j’ai l’intention de poursuivre l’œuvre de mon prédécesseur. J’aimerais que ce que je fais soit une sorte d’hommage commémoratif à Eleanor, si vous voyez ce que je veux dire.

Il avait dit cela d’une voix basse, sur le ton de la confidence.

— Je trouve que c’est une idée merveilleuse, sén… Stephen.

— Je n’ai peut-être pas toujours été d’accord avec ses priorités, mais j’ai pour elle un grand respect. Et je l’aurai toujours. Je vais commencer par créer une bourse qui portera son nom. J’ai aussi réfléchi sur l’éventualité de financer un prix, le prix Jacobsen, qui récompenserait les efforts de ceux qui œuvrent à améliorer et accroître la coopération entre mutants et non-mutants. Ce gouffre entre nous est ridicule.

Andie but une gorgée d’un vin rosé léger qui emplissait sa bouche d’un parfum exquis. Son patron était en train de faire les promesses habituelles. Bon, parfait, dès lors qu’il les mettrait en pratique.

— Ça me paraît une bonne idée, dit-elle sans trop s’avancer. De quoi gagner la confiance des électeurs tout en honorant la mémoire de votre prédécesseur.

— C’est exactement ce que je pensais, acquiesça-t-il.

— Au fait, qu’en est-il du rapport sur le Brésil ? demanda-t-elle, attentive à sa réaction.

Jeffers lui lança un regard perplexe.

— Le rapport sur le Brésil ? Je suis assez mal informé là-dessus.

— L’enquête non officielle sur les expériences génétiques effectuées au Brésil ?

— J’attends que vous me mettiez au fait, Andie. Mais vous pouvez être sûre que je prendrai part aux déclarations en me faisant le porte-parole d’Eleanor.

Bien, songea Andie. Puis, à haute voix :

— Envisagez-vous de faire réactiver l’enquête sur le meurtre de Jacobsen ?

Il fronça les sourcils.

— Naturellement. Je vais m’y employer de toutes mes forces, faites-moi confiance. C’est notre devoir de découvrir les motifs qui sont derrière cet assassinat, qui a engagé le meurtrier, ce Tamlin, et dans quel but. Je vais faire en sorte que tout le monde comprenne que la saison de la chasse aux mutants est bel et bien terminée.

Il y avait brusquement dans la voix de Jeffers une dureté telle qu’Andie se sentit frissonner. Le regard semblait lointain, puis moins absent lorsque l’homme se tourna vers elle pour lui sourire.

— Plutôt sinistre, non ? Désolé, Andie. Je me suis laissé prendre un instant dans un mauvais souvenir. Oublions cela. Il y a tant à faire et je suis impatient de me mettre au travail. (Il avança la main et prit la sienne. Les ongles étaient soigneusement polis, impeccables.) Je suis convaincu qu’ensemble nous allons accomplir de grandes choses. Eleanor serait fière de nous.

— Bien sûr, approuva Andie.

Ou bien il était le politicien le plus habile qu’elle eût jamais rencontré, ou bien il était totalement sincère. Comme il tardait à libérer sa main, elle commença à trouver que son nouveau patron outrepassait la simple prise de contact avec l’employée compétente. Ce qui la tracassait, c’était moins ses manières de séducteur que cette constatation : cela n’était pas fait pour lui déplaire.


Mélanie s’étira voluptueusement et roula sur le côté pour rechercher la chaleur de Ben. Lorsqu’elle se retrouva au bord du lit, elle comprit qu’il n’était plus là. L’horloge indiquait cinq heures du matin. La pièce était encore plongée dans la pénombre. Où était-il passé ?

Tout en bâillant, elle se dirigea à pas feutrés, toute nue, vers la salle de bains où elle but un verre d’eau. Les yeux papillotant sous le néon, elle se regarda dans le miroir. Sous la chaude lumière rose, elle se trouva transformée ; plus réelle, plus femme. Cela faisait deux mois à présent qu’elle vivait avec Ben. Elle se sentait apaisée, heureuse. Chaque nuit, Ben lui faisait faire de nouvelles découvertes, et elle adorait lui plaire.

Au début, elle s’était inquiétée de tomber enceinte, mais elle était allée voir le gynécologue que Ben lui avait conseillé et, après cela, son amant lui avait assuré qu’elle n’avait plus de souci à se faire. Le médecin lui avait prescrit un anti-ovulatoire d’une durée de deux ans. C’était la première fois que Mélanie entendait parler de cette méthode mais, du moment que Ben affirmait qu’il n’y avait aucun risque, c’était sûrement vrai. Cela expliquait sans doute la longueur de l’intervention. Le médecin avait décidé de fourrager en elle pendant une année entière, tandis que ses pieds étaient prisonniers de ces maudits étriers.

Elle sortit dans le couloir et aperçut de la lumière sous la porte du bureau. N’entendait-elle pas des voix ? Des gens qui parlaient ?

— Ben ? (Elle frappa à la porte. Pas de réponse.) Ben ? Je sais que tu es là. Qu’est-ce que tu fais ?

La porte s’ouvrit et Ben empoigna Mélanie par les épaules ; son visage n’était qu’un masque de colère.

— Tu me déranges pendant un appel du boulot, dit-il d’un ton désagréable. Retourne te coucher !

Il la poussa vers la chambre.

— Ben ! Qu’est-ce qu’il y a ?

— Je travaille, bon sang ! Maintenant, tire-toi !

Il claqua la porte. En larmes, elle s’enfuit dans la chambre. Qu’avait-elle fait de mal ? Elle resta là à sangloter pendant ce qui lui parut des heures, jusqu’à ce qu’elle sentît une présence à ses côtés, puis une main qui la caressait tendrement dans la lueur annonciatrice de l’aube.

— Mel ! Je suis désolé. Tu m’as surpris au beau milieu de délicates négociations.

— À cinq heures du matin ?

— Un appel d’outre-mer. Promets-moi de ne pas te mêler de ça.

Elle se tourna sur le lit pour lui faire face.

— Je t’ai déjà dérangé dans ton travail ?

— Non.

— C’est simplement que tu me manquais et que je me demandais où tu étais.

— Je suis désolé de m’être montré si brutal.

Il avait passé ses bras autour d’elle. Elle sentit ses doigts exercer leur magie.

Deux jours plus tard, elle rentra plus tôt du travail et entendit des voix qui venaient du fond de l’appartement.

— Ben ?

Pas de réponse.

Prudemment, elle s’approcha du bureau. La porte était ouverte. Ben parlait à quelqu’un sur l’écran, quelqu’un dont elle ne reconnut pas la voix.

— Ne te laisse pas trop distraire par cette fille, disait la voix masculine.

— Ne t’inquiète pas. Et puis, c’est toi qui en tires tout le bénéfice.

— Tu vois, je ne dirais pas tous les bénéfices.

Les deux hommes se mirent à rire.

— Comment est-elle ?

— Inexpérimentée, répondît Ben. Mais chaude. Et elle en veut. Dès lors qu’elle s’est glissée dans mon lit, comment refuser ?

Mélanie fut saisie d’un tremblement. Était-ce d’elle qu’il parlait sur ce ton narquois et désinvolte ?

— Au fait, comment l’as-tu dénichée ?

— Un coup de chance. J’étais par hasard dans cette boîte. Tu ne vas pas me croire, Tamlin était en train de l’étrangler.

— Ce cinglé ? Étonnant qu’il ait repéré la bonne cible.

— Oui. Enfin, de toute façon, il s’est fait sauter le caisson.

Tamlin… Ce nom rappelait quelque chose à Mélanie. C’était l’homme qui avait tué Eleanor Jacobsen.

— Allez, ne te tracasse pas pour lui, dit la voix inconnue. Dans combien de temps on aura la fille ?

— Tu sais, ça me coûte de l’abandonner maintenant que je lui ai fait son éducation, répliqua Ben.

Les éclats de rire reprirent.

Non ! pensa Mélanie. Non ! Non ! Non !

— Ne sois pas si gourmand, Ben. Tu auras une bonne récompense. Peut-être même qu’on te la rendra quand on en aura fini avec elle. Mais il y a un docteur au Brésil qui brûle d’impatience de la rencontrer.

— Je croyais que cette livraison d’ovules devait les tenir occupés pendant un an.

— Ils en veulent davantage. Tu es certain que personne n’a repéré sa trace ?

— Affirmatif. J’ai vérifié dès que je l’ai amenée ici.

— Parfait. Eh bien, tiens-la-nous au chaud. On la récupère d’ici une semaine.

— Entendu. Je vais lui dire que nous partons en vacances.

Mel recula, anéantie. C’était tout juste si elle parvenait à croire ce qu’elle venait d’entendre. Fuir. Elle devait fuir. Que projetait-il de lui faire ? Le Brésil ? Les ovules ? Elle en avait des nausées. Elle réussit toutefois à poser sa main sur la porte d’entrée pour en commander l’ouverture et se précipita dans le couloir moquetté de beige.

— Mel ? Mel, c’est toi ?

Elle entendit vaguement le cri de Ben. Puis la porte de l’ascenseur glissa et se referma. Haletante, elle pressa le bouton du sous-sol où était garé le glisseur.

Elle devait s’enfuir. C’était ça. Elle allait prendre le glisseur et retourner chez elle. Retrouver ses parents. Et leur dire ce qu’elle venait d’entendre.

Non.

Elle irait à la police. C’était ce qu’il fallait faire.

Lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit, elle courut vers le glisseur. Au moment où elle posait la main sur la portière, une autre main lui saisit le poignet.

— Tu fais quoi, là ?

— Ben, dit-elle dans un souffle. Je, euh, je voulais aller faire les magasins.

— Sans me le dire ? Pourquoi es-tu si pâle ? (Il se rapprocha, le visage dur.) Si je n’avais pas pris l’ascenseur express de l’appartement, je te ratais. Si on remontait ?

— Je n’en ai pas envie.

Elle s’écarta, mais il la poussait peu à peu vers l’ascenseur.

— J’aimerais te parler du voyage que nous allons faire.

La porte était ouverte et il était en train de l’attirer à l’intérieur. Elle vit un éclair argenté briller dans sa main : c’était une seringue.

— Lâche-moi, espèce de salaud !

En désespoir de cause, elle lança sa jambe en avant et frappa l’homme à l’aine d’un coup de genou appuyé. Il s’affaissa en gémissant.

— Et moi qui croyais que tu m’aimais ! dit-elle avec un second coup de pied.

Il lui empoigna la cheville et la fit tomber.

— Espèce de sale garce de mutante ! cria-t-il en lui assenant une gifle. Tu te figures que baiser, c’est aimer ?

Il chercha à reprendre la seringue qui traînait sur le plancher de l’ascenseur. Elle réagit avec une frénésie qui décupla la rapidité de son geste, et sa main se referma sur l’ampoule une seconde avant celle de Ben. Toute tremblante, elle enfonça la seringue dans le cou de l’homme et perçut le soupir qui sortit de sa gorge. Son étreinte faiblit, ses traits se relâchèrent, ses yeux se fermèrent et il s’effondra sans connaissance.

Avec la même détermination, elle fouilla dans ses poches en quête de plaques de crédit et trouva son portefeuille. Il contenait une somme suffisante pour lui permettre de vivre au moins un mois. Elle prit la clef du glisseur et monta dedans. Il lui faudrait abandonner l’engin au plus vite, mais au moins la conduirait-il à la station de métro la plus proche. Et là, elle prendrait la navette.

Elle recula jusqu’au monte-charge, attendit d’arriver au niveau de la rue, puis emballa le moteur vers la liberté.

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