21

— Ecartez-vous du champ ! ordonna d’une voix mauvaise un soldat qui arrivait à grands pas.

Ils se faisaient face. Les petites cabines qui servaient au besoin de cellules de prison n’avaient pas de porte. Un invisible champ de force en tenait lieu. La main sentait une légère élasticité, comme du caoutchouc tendu à l’extrême, puis le champ devenait dur comme l’acier, à croire que ce premier contact l’avait solidifié. Biron savait que, bien qu’il arrêtât tout objet matériel, il était transparent comme l’air pour le rayon du fouet neuronique, et le garde en tenait un à la main.

— Il faut que je voie le commissaire Aratap, dit-il.

— C’est pour cela que vous faites tout ce chahut à une heure pareille ? (Le soldat était de mauvaise humeur. Il n’aimait pas être de garde la nuit et venait de perdre aux cartes.) On verra ça quand il fera jour.

— Cela ne peut attendre, dit Biron avec désespoir. C’est urgent.

— Il faudra bien que cela attende. Reculez si vous ne voulez pas tâter de mon fouet.

— Ecoutez, dit Biron, mon compagnon est Gillbret oth Hinriad. Il est malade. Il est peut-être mourant. Si un Hinriade meurt sur ce vaisseau parce que vous refusez d’appeler votre chef, il vous en cuira.

— Qu’est-ce qu’il a ?

— Je ne sais pas. Dépêchez-vous si vous n’êtes pas fatigué de la vie.

Le garde partit en grommelant. Biron le regarda s’éloigner, tout en guettant si le vrombissement des réacteurs augmentait. Mais il n’entendit rien.

Il alla vers Gillbret et lui releva doucement la tête. Ses yeux exorbités n’exprimaient que la peur. Il ne le reconnut même pas.

— C’est moi, Biron. Comment vous sentez-vous ?

Les mots mirent longtemps à pénétrer.

— Biron ? répéta-t-il sans comprendre. (Puis un éclair traversa son regard.) Biron ! le Saut est pour bientôt ? La mort ne fera pas mal…

Biron se releva lentement. A quoi bon lui en vouloir ? Sur la base de ce qu’il savait, ou croyait savoir, c’était un geste héroïque, et qui lui avait coûté cher.

Mais pourquoi n’appelaient-ils pas Aratap ? Pourquoi ne le laissaient-ils pas sortir ? Il battit le mur de ses poings. S’il y avait eu une porte, il aurait pu la briser ! S’il y avait eu des barreaux, il aurait pu les tordre, les écarter, les arracher ! Mais il y avait un champ de force contre lequel il était impuissant. Il cria de nouveau.

Des pas approchaient. Il se rua vers l’ouverture mais ne put rien voir. Pas encore.

Cette fois, le garde était accompagné d’un officier.

— Eloignez-vous, aboya-t-il, et levez les bras !

Le fouet neuronique était pointé sur lui.

— Mais ce n’est pas Aratap, dit Biron. C’est au commissaire que je veux parler !

L’officier prit la parole :

— Si Gillbret oth Hinriad est malade, il n’a pas besoin du commissaire, mais d’un médecin.

Avec une petite étincelle bleue, le champ de force s’évanouit. L’officier entra et Biron vit qu’il portait l’insigne du corps médical. Biron fit un pas vers lui.

— Ecoutez-moi. Le vaisseau ne doit pas effectuer de Saut. Le commissaire est le seul qui puisse prendre cette décision. Il faut donc que je lui parle, vous comprenez ? Vous êtes officier, vous pouvez le faire réveiller.

Le docteur leva le bras pour repousser Biron mais celui-ci l’écarta d’un geste brusque. Le docteur étouffa un cri et ordonna :

— Garde, faites sortir cet homme !

Le garde avança et Biron plongea sur ses jambes. Ils se retrouvèrent emmêlés par terre. D’une main, Biron tenait le garde plaqué au sol tandis que de l’autre, il essayait de lui arracher son fouet. Du coin de l’œil, il aperçut l’officier qui se précipitait vers la porte pour aller chercher du renfort.

Il lâcha l’épaule du garde et saisit au passage la cheville de l’officier, qui s’étala en poussant des jurons. Le garde se libéra, mais lâcha son fouet qui alla rebondir sur le sol avec un tintement aigu.

Biron se laissa rouler sur le côté et se retrouva à genoux, une main au sol. Dans l’autre, il tenait le fouet.

— Pas un mot ! haleta-t-il. Déposez toutes vos armes !

Le garde se releva et jeta par terre sa matraque de métal plastifié. Sa tunique était déchirée, et il lança à Biron un regard haineux. L’officier médical, lui, n’était pas armé.

D’un geste vif, Biron ramassa la matraque.

— Désolé, dit-il. Je n’ai rien pour vous attacher et de toute façon, je n’aurais pas le temps.

Le fouet lança un éclair, puis un second. D’abord le garde, puis l’officier médical se raidirent dans une affreuse immobilité et s’écroulèrent d’un bloc, bras et jambes grotesquement figés dans la position qu’ils avaient au moment de la décharge.

Biron se tourna vers Gillbret, qui avait suivi la scène d’un regard vide et inexpressif.

— Désolé, dit Biron, mais vous aussi, Gillbret, et il tira une troisième fois.

Couché sur le côté dans une raideur surnaturelle, Gillbret conservait son expression de profonde hébétude.

Biron sortit dans le couloir. Il était vide. Pendant la période « nocturne », tout le vaisseau dormait, sauf quelques hommes de garde et l’équipe technique de nuit.

Il n’avait pas le temps de partir à la recherche d’Aratap. Il décida d’aller directement à la salle des machines. Elle se trouvait certainement vers l’arrière.

Un homme en bleu de mécano venait dans sa direction. Biron le héla au passage :

— Le prochain Saut est pour quand ?

— Dans une demi-heure, à peu près, répondit l’homme en se retournant.

— La salle des machines, c’est tout droit ?

— Oui, en montant la rampe. (Soudain, le mécano revint sur ses pas.) Hé ! qui êtes-vous ?

Biron ne répondit pas. Une quatrième fois, l’éclair du fouet fusa. Il enjamba le corps et pressa le pas. Une demi-heure, ce n’était pas beaucoup…

Il monta la rampe à la course. Devant lui, la lumière était blanche, aveuglante, et l’on entendait un bruit de voix. Il hésita, puis mit le fouet dans sa poche. Ils devaient être en plein travail, et n’avaient aucune raison de se méfier de lui.

Il entra. Plusieurs hommes, paraissant minuscules, circulaient entre les gigantesques convertisseurs matière-énergie. Partout, des centaines de cadrans étincelants témoignaient du fonctionnement des machines. Un vaisseau de cette taille, presque de la dimension d’un paquebot de ligne, était fort différent du minuscule croiseur qu’il avait appris à connaître. A bord de ce dernier, presque tout était automatique. Ici, ces machines, assez puissantes pour alimenter une ville entière, exigeaient une constante surveillance humaine.

Il se trouvait sur une passerelle d’acier qui contournait la salle. Dans un coin, elle était reliée à un petit bureau où deux hommes travaillaient avec dextérité devant un ordinateur.

Il se hâta dans cette direction ; à plusieurs reprises, des ingénieurs le croisèrent sans prendre garde à lui.

Il entra. Les deux hommes levèrent la tête d’un air interrogateur.

— Oui ? demanda l’un d’eux. Que se passe-t-il ? Que faites-vous ici ? Retournez à votre poste !

Il portait les insignes de lieutenant.

— Ecoutez-moi, dit Biron, c’est important. Le réacteur hyperatomique a été court-circuité. Il faut le réparer de toute urgence.

— Un moment, dit l’autre. J’ai déjà vu cet homme. C’est un des prisonniers ! Ne le laisse pas partir, Lancy !

Il allait sortir par la porte du fond, mais Biron contourna prestement l’ordinateur et le rattrapa par la ceinture.

— C’est exact, lui dit-il. Je suis un des prisonniers. Je suis Biron de Widemos. Mais ce que je dis est vrai. On a court-circuité le réacteur hyperatomique. Faites-le inspecter, si vous ne me croyez pas.

Le lieutenant n’avait d’yeux que pour le fouet neuronique.

— C’est impossible, à moins d’ordres exprès de l’officier de service ou du commissaire. Il faudrait refaire tous les calculs du Saut, cela nous retarderait de plusieurs heures.

— Demandez-en l’autorisation, alors. Prévenez le commissaire.

— Puis-je me servir du communicateur ?

— Dépêchez-vous !

Le bras du lieutenant s’avança vers le flexible portant le micro, puis à mi-chemin, s’abattit soudain sur une rangée de boutons placée à l’extrémité du pupitre. Instantanément, des sonneries assourdissantes retentirent de toutes parts.

Biron regagna la passerelle. Des gardes arrivaient des deux côtés. Il enjamba la balustrade et sauta, puis se laissa rouler sur le sol de métal poli, le plus rapidement possible pour ne pas servir de cible. Il entendit le sifflement d’un pistolet à rayon cohérent contre son oreille, puis se retrouva, enfin, à l’abri d’une des machines. Il s’aperçut alors seulement qu’une douleur fulgurante traversait sa jambe droite. Il s’était foulé le genou. Soit ; plus de course-poursuite. S’il remportait la victoire, ce serait d’ici, sans bouger.

— Cessez de tirer ! cria-t-il. Je ne suis pas armé ! (Il lança d’abord la matraque, puis le fouet, vers le centre de la salle.) Je suis venu empêcher une catastrophe. Le réacteur hyperatomique est court-circuité ! Dès qu’il se mettra au régime nécessaire pour le Saut, ce sera notre mort à tous ! Je vous demande seulement d’aller vérifier le réacteur. Si je me trompe, cela vous aura peut-être fait perdre quelques heures. Si j’ai raison, cela vous aura sauvé la vie !

— Descendez et faites-le taire ! ordonna une voix.

— Préférez-vous mourir plutôt que de m’écouter ? hurla Biron.

Il entendit un bruit de pas léger, puis un bruit au-dessus de sa tête. Un soldat se laissait glisser vers lui sur le gros ventre rond et incliné du convertisseur. Biron attendit. Ses bras étaient encore valides, heureusement.

Puis une voix retentit, une voix grave et posée, grossie par les haut-parleurs :

— Regagnez tous vos postes. Arrêtez les préparatifs du Saut. Vérifiez le réacteur.

C’était Aratap. Après un silence, il ordonna :

— Amenez-moi ce jeune homme.

Biron se laissa emmener sans résister. Bien qu’il fût soutenu par deux soldats, il ne pouvait marcher qu’en boitant.

Aratap le reçut en robe de chambre. Son regard avait totalement changé : il était rêveur, flou, incapable de se fixer. Biron finit par en comprendre la raison : il ne portait pas ses lentilles de contact.

— Vous avez réussi à mettre tout le vaisseau en émoi, Farrill.

— C’était indispensable pour nous sauver tous. Vous pouvez renvoyer vos gardes. Du moment que l’on retarde le Saut et que l’on examine le réacteur, je suis satisfait. Vous n’avez rien à craindre de moi.

— Ils resteront encore un moment. En tout cas, jusqu’à ce que mes ingénieurs me disent ce qu’il en est.

Ils attendirent en silence, pendant de longues minutes. Puis sur le dépoli du communicateur, apparut en lettres rouges l’inscription « Salles des Machines », qui clignota plusieurs fois. Aratap mit le contact. « Faites votre rapport ! »

Une voix sèche et précise annonça :

— Réacteur hyperatomique du Groupe C entièrement court-circuité. Réparations en cours.

— Faites recalculer le Saut pour plus six heures, dit Aratap. (Se tournant vers Biron, il ajouta, d’une voix dénuée d’émotion :) Vous aviez raison.

Il congédia les gardes, qui sortirent avec une précision toute militaire.

— Les détails, s’il vous plaît, dit Aratap.

— Pendant qu’il était caché dans la salle des machines, Gillbret oth Hinriade a eu l’idée de court-circuiter un des réacteurs. Il n’est pas responsable de ses actes, et ne doit pas être puni pour ce qu’il a fait.

Aratap inclina la tête en signe d’assentiment.

— Cela fait des années que nous ne le considérons plus comme responsable de ses actes. Cette partie des événements restera strictement entre vous et moi. Toutefois, j’éprouve une certaine curiosité quant à vos mobiles. Pourquoi avez-vous empêché la destruction du vaisseau ? Vous n’avez pas peur de mourir pour la bonne cause, je pense ?

— Il n’y a pas de cause, répondit Biron. Le monde rebelle n’existe pas. Je vous l’ai déjà dit, et je vous le répète. Lingane était le centre de la révolte, le seul. La raison de mes actions est simple : je voulais trouver l’assassin de mon père. Artémisia, elle, voulait échapper à un mariage qui lui faisait horreur. Quant à Gillbret, sa folie explique tout.

— Pourtant, l’Autarque croyait en l’existence de cette planète mystérieuse. Les coordonnées qu’il m’a données doivent correspondre à quelque chose !

— Sa conviction était fondée sur le rêve d’un fou. Il y a vingt ans, Gillbret a rêvé des choses. Et sur cette base, l’Autarque a calculé cinq localisations possibles de ce monde de rêve. Tout cela en pure folie !

— Pourtant, dit le commissaire, quelque chose me trouble.

— Quoi ?

— Vous vous donnez trop de mal pour me convaincre. Dès que nous aurons fait ce dernier Saut, je m’apercevrai fatalement de la vérité de ce que vous avancez – si c’est vrai. Comprenez qu’il est parfaitement possible que l’un de vous ait mis ce vaisseau en danger, et que l’autre ait ensuite tout fait pour le sauver, uniquement pour me persuader, de façon quelque peu compliquée, je dois dire, qu’il était vain de continuer à chercher le monde rebelle. C’est évident, non ? Je me serais dit : si ce monde existait réellement, Farrill aurait laissé sauter le vaisseau, car il est jeune et romantique, donc parfaitement capable de mourir de la mort d’un héros. Mais puisqu’il a, au contraire, risqué sa vie pour empêcher que cela n’arrive, il s’ensuit que Gillbret est fou et que le monde rebelle n’a jamais existé. Résultat désiré : j’abandonnerai les recherches. Est-ce trop compliqué pour vous ?

— Non, non. Je vous comprends fort bien.

— De plus, comme vous nous avez sauvé la vie, le Khan se montrera reconnaissant, comme il se doit. Du même coup, vous aurez sauvé votre vie et votre cause. Non, monsieur, je ne suis pas prêt à croire ce qui est par trop évident. Nous effectuerons le Saut.

— Je n’ai aucune objection à cela, dit Biron.

— Vous avez beaucoup de sang-froid, dit Aratap. Dommage que vous ne soyez pas né Tyranni.

Dans sa bouche, c’était un compliment. Il continua :

— Je vais vous raccompagner dans votre cabine, et nous remettrons le champ de force. Simple précaution, vous comprenez.

Biron fit un signe d’assentiment.


* * *

Le garde avait disparu, mais l’officier médical était toujours là, penché au-dessus de la forme inerte de Gillbret.

— Il n’a pas encore repris conscience ? demanda Aratap.

En entendant sa voix l’officier médical sursauta.

— L’effet du fouet s’est dissipé, commissaire, mais il n’est plus jeune et a été soumis à une forte tension. Je ne sais pas s’il s’en remettra.

Biron sentit l’épouvante le gagner. Il se laissa tomber à genoux sans prendre garde à la douleur et posa doucement une main sur l’épaule de Gillbret.

— Gil, murmura-t-il, en observant anxieusement son pâle visage couvert de fines gouttelettes de sueur.

— Ecartez-vous de là, lui dit sèchement l’officier médical. (Il sortit son nécessaire d’une poche intérieure de son uniforme et en inspecta le contenu.) Au moins, rien n’est cassé, grommela-t-il.

Il enfonça l’aiguille et y fixa une seringue emplie d’un liquide incolore qui s’injecta automatiquement. Puis il la retira et attendit.

Les paupières de Gillbret battirent et ses yeux s’ouvrirent mais sans se fixer. Au bout d’un long moment, il parla ; sa voix n’était qu’un murmure.

— Je ne vois rien, Biron. Je ne vois rien.

Biron s’approcha de nouveau.

— Tout va bien, Gil. Reposez-vous.

— Je ne veux pas. (Il essaya en vain de se redresser.) Biron, le Saut est pour quand ?

— Bientôt, bientôt !

— Restez près de moi. Je ne veux pas mourir seul.

Sa main essaya faiblement de s’accrocher à son bras, puis se détendit et sa tête roula sur l’oreiller. Le docteur se pencha un moment vers lui.

— Nous ne pouvons plus rien pour lui, il est mort.

Biron sentit les larmes lui monter aux yeux.

— Excuse-moi, Gil, dit-il, mais tu ne savais pas. Tu ne pouvais pas comprendre.

Les autres ne l’entendirent pas.


* * *

Biron passa des heures difficiles. Il aurait voulu rendre les derniers honneurs à son ami décédé, mais Aratap avait refusé. Le corps de Gillbret allait être incinéré dans un four atomique, puis ses restes seraient éjectés dans l’espace, où ses atomes se mêleraient à jamais à la matière interstellaire.

Artémisia et Hinrik y assisteraient sûrement. Comprendraient-ils ? Comprendrait-elle qu’il n’avait fait que son devoir ?

Le docteur lui avait injecté un extrait cartilagineux destiné à hâter la cicatrisation de ses ligaments déchirés. Déjà son genou lui faisait moins mal – mais qu’importait cette douleur purement physique ?

Il sentit la commotion intérieure signalant que le vaisseau avait effectué le Saut. Des doutes affreux l’assaillirent.

Jusqu’alors, il n’avait jamais douté de la justesse de son analyse, mais s’il s’était trompé ? S’ils allaient découvrir le centre de la rébellion ? Tyrann ne tarderait pas alors, à envoyer ses légions. Quant à lui, il mourrait, sachant qu’il aurait pu sauver le monde rebelle mais qu’il avait risqué la mort pour le détruire.

Ce fut pendant ces sombres minutes qu’il repensa au document. Curieux, comme ce document tombait dans l’oubli pour resurgir soudain. On en parlait, et puis l’on pensait à autre chose. On déployait des efforts énormes pour trouver le monde rebelle sans se soucier du document mystérieusement disparu.

Le contraire eût-il été plus fructueux ?

Biron se rendit soudain compte qu’Aratap était prêt à faire face au monde rebelle avec un seul vaisseau. Etait-il sûr de lui au point de défier une planète entière, avec une poignée d’hommes ?

L’Autarque avait dit que le document avait disparu depuis des années. Mais qui le possédait maintenant ?

Les Tyranni, peut-être. Et peut-être leur avait-il donné un secret permettant à un unique vaisseau de détruire un monde entier.

Si tel était le cas, peu importait où se trouvait le monde rebelle et même s’il existait.

Enfin, Aratap arriva. Biron se leva, dissimulant mal son impatience.

— Nous avons atteint l’étoile en question, dit Aratap. Car il y a une étoile. Les coordonnées fournies par l’Autarque étaient justes.

— Et alors ?

— Il est inutile de chercher des planètes. Cette étoile, m’ont affirmé mes astrogateurs, était une nova il y a moins d’un million d’années. Si elle a jamais eu des planètes, elles ont été détruites. Cette étoile est maintenant une naine blanche. Elle ne peut pas avoir de planètes.

Biron le regardait fixement.

— Alors…

— Vous aviez raison, dit Aratap, le monde rebelle n’existe pas.

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