Notes

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Une corporation éminemment respectable qui constituait en fait le principal service chargé de faire respecter la loi en ville. En voici la raison : on avait fixé à la Guilde un quota annuel équivalant à une quantité socialement acceptable de vols, agressions et assassinats ; en retour, elle veillait d’une façon radicale et définitive à ce que le crime non officiel soit non seulement rapidement jugulé, mais aussi garrotté, découpé, démembré et dispersé de par la cité dans un assortiment de sacs en papier. La mesure passait pour éclairée en même temps qu’économique, sauf aux yeux des mécontents qui se faisaient vraiment agresser ou assassiner et refusaient d’y reconnaître leur devoir de citoyen, et elle permettait aux voleurs de la cité de structurer décemment leur métier, avec examens d’entrée et déontologie, tout comme dans les autres professions – auxquelles, le fossé n’étant de toute façon pas très large, il avait vite fini par ressembler.

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