Il ne s’agit pas actuellement d’une attaque de nerfs, l’heure n’est pas aux vacillements des âmes faibles. Mais nous sommes à un grand tournant de l’histoire de la pensée scientifique. Nous affrontons une de ces crises qui ne se produisent qu’une fois tous les mille ans… À ce carrefour, avec, devant nous, la perspective des progrès à venir, nous devrions nous féliciter de vivre à cette époque et de participer à l’enfantement de l’avenir.
Je ne voudrais pas avoir l’air de dramatiser mais la seule conclusion que je puisse tirer des informations dont je dispose en tant que secrétaire général est qu’il reste peut-être dix ans aux pays membres de l’Organisation des Nations Unies pour régler une fois pour toutes leurs vieilles querelles et créer une collaboration globale afin de mettre un terme à la course aux armements, d’améliorer l’environnement humain, de désamorcer l’explosion démographique et de prendre l’élan nécessaire pour consentir aux efforts exigés par le progrès. Si cette coopération globale ne se réalise pas dans les dix ans à venir, je crains fort que les problèmes que j’ai évoqués prendront alors des proportions si effrayantes qu’ils échapperont à notre contrôle.
À Barbara