Les cent millions d’Allemands devaient être installés par la force en Europe ; maîtres arrogants et orgueilleux, assurés dans leur puissance et leur pouvoir par le monopole du savoir technique, par la mise au travail forcé de populations autochtones en voie d’extinction, de crétinisés laissés pour compte, d’une sous-humanité valétudinaire, illettrée… En telle sorte que les maîtres puissent à loisir faire vrombir leurs moteurs à longueur d’Autobahnen, admirer le Palais de la Force par la Joie, le siège central du Parti, le Musée des Armées et le Planétarium élevé par leur Führer à Linz (sa nouvelle Hitleropolis), se presser dans les galeries de l’Art allemand, écouter, le nez dans leurs gâteaux à la crème, les sempiternelles resucées de La Veuve joyeuse. Voilà ce que devait être le millénium allemand, dont même l’imagination n’aurait plus les moyens de s’échapper.
Parfois certains me disent : « Attention ! Vous allez vous retrouver avec vingt ans de guérilla sur les bras ! » Cette perspective m’enchante… L’Allemagne sera ainsi en état d’alerte permanente.