Comme dénicher la saleté de papillon dont les battements d’ailes déclenchent toutes les tempêtes qu’on subit ces temps-ci et l’empêcher de nuire davantage.
Et on se trompe sur les histoires incroyables, celles qui constituent les mythes urbains. La logique et la raison veulent qu’il s’agisse de fictions sans cesse colportées par des amateurs avides d’arguments en faveur de coïncidences curieuses, de justice immanente et ainsi de suite. Il ne s’agit pas de fictions. Elles se produisent tout le temps, partout, au gré de leurs rebonds ici et là dans l’univers. À un moment donné, des centaines de grands-mères mortes disparaissent sur les galeries de voitures volées, et autant de fidèles bergers allemands s’étouffent sur les doigts de cambrioleurs nocturnes. Et ça ne concerne pas un seul monde. Des centaines de jivpts mercuriennes tournent leurs quatre yeux vers leurs sauveteurs et déclarent: «Mon mari-couveur va être furibard — c’était son module de transport.» Les mythes urbains ne sont pas près de disparaître.
Enfin, prétendues arriérées par des gens davantage habillés qu’elles.
Les fautes d’orthographe peuvent s’avérer mortelles. Par exemple, le cupide Sériph d’Al-Ybi écopa une fois de la malédiction d’une divinité sans grande instruction, et pendant quelques jours tout ce qu’il toucha se transforma en Nore, précisément le nom d’un petit nain d’une communauté montagnarde à des centaines de kilomètres de là, lequel nain se trouva transporté par magie au royaume et implacablement reproduit. Quelque deux mille Nore plus tard, la malédiction disparut. Aujourd’hui, les habitants d’Al-Ybi ont une réputation de petite taille et de mauvaise humeur peu communes.
Ce qui explique bien des choses au sujet des sorcières.
Pour les lecteurs étourdis qui l’auraient oublié, la Mort est de sexe masculin. (NdT)
Dans un mot remis à la mère Démât, Desiderata s’excusait de ne pas pouvoir assister à la réunion pour cause de décès. La double vue permet de bien gérer ses obligations mondaines.
Nounou Ogg ignorait ce qu’était une pin up, mais elle aurait sans doute pu avancer une hypothèse.
D’où la Voie de madame Cosmopilite, par exemple, très populaire chez les jeunes qui habitent les vallées cachées au-dessus de la limite des neiges éternelles des hautes montagnes du Bélier. Dédaignant les paroles de leurs aînés vêtus de jaune safran et agitateurs de moulins à prières, ils entreprennent parfois le long voyage jusqu’au n°3 de la rue de Quirm, dans la plate et brumeuse Ankh-Morpork, afin de chercher la sagesse aux pieds de madame Marietta Cosmopilite, une couturière. Nul ne connaît la raison qui les y pousse en dehors de l’attrait ci-dessus mentionné pour la sagesse lointaine, vu qu’ils ne comprennent pas un traître mot de ce qu’elle leur raconte ou, plus exactement, de ce qu’elle leur crie. Plus d’un jeune moine regagne son repaire de montagne afin de méditer sur l’étrange mantra dont on l’a gratifié, comme «Fous le camp, toi!» et «Si j’en prends encore un à me reluquer, bande de petits salopiauds orange, il va la recevoir, ma main, compris?» et «Qu’est-ce que vous avez tous, espèces de cons, à venir me regarder les pieds?» Ils ont même, à partir de leurs expériences, mis au point une technique spéciale d’arts martiaux qui consiste à lancer des cris incompréhensibles à l’adversaire puis à lui taper dessus à coups de balai.
Mémé Ciredutemps l’avait un jour pressé de questions là-dessus et, comme on ne peut rien cacher à une sorcière, il avait timidement répondu: «Ben, m’dame, v’là comment que ça s’passe: j’me l’attrape, j’y flanque un coup d’marteau entre les deux yeux avant qu’y comprenne ce qu’y arrive, pis j’y cause tout bas dans l’creux de l’oreille. J’y dis: Fais-moi une crasse, mon salaud, et tes couilles vont finir sur l’enclume, j’en suis capable, t’sais.»
Beaucoup de tribus traditionnelles de nains n’ont pas de pronoms féminins comme «elle» ou «la». Il s’ensuit que faire sa cour, chez les nains, relève d’une diplomatie inouïe.
Enfin, pas si souvent que ça. Pas tous les jours, en tout cas. Du moins, pas partout. Mais sans doute que dans certains pays froids on entend fréquemment répéter: «Hé, ces Esquimaux, tout de même, quels phénomènes! Cinquante mots pour la neige! Vous vous rendez compte?»
Bien entendu, nombre de nains, de trolls, d’indigènes, de trappeurs, de chasseurs ou tout simplement de voyageurs archiperdus l’avaient découverte à peu près quotidiennement pendant des millénaires. Mais, n’étant pas des explorateurs, ils ne comptaient pas.
Nounou Ogg envoya un grand nombre de cartes postales à sa famille, mais aucune ne parvint à destination avant son retour. Le phénomène, classique, se reproduit partout dans l’univers.
Un peu de Nounou Ogg avait déteint sur son entourage.
Les bouddhistes yen forment la secte religieuse la plus riche de l’univers. Selon eux, l’accumulation d’argent est un grand mal et un fardeau pour l’esprit. Ils s’infligent donc, au mépris du danger qu’ils encourent personnellement, le devoir pénible d’en amasser le plus possible afin de réduire les risques auxquels s’exposent les âmes innocentes.
Aliss la Noire n’était pas très bonne non plus en orthographe. Il fallut donner au Nore en question une belle somme d’argent pour qu’il accepte de s’en aller sans faire d’histoires.
Alors qu’à Ankh-Morpork les affaires marchaient souvent si mollement que certains membres parmi les plus entreprenants de la Guilde placardaient dans les vitrines des boutiques des annonces du genre: Pour deux poignards, un poison gratuit.
Ronald III de Lancre, dit «l’Étron du trône», tenu pour un monarque extrêmement puant, passa à la postérité sous ce sobriquet peu reluisant.
Nounou Ogg savait orthographier le début du mot «banane», mais une fois lancée avait du mal à s’arrêter.
Toujours devant soi dans une file d’attente, pour commencer.
Le racisme n’est pas un fléau sur le Disque-monde parce qu’entre les trolls, les nains et ainsi de suite, l’espécisme offre davantage d’intérêt. Blancs et Noirs vivent en harmonie parfaite et se liguent contre les Verts.
Comme le disait Desiderata, les marraines fées ont tendance à entretenir des rapports très étroits avec les cuisines.
Deux bûches et de l’espoir.
Chute d’une blague du Disque-monde hélas perdue pour la postérité.